dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 5 décembre 2009

Dans ce « Parlons sport » on tout d’abord s’intéresser, Abdennour Nouiri, au tirage au sort pour la coupe du monde qui a eu lieu hier au Cap et les Fennecs sont fixés sur leur sort. Un premier commentaire ?

Un tirage au sort intéressant. Les Verts ont évité l’Espagne et si tout marche bien pour nos représentants, on ne devrait retrouver les Ibériques qu’en finale. Maintenant l’Angleterre, c’est un gros morceau, mais on ne doit pas se plaindre car on aurait pu être à la place de la Côte d’Ivoire qui a hérité et du Portugal et du Brésil. Il reste six mois pour se préparer, attendons…

En prélude de ce tirage au sort, on a appris qu’il n’y aurait pas encore d’annonce de sanctions à l’encontre de l’Egypte…La FIFA se fait désirer… ?

Vous parlez de sanctions et moi je dirai que la FIFA nous prépare un simple rappel à l’ordre pour la fédération égyptienne avec pour faire bonne figure une sanction pécuniaire et peut être un huis clos pour la forme. Si la FIFA avait voulu faire un exemple dans cette grave agression sur des joueurs, elle n’aurait pas tergiversé et cherché des faux fuyants. Ne dit-on pas qu’il faut battre le fer quand il est chaud. Dans un mois, toute l’émotion suscitée par le guet-apens cairote sera retombée un peu partout à travers le monde et la sanction entre guillemets ne suscitera plus aucun émoi.

Pourquoi la FIFA voudrait-elle ménager l’Egypte ?

Tout simplement parce que la FIFA n’est pas une organisation démocratique. Elle est régie par des hommes qui se cooptent les uns les autres et qui se serrent les coudes en cas de coup dur. Chacun y vient pour défendre ses intérêts propres et partants ceux de son pays. L’Egypte abrite le siège de la CAF, Hayiatou, grand manitou de cette organisation, a bien besoin des Egyptiens pour se maintenir à ce poste et comme il est vice président de la FIFA vous aurez compris par vous-même qu’il aura tout intérêt à ménager ses protecteurs.

Que faut-il faire pour que cesse ce système des 2 poids 2 mesures ?

C’est comme pour l’ONU, il faut plus de démocratie ! La FIFA doit s’ouvrir aux continents sous représentés et je pense là à l’Afrique qui n’a que 5 représentants en phase finale alors que l’Europe en compte 13 pour beaucoup moins de pays qui disputent les éliminatoires pour cette coupe du monde que l’Afrique qui voit 53 nations espérer gagner une de ces 5 places. Pourquoi ne pas réfléchir à des matches barrages entre les seconds d’Afrique et ceux d’Europe. Qui sait, l’Egypte ou la Tunisie auraient pu se qualifier aux dépens de la France ou de la Slovénie et nous aurions eu 7 représentants contre seulement 11 pour l’Europe. Ce n’est pas une utopie, il faut se battre pour que la FIFA lâche du leste. Ceci passe nécessairement par une ré occupation des postes au sein de cette instance internationale et dans les autres aussi bien sûr. C’est un travail de longue haleine et c’est le seul qui soit payant. Une qualification en phase finale de coupe du monde ne doit pas être pour nous l’arbre qui cache la forêt.

Les Egyptiens viennent de refuser d’organiser le prochain championnat d’Afrique des Nations en Handball et la sanction n’est pas en rapport avec ce désistement inattendu …

Les Egyptiens disent tout et son contraire : ils ne veulent pas rencontrer les Algériens, mais ils ne font que se désister d’une organisation continentale. Ils s’attendaient peut être que ce soit nos représentants qui refusent de les rencontrer. La leçon à tirer de cette histoire, c’est que la politique de la chaise vide ne mène à rien. Quant aux sanctions, elles sont comme vous le dites minimes : une amende et une interdiction d’organiser une quelconque compétition africaine durant deux ans c’est peu cher payé.

Un mot pour terminer au sujet du séminaire sur le marketing sportif qui s’ouvre demain à l’hôtel El Aurassi…

C’est dans l’air du temps que de proclamer qu’il y a nécessité pour nos clubs de passer au professionnalisme. Hier encore, un président de club, invité de notre chaîne déclarait qu’on ne pouvait pas franchir ce seuil si les clubs n’étaient pas dotés par l’Etat de stades dignes de ce nom. On en est encore à l’ère de l’assistanat. On attend tout de l’Etat alors que le propre du professionnalisme, c’est de compter sur ses propres compétences pour mobiliser les ressources susceptibles de permettre à une entité sportive d’être viable et de dégager des bénéfices. Pour ce faire, ce dont ont le plus besoin nos clubs, c’est de posséder de véritables managers et non des présidents qui attendent une manne céleste pour acquérir tel ou tel joueur. Un séminaire tel que celui prévu à l’hôtel Aurassi qui réunira de chercheurs de haut rang tant nationaux qu’étrangers devrait inciter tous les acteurs du sport national à plus de réflexion. Force est de constater que beaucoup de décideurs, notamment les présidents de clubs de football, ont brillé par leur absence lors de la précédente édition de ce séminaire. Ce n’est pas de savoir dépenser de l’argent seulement que l’on demandera aux dirigeants du sport mais de savoir surtout en générer. Là aussi évitons de mettre la charrue avant les bœufs et attelons-nous plutôt à mettre en place les bases de la formation de ces futurs managers dont nos clubs professionnels auront tant besoin le moment venu.

Assurément, en générant des ressources, les clubs seront assurés d’avoir un jour ou l’autre des infrastructures sportives en propre et dignes de ce nom. Nous vous retrouverons, Abdennour, la semaine prochaine, pour un autre regard sur l’actualité sportive.

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