dimanche 30 mars 2014

Les raisins de la colère

Les deux présidents ont-ils parlé du dérapage de Willy Sagnol ? On peut en douter. Noël Le Graët, président de la FFF a reçu son homologue algérien et la délégation qui l’accompagnait jeudi dernier pour « envisager la mise en place d’une coopération dans les domaines de l’arbitrage et de la formation des entraîneurs » comme il a été annoncé sur le site de la Fédération française de Football (l’information ne figure pas sur celui de la FAF). On ne discute pas des choses qui fâchent !
Rencontre FFF-FAF en présence des 2 présidents

Et Willy Sagnol a dû en fâcher de ce côté ci de la Méditerranée par ses propos peu élégants (c’est le moins que l’on puisse dire) à l’endroit de Nabil Bentaleb. Le sélectionneur des espoirs français s’est fendu d’une déclaration « remarquable » lors de l’émission « Enquête de foot » de la plus ancienne chaîne cryptée hexagonale. A propos de la décision du milieu de terrain des Spurs de Tottenham d’opter pour les Fennecs, l’ancien mondialiste de 98, a déclaré : «  C’est son choix. Au moins, à présent, on sait que dans les moments difficiles, on n’aurait jamais pu compter sur lui. On a besoin de joueurs qui ont envie et rêvent de porter le maillot bleu. Des joueurs qui sont excités aussi à l’idée de le porter. C’est ce qui fait qu’à la fin, on forme une grande équipe et ce sont ces grandes équipes qui feront rêver les gens. ».
Willy Sagnol

L’ancien défenseur du Bayern aurait été bien heureux d’avoir Nabil Bentaleb dans ses rangs, mais voilà à l’image du renard (dans la sagesse populaire algérienne) qui ne peut atteindre les raisins, il dit qu’ils sont « acides ». On se serait attendu de la part de cet éducateur à plus de retenue dans ses propos. Ce n’est certes pas la première fois que les sélectionneurs de jeunes en France se mettent, de si triste manière, sur le devant de la scène. On se souvient qu’en novembre 2010, la DTN française avait fait parler d’elle en raison de discussions sur « les quotas de joueurs maghrébins et noirs pouvant être sélectionnés en équipes de jeunes ». Le site Médiapart en avait fait état quelques mois plus tard et des débats houleux s’en étaient suivis.

Eunice Barber
Quelques années plus tard, il semble bien que la pilule ne soit pas passée. Les techniciens français ont du mal à comprendre que des joueurs nés et formés en France puissent faire le choix de leur pays d’origine, le choix du cœur. Ils s’offusquent et parlent presque de « trahison » tout en semblant oublier allègrement que lorsqu’ils avaient sélectionné en 1999 la pentathlonienne Eunice Barber, elle arrivait à peine de la Sierra Leone, son pays de naissance et ne possédait que quelques bribes de la langue de Molière.

Pour que les raisins ne se transforment pas réellement, comme dans le roman de John Steinbeck, en fruits de la colère, chacun devrait raison garder, surtout lorsque des sujets aussi sensibles sont abordés.

mercredi 26 mars 2014

M le maudit

Marseille ne nous laisse pas indifférent !
Il y a tellement d’analogies par exemple entre Alger et la ville française, que certains se disent que si des point à travers le globe pouvaient avoir des liens de parenté, pour ces deux là on parlerait de « villes-sœurs » ! Mettez-vous sur notre « boulevard front de mer » et regardez au loin, par delà l’horizon et vous verrez Marseille qu’on appelle communément et avec une pointe de tendresse « la 49ème wilaya ». Ils ont leur « Notre Dame de la Garde », nous avons notre « Madame l’Afrique », ils ont leur franc parler, on n’a rien à leur envier sur ce plan-là, ils vivent par le football, c’est le cas chez nous.
"Droit au but" se fait désirer

Le club de l’OMarseille est le plus adulé de ce côté ci de la Méditerranée. Allez sur Facebook et vous y trouverez nombre de groupes d’Algériens « fans de l’OM ». Il existe même chez nous une boutique de ce club mythique de la Cannebière. C’est vous dire que les Algériens suivent avec attention pour les uns et passion pour les autres les résultats des « bleus azur».
Et là certains font triste mine ! C’est quoi ces résultats minables ? Sixième défaite à domicile, cette fois contre Rennes, le club de Foued Kadir l’ancien Marseillais (contre quatre échecs seulement en déplacement). Et honte suprême, 29 points de retard sur « l’ennemi héréditaire », le Paris St Germain. On a eu beau renvoyer Elie Baup à ses chères études, le coach de remplacement, José Anigo n’a pas fait mieux.

Alors « M le maudit », titre du célèbre film de Fritz Lang, va-t-il comme un gant au club phocéen ? L’avenir nous dira si les coéquipiers de Valbuena sauront rebondir pour décrocher une place européenne… 
M comme Marseille et Mouloudia




Un doyen qui n'en mène pas large
Mais voilà, chez nous aussi, il y a un club dont le M sonne comme une « scoumoune ». Alger possède, elle aussi, son club « maudit », avec des supporteurs incontrôlables, chauds et nombreux comme des « Chinois »… Un club qui reçoit douche sur douche… Le Doyen, dans la même semaine que l’OM, s’est fait étriller par la JSK dans un « classico » à ne pas perdre et qui pourtant a été perdu par 3 à 0 comme celui face à l’USMA, le frère ennemi de la Casbah-Bab el Oued. Vous l’avez deviné, il s’agit du Mouloudia (pas la peine de préciser d’Alger).

Cette défaite face aux Kabyles risque de laisser des traces car les deux clubs ont de fortes chances de se retrouver en finale de coupe d’Algérie. Et là que de mauvais souvenirs pour l’édition précédente : une défaite face à l’USMA, des radiations… 

Et avec tout cela des dirigeants qui s'entre-déchirent !

Alors qui du Mouloudia ou de Marseille est le mieux loti ?

samedi 22 mars 2014

Votre argent nous intéresse !

Chères lectrices, aujourd’hui, je vais vous avouer un secret bien gardé ! Les hommes, on le sait, sont influencés par la pleine lune et une fois par mois, ils deviennent « insaisissables » pour ainsi dire. A force, vous, mesdames, avez fini par vous y habituer ! Mais voilà, le genre humain de sexe masculin, dans sa grande majorité, est aussi influencé par un autre phénomène, pas naturel du tout celui-là et qui intervient tous les quatre ans. Cela débute en général à la mi juin et dure tout un mois. Tous les hommes que vous connaissez deviennent alors bizarres : vos fils, vos frères, vos maris ne se comportent plus de la même façon. Ils sont sous l’influence du ballon rond et de sa déesse « coupe du monde ».
C'est une déesse


Pour se préparer à cet événement, ils vont être pris de ce que d’aucuns ont surnommé « la fièvre acheteuse ». Rien n’est trop beau pour fêter le retour de cette déesse à laquelle ils vont se dévouer, trente jours durant, corps et âme. Et c’est là que vous n’allez plus les reconnaître. Autant ils sont chiches d’habitude, autant à l’approche du « Mondial », ils deviennent plus dépensiers. « Il est temps de changer notre vieille télé » vous diront-ils, alors qu’elle n’est pas si vieille que ça (datant du précédent mondial). Ils vous convaincront que séance tenante, il faut acquérir le plus grand écran possible, en HD il va de soi (Haute Définition pour les non initiées que vous êtes !). Comme par hasard, les vendeurs de télévision du monde entier vont leur faire des offres alléchantes auxquelles ils ne sauraient résister (écran plasma, HD, home cinéma et tutti quanti).
Un écran plasma ou LCD, rien n'est trop beau


Et pour regarder cette belle déesse à laquelle ils « sacrifient » une partie de leurs nuits (elle a cette fois élu domicile au Brésil et donc décalage horaire oblige), il leur faut prendre des abonnements. Autre hasard, BeIn Sports (ex Djazira Sport) a publié récemment son offre pour les téléspectateurs algériens, « accros » que nous sommes. Vous voulez assister aux matches de la coupe du monde comme si vous y étiez ? Rien de plus simple ! Déboursez la coquette somme de 9000 DA pour acheter un démodulateur et ajoutez-y la rondelette somme de 2000 DA pour l’abonnement mensuel. Comme vos hommes ne regardent pas à la dépense, ils vont y plonger tête la première sans même se dire qu’en France le même forfait est proposé pour l’équivalent de 1200 DA par mois.
Ils veulent nous plumer!

Le drame chères lectrices, c’est que ce mal qui ronge vos hommes a atteint vos filles, sœurs, mères (et grand mères pourquoi pas). Dame coupe du monde ne fait plus de différence et les ravages sur votre porte monnaie vont se faire sentir d’autant plus que cet événement coïncidera avec le Ramadhan et les vacances d’été. 

Fuelco, la mascotte au Brésil
Alors que faire ?


Prendre son mal en patience et se réjouir que la coupe du monde suivante (en Russie) ne soit annoncée que dans quatre (longues) années !

jeudi 20 mars 2014

Ainsi va le foot !

Certains parlent de « Planète foot », la terre est ronde, sphérique comme un ballon… Il y a plus de pays affiliés à la FIFA que ceux relevant de l’ONU. Comment dans ces conditions ne pas aborder le football dans le cadre de cette chronique omnisports ? Même si je le voulais, je ne pourrais faire l’impasse sur le sport-roi (appréciez la formulation). Alors lançons-nous !
CSConstantine
A tout seigneur tout honneur, commençons par les gestes qui honorent cette discipline. J’ai bien apprécié que le CSC ait joué le jeu à fond face aux « Tortues » du CRB Ain Fakroun. Les Constantinois, en déplacement, marquent deux buts et enfoncent encore plus les locaux pour qui le maintien devient problématique. Au tableau d’honneur, après les volleyeuses et Aaron Hunt du Werder de Brême, voilà le CSC qui se distingue. Bravo aux Constantinois qui ne s’en laissent pas conter. Inversement Ain Fakroun, ne se maintiendra pas de gré ou de force et l’envahissement du terrain suivi d’un arrêt de la partie durant une demi heure vaudra au CRBAF de disputer deux matches à huis clos.
Le voile et le foot sont compatibles
 Ainsi va le foot, il y a ceux qui le pratiquent dans les règles de l’art et il y a les autres qui en subissent les sanctions !
La FIFA parlons-en ! Elle vient d’autoriser le port du voile et du turban sur les terrains de foot. Les Français disent qu’ils n’appliqueront pas cette décision qui vient en contradiction de leurs règles sur la laïcité. Voilà une histoire que je vais suivre attentivement. Qui de la FIFA ou de la FFF aura le dernier mot ? Il en va de la crédibilité de l’instance mondiale. Et de crédibilité la FIFA en a bien besoin si l’on s’attache à ce qui se passe au Qatar en matière de droits de l’homme. 



Zahir Bélounis



Que l’on se souvienne du cas de Zahir Bélounis, ce joueur franco-algérien, retenu dans ce pays contre son gré. Bélounis, qui a réussi à s’échapper, a porté plainte en décembre à Paris contre le club qui l'employait "pour escroquerie, conditions de travail contraires à la dignité de la personne, faux et extorsion de fonds aggravée". Le président de la FIFA, Sepp Blatter, jure ses grands dieux qu’il tirera tous les enseignements du cas Bélounis d’autant que la Qatar est appelé à organiser une coupe du monde.
La Faf n’est pas en reste, Youssef Belaili, en froid avec son club de l’espérance de Tunis en appelle à l’aide de sa fédération d’origine. Le joueur affirme que son passeport lui a été confisqué par les dirigeants des Sang et Or et il demande à Raouraoua de lui donner un coup de main.

Youssef Bélaili


Pendant ce temps-là, la FAF a mis fin à cette double sanction qui voyait un joueur contestataire d’une décision d’un arbitre écoper d’un carton jaune qui se transformait en une suspension automatique pour une rencontre. On peut se faire respecter sans pour autant verser dans l’excès. Et la FAF est attendue, par ailleurs, sur cette supposée levée de suspension dont bénéficieraient les « suspendus » du Mouloudia d’Alger qui avaient refusé de monter à la tribune officielle suite à la défaite en finale de coupe d’Algérie face à l’USMA. Quelle que soit la décision qui sera prise, elle fera des mécontents… Ainsi va le foot !

dimanche 16 mars 2014

La petite reine toussote !

Je me fais un point d’honneur à mettre en exergue un geste de fair play dès que j’en prends connaissance. Ce fut le cas, il y a quelque temps, avec la victoire des volleyeuses algériennes qui avaient joué le jeu face à leurs homologues égyptiennes alors qu’elles auraient pu lever le pied, étant déjà éliminées. Aujourd’hui, c’est un footballeur qui s’est illustré.
Aaron Hunt
Alors que nous sommes habitués à voir des attaquants (surtout chez nous) s’écrouler dans la surface de réparation pour obtenir indûment un pénalty, Aaron Hunt du Werder de Brême, lui, a préféré signaler au référé qu’il n’y avait pas lieu de lui offrir un pénalty qui n’avait pas lieu d’être. L’arbitre, suite à ce témoignage, est revenu sur sa décision et a annulé le pénalty à la grande satisfaction des joueurs de Nuremberg.
Maintenant passons à ce qui fâche. Le tour d’Algérie cycliste n’en finit pas de faire parler de lui, à mauvais escient, il va de soi. Tout d’abord cette première étape vers Ain Defla marquée par de nombreuses chutes et blessures à cause de « dos d’âne » auxquels ne sont guère habitués les coureurs étrangers. Chez nous, on le sait bien, ces « ralentisseurs » sont réalisés de manière anarchique, sans respect des normes régissant leur implantation. On se dit que les organisateurs, en faisant le repérage pour les différentes étapes, n’ont même pas pensé que ces « obstacles » pouvaient être dangereux pour des coureurs lancés à vive allure (surtout s’ils ne sont pas signalés par des bandes peintes au sol et des panneaux verticaux).
André Lahlou, le peintre du tour
Autre pépin, cette arrivée sur l’étape Oran-Mostaganem-Oran annulée en raison de ce qui a été appelé pudiquement « une mauvaise régulation de la circulation » suite à la visite d’un ministre. C’est gravissime qu’on puisse annuler une étape pour une telle raison. Lors d’une précédente édition, on avait dû écourter une étape du côté de Batna à cause de la neige. C’est compréhensible, la nature a le dernier mot ! Mais là, c’est une défaillance humaine qui s’est encore produite lors de la 4ème étape. Les cyclistes devaient emprunter la direction de Santa Cruz et voilà que les « échappés » sont orientés malencontreusement sur une mauvaise route. La course a dû être neutralisée pour permettre à ces malheureux égarés de ne pas perdre leur avance.
Plus de 20 nations pour l'édition 2014
Ajoutez-y que les résultats sur le site de la fédération de cyclisme mettent jusqu’à quatre heures après l’arrivée pour être affichés et vous comprendrez que nous avons affaire à des « amateurs » dans l’organisation de ce tour. Ce n’est pas tant le nombre d’étapes qui fera la notoriété de cet événement que la manière irréprochable avec laquelle il aura été préparé. Tous les services de l’Etat doivent se sentir concernés au premier chef et la coordination de tous devrait être exempte de tout reproche.

mercredi 12 mars 2014

Des hauts et des bas !

Le président Raouraoua vient de remporter plusieurs victoires ces derniers jours et pourtant un grain de sable peut gripper toute la machine.
Nabil Bentaleb 
Avec l’incorporation réussie de Nabil Bentaleb au sein des Fennecs, le président de la FAF a non seulement damé le pion aux sélectionneurs français mais aussi à la presse algérienne qui applaudit à l’unisson l’arrivée du meneur de Totenham. Mais oui, je dis bien la presse ! Aucune voix ne s’est élevée pour dénoncer l’arrivée d’un « parachuté » une fois la qualification au mondial acquise. Ce ne fut pas le cas en 2010 avec Saadane. Autres temps, autres mœurs.

L’autre succès remporté par Mohamed Raouraoua, c’est d’avoir ramené dans le giron de la FAF un grand pourvoyeur d’argent : Mobilis l’opérateur historique soi-même, celui qui fut fustigé il y a peu dans un communiqué de la FAF publié sur son site. « Suite aux déclarations irresponsables du Président Directeur Général de Mobilis concernant un soit disant match du Real Madrid le 18 mai 2014 contre l’équipe d’Algérie, 
Mohamed Raouraoua
la Fédération Algérienne de Football porte à la connaissance de l’opinion sportive nationale que cette société n’est pas qualifiée et ne peut en aucun cas se substituer à la FAF pour l’organisation de match de football ». Et d’ajouter un peu plus loin : « Mobilis, à l’image des autres opérateurs de téléphonie gagnerait à aider nos clubs professionnels ou sponsoriser les championnats nationaux professionnels et pourquoi pas à entrer dans le capital d’un grand club pour aider le football national qui a plus besoin d’argent que le richissime Real Madrid». Cette remontrance n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. 

De bonnes grâces, Mobilis est entré dans le rang. Il vient de signer pour devenir le « parrain » des compétitions de ligues Une et Deux.

Le grain de sable, c’est cette affaire de non délivrance d’une accréditation pour les journalistes de France 24 pour le match face à la Slovénie. Quand bien même la FAF serait dans son bon droit (pas d’accréditation pour filmer car les droits d’image sont détenus par une agence spécialisée), il aurait fallu communiquer et en informer l’opinion publique. 

Une affaire d’interdiction qui vient s’ajouter à celle du journal « Botola » qui a subi lui aussi le courroux du maître de Dély Brahim. Pourquoi ne pas confectionner une sorte de cahier des charges pour la délivrance des accréditations aux journalistes et dans lequel tous les points seraient abordés. Affiché à demeure sur le site de la FAF dans la rubrique « Presse », il permettrait de se passer d’infructueuses polémiques.

La mise sur pied de l’association des présidents des 32 clubs professionnels viendra-t-elle en contre poids à un pouvoir absolu ? Sa création récente laisse présager une plus grande communication au sein de l’administration du football. A moins que cette nouvelle structure ne se transforme en un syndicat qui ne sera là que pour défendre des intérêts (bassement individuels). 
L’avenir nous le dira.

samedi 8 mars 2014

Et c'est parti!

Le Grand Tour d’Algérie Cycliste s’est ébranlé ce samedi 8 mars, fête internationale des droits des femmes.
Arrêtons-nous un instant sur ce nom de GTAC. Le Grand Tour. Pourquoi « grand » ? Y a-t-il un « petit » tour d’Algérie ? « Grand » par rapport aux autres tours, comme celui de la France ? Les questions sont posées et méritent réflexion.
On ne saurait pourtant ne pas rendre hommage aux organisateurs de ce tour qui ont relancé la machine en 2011 avec seulement 5 étapes et 108 coureurs. L’UCI (Union Cycliste Internationale) avait fait confiance au président de la fédération algérienne, Rachid Fezouine, et avait inscrit cette compétition dans le cadre de l’Africa Tour. L’année d’après on passe à 6 étapes et 171 coureurs et l’an dernier le tour avait compté pas moins de 12 étapes.
Pour cette édition, ce seront 20 étapes regroupées en 9 épreuves et pour la première fois depuis longtemps, ce tour va sillonner l’Algérie d’Est en Ouest. De la folie ? Peut-être répond l’intrépide Fezouine qui dit vouloir rattraper les 30 années de retard. Cette épreuve a été disputée pour la première fois en 1949 et elle ne regroupera jusqu’en 1953 que des équipes professionnelles. Tel un phénix, elle va renaître de ses cendres en 1970 et sera organisée par intermittence à 13 reprises jusqu’en 2003.
Affiche du 1er tour d'Algérie cycliste de 1949
Ce tour, qui est aussi important que celui de la France en termes d’étapes disputées, nécessite une étroite collaboration entre deux partenaires, l’un public, la fédération, et l’autre privé, NSO. Ce ne sont pas moins de 50 personnes qui travaillent à l’année pour que cette compétition soit un fleuron pour le sport algérien et une magnifique occasion de relancer notre tourisme. 35 formations étrangères avaient émis le vœu de participer à ce GTAC et au final seules 16 ont été retenues dont celle du Burkina Faso qui a déclaré forfait au dernier moment.
les coureurs feront l'animation dans les villes traversées
A n’en pas douter cette compétition va être observée de près par l’UCI qui délèguera son président, Brian Cookson, ce 17 mars, lors de l’ascension du mont Chréa.

Ah si d’autres fédérations pouvaient en faire autant et à commencer par celle du rugby. Mais elle n’existe pas me direz-vous ! Et oui et c’est là où le bat blesse car nous avons une équipe nationale (composée exclusivement de bi nationaux) qui s’illustre en remportant victoire sur victoire, la dernière en date sur le champion en titre africain, la Côte d’Ivoire à Toulouse sur le score de 28 à 21. Cette sélection peut nous ramener bien des lauriers pour peu que les autorités concernées veuillent bien se pencher sur la création de cette fameuse fédération.
Equipe nationale de rugby

mercredi 5 mars 2014

Elle court, elle court...


Samedi, c’est le 8 mars, fête internationale des droits des femmes.
Pour débuter cette chronique, je voudrais rendre hommage à un groupe de femmes qui n’ont pas atteint leur objectif : se qualifier pour le championnat du monde de volley-ball en Italie. Notre équipe nationale est passée à côté de la plaque surtout que la compétition se déroulait ici à Alger. Mais au lieu de sortir par la petite porte, nos volleyeuses ont marqué de leur empreinte l’histoire du sport national. Pour le compte du dernier match, alors qu’elles n’avaient plus rien à espérer, elles vont rencontrer les Egyptiennes pour qui une victoire serait synonyme de qualification. Jouant leur va tout, les Vertes s’imposent 3 sets à 2 sous les yeux de Camerounaises, médusées, mais heureuses de gagner leur billet pour le mondial grâce au fair play des Algériennes !
Nos volleyeuses ont donné une leçon de fair play
Une leçon que devraient assimiler nos dirigeants de clubs de foot, pour qui fin de saison signifie « petits arrangements entre amis ».
Ce n’est pas la maladie d’amour qui court, comme le dit la chanson, mais la femme algérienne. Ce samedi, on la verra arpenter nos rues ou bien sillonner nos bois. Et oui, deux courses pour les femmes seront organisées en ce 8 mars. L’une c’est une agence privée qui l’organisera sous le nom des 3èmes Foulées des gazelles en jetant son dévolu sur le parc zoologique. L’autre course, nous la devons à la fédération algérienne d’athlétisme qui a choisi un parcours en ville qui passera devant l’APN.


Les femmes auront le choix de leur circuit me direz-vous et « abondance de biens ne nuit pas ».

Espérons toutefois que cela ne découragera pas ces dames, sportives du vendredi, de voir que ces deux organismes n’ont pas été capables de s’entendre pour organiser une grande course à vocation purement féminine comme cela a lieu à travers d’autres villes dans le monde. Le choix se fera donc entre « privé » et « public » (organisateurs mais aussi sponsors), entre l’APN et le parc zoologique. Et là cela nous amène à parler du partenariat public privé qui a du mal à s’instaurer chez nous tant sur le plan économique que sportif. Les uns et les autres continuent de se regarder en chiens de faïence et au final, c’est le pays qui perd !

dimanche 2 mars 2014

Revoilà la France

Longtemps la balle au panier algérienne a maintenu de bonnes relations avec son homologue française. Dans les années 70, même si la présence des Pays de l’Est en Algérie était nettement perceptible, les échanges avec l’Hexagone se portaient fort bien. Une région comme l’Alsace s’était même fait un point d’honneur à envoyer ses sélections en Algérie et à recevoir en retour les capés de notre pays. Je me souviens même de stages communs entre notre équipe nationale féminine et la sélection universitaire française organisés à l’ex-CNEPS de Ben Aknoun.

Les liens entre les deux fédérations étaient très forts et faisaient fi des aléas politiques ou économiques. On rencontrait même un Français comme président de la commission des Règlements et Qualifications au sein de la FABB. Marcel Banuls était né en Algérie et il n’arrivait pas à la quitter. Les plus anciens se souviennent de sa haute carrure sous sa djellaba, une pipe pendue aux lèvres et sa fermeté à la table de marque.
Quand Hédi Benmesbah s’est installé en Alsace, lui qui avait été DTN du basket algérien, il a tenté de rameuter vers la sélection algérienne des éléments de valeur évoluant dans le championnat français et possédant les deux nationalités.
Cependant cette proximité linguistique n’a pas donné lieu à une coopération soutenue et le basket algérien est tombé dans le marasme ne s’illustrant qu’une seule fois en 2001 en atteignant la finale de l’Afro-Basket, second podium après celui de 1965 (médaille de bronze). Des trois sports collectifs, le basket était vraiment le plus mal loti. La politique de la formation, notamment à travers le lancement du Mini Basket, avait été reléguée aux calendes grecques.


Du coup la signature de la convention de coopération entre les deux fédérations algérienne et française, ce jeudi au siège du Comité Olympique Algérien, prend une nouvelle tournure. L’objectif  est de « tirer profit de l’expertise française dans la prospection des jeunes talents et leur accompagnement jusqu’en seniors afin de bénéficier d’un apport conséquent au profit du basket-ball algérien », a confié le président de la FABB, Rabeh Bouarifi. Son homologue français, Jean-Pierre Suitat, est persuadé que ce partenariat sera particulièrement fructueux dans les jeunes catégories et qu’il portera ses fruits à moyen terme. La première action notable sera matérialisée par un stage de perfectionnement pour les entraîneurs de la super-division qui se tiendra à Alger du 22 au 24 mars.
L'apport des Français sera non négligeable