jeudi 27 février 2014

Harcha and Co

Le revoilà, le printemps des sports collectifs. Coup sur coup, Alger a abrité deux importantes compétitions africaines en handball et en volley-ball. Je dis printemps car, nous, les amoureux des sports co, avons été sevrés ces dernières années de joutes d’un tel niveau. Et surtout abritées par ce temple du sport qu’est la salle Harcha.
La salle Harcha avec son ancienne toiture en bois
Inaugurée dans les années 70, cette salle restera dans les mémoires comme un écrin pour notre handball. C’est là que les Lamdjadani et consorts, drivés par Costache, ont gagné leurs lettres de noblesse. C’est à partir de ce lieu mythique que l’Algérie a dominé, entre autres sous la houlette d’Aziz Derrouaz, tout le continent. Puis il y eut cet incendie qui détruisit toute la toiture en bois de ce joyau infrastructurel. Et tel un phénix, voilà que la salle Harcha renaît de ses cendres au grand bonheur de tous, grands et petits.
Après la rénovation
Il faut le dire, contrairement au football, les sports co ont toujours drainé des familles entières et la composante féminine n’a jamais été, dans les tribunes de cette salle, l’exception qui confirme la règle. Pourtant le mois dernier, lors du championnat d’Afrique des Nations de handball, les chastes oreilles en ont entendu des vertes et des pas mûres. L’entrée ayant été décrétée gratuite, des jeunes et des moins jeunes désœuvrés du quartier ont cru bon venir déverser leur insanités devant les familles en se permettant de siffler l’hymne national d’un pays hôte.
Pour le volley-ball, l’entrée a été fixée à 100 DA, c’est modique me direz-vous ! Pourtant les tribunes restent désespérément vides et le speaker s’époumone chaque soir pour réchauffer une salle qui ne peut vibrer sans son public. Alors qu’aurait-il fallu faire ? Couper la poire en deux : distribuer des centaines d’invitations gratuites à travers les clubs de la capitale et des environs aux familles qui portent le volley-ball dans leur cœur. Et Dieu sait qu’elles sont nombreuses car les amoureux du hand et du basket auraient eux aussi rejoint le flot des spectateurs. 
Un intérieur ultra moderne qui permet de suivre du beau spectacle

Bon la compétition est loin d’être finie, les leçons seront retenues nous l’espérons. Nos volleyeuses ont besoin du soutien de leur public car dès ce soir elles joueront face aux Camerounaises un match décisif qui pourrait en cas de victoire laisser entrevoir une qualification au championnat du monde qui se déroulera en Italie. Une victoire contre le Cameroun et une autre face à l’Egypte samedi lors du dernier match et nos sélectionnées rejoindront leurs homologues tunisiennes qui ont arraché, la semaine dernière, leur qualification en terre kényane : c’est dire l’exploit réalisé par ce pays voisin mais néanmoins rival quand il s’agit des sports co. L’appel est donc lancé à tous les supporteurs (les vrais) soyez nombreux pour égayer Harcha !

dimanche 23 février 2014

Médaille rouge sang


6,16m telle est la barre franchie, le 15 février dernier, par Renaud Lavillenie qui établissait ainsi un nouveau record du monde du saut à la perche. Le Français venait de réussir un véritable exploit, à Donetsk, sous les yeux de Sergei Bubka, détenteur depuis 21 ans de ce mythique record en salle. L’Ukrainien fut le premier à féliciter le Français. Pas de rancune ni de jalousie entre les grands champions : la planète sport fit une ovation à celui qui désormais planait « au septième ciel » ! 
Renaud Lavillénie et Sergei Bubka
Pourtant Lavillenie va se blesser à la cheville, quelques instants plus tard, en essayant de franchir une barre à 6,21m : chez nous, on aurait dit qu’il avait été victime du mauvais œil. Dès le lundi, on voit le Français, avec béquilles, sur tous les plateaux télé des principales chaines hexagonales. Normal, me diriez-vous, il faut bien fêter les héros ! Pourtant Lavillenie va en choquer plus d’un par une phrase anodine, prononcée sur une chaine cryptée,  en réponse à une question sur la teneur de sa blessure : « (…) je n’allais quand même pas me faire recoudre dans un hôpital ukrainien… ». Et voilà que Lavillenie prend de haut le service médical du pays hôte de son exploit. Je n’aurais peut être pas prêté plus d’attention à cette vilénie si au même moment, en Ukraine, les hôpitaux ne regorgeaient de blessés.
Barricades à Kiev
Plus d’une centaine de morts ont été dénombrés ces derniers jours dans Kiev, la capitale ukrainienne, et ses environs : nous sommes loin de la trêve olympique ! 
Devant ce véritable massacre (l’armée tirant à balles réelles sur des insurgés retranchés derrière des barricades), nombre de sportifs ukrainiens, présents aux JO de Sotchi, ont préféré retourner chez eux sans concourir. Que faire d’une médaille tachée de sang ! (rappelons nous cette fameuse phrase de nos aînés désertant les bancs des universités françaises le 19 mai 1956 : « Ferons-nous de meilleurs cadavres avec nos diplômes ? »)
Sergei Bubka, devenu président du Comité Olympique de son pays, a déclaré comprendre le geste de ses sportifs. Une fois de plus, la politique a rattrapé des Jeux Olympiques !
Pendant que certains pleurent leurs morts, d’autres festoient et crient « Cocorico » parce que le podium du skicross est totalement tricolore. Mais quand on est quatre sur la ligne de départ et que le quatrième, un Canadien, fait une chute, on devrait se montrer plus modeste. 
Le trio français de skicross

N’est-ce pas un Français qui avait écrit : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ? Au passage, je rappelle que l’Algérie avait déjà réussi à placer trois sportifs sur le même podium, c’était aux Jeux Paralympiques de Londres de 2012.
Sotchi s’achève bientôt en mi figue mi raisin pour le président russe. Poutine n’aura pas réussi son rêve de voir son pays triompher en hockey et enfin remporter un titre qui fuit les Russes depuis 1992 à Albertville. Les Finlandais sont en effet passés par là en quart de finale…
C’est difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre !
Les Finlandais ont eu raison des Russes


jeudi 20 février 2014

Un trio d’enfer !

Dès la confirmation de la venue de Nabil Bentaleb parmi les Verts,
Nabil Bentaleb
la presse belge a changé de ton à l’égard de ces Fennecs, premier adversaire du « plat pays » dès le 17 juin. Ainsi le journal Sud Info écrivait-il dans son édition électronique : « Nos Diables entament leur Coupe du Monde face à la sélection algérienne. Soyons honnêtes, la plupart des supporters se sont frotté les mains en tirant l’équipe algérienne pour entamer la campagne. Une sélection sans grande star du foot mondial, loin du prestige qui auréole des géants du foot africain tels que le Ghana ou la Côte d’Ivoire voire le Nigéria. Et pourtant, à y regarder de plus près… Leur milieu de terrain axial, véritable cœur d’une équipe, présente des qualités susceptibles d’intimider pas mal d’équipes  ». Et de poursuivre avec un éloge très flatteur en direction de trois Fennecs qui risquent, au milieu, de faire mal aux Diables rouges : « Nabil Bentaleb qui explose dans le milieu de Tottenham, Taïder, titulaire dans l’axe de l’Inter Milan et Sofiane Fegoulhi, le « petit Zidane » de Valence, le milieu des Fennecs impressionne. Un os qui s’annonce difficile à ronger pour nos Diables. ».
Sofiane Feghouli
Un trio infernal pour contrer des Diables rouges, c’est pas mal, non ?
De temps à autre, cela fait du bien de voir que vos adversaires vous estiment à votre juste valeur. Et surtout, cela nous change des critiques acerbes qui ont plu sur le sélectionneur national durant tout le mois de janvier : les uns le donnaient partant (Emirats arabes et que sais-je encore), les autres le voyaient s’opposer farouchement au président de la fédération. Je veux bien que certains aient envie de vendre de la copie mais aller jusqu’à inventer un remplacement imminent de coach Vahid (certains noms entraîneurs ont même été avancés), avouez que, là, il faut faire preuve de beaucoup d’imagination.
Saphir Taider

Je sais, parler des trains qui arrivent à l’heure, ce n’est pas très vendeur, mais bon, un peu de mesure ne fait pas de mal non plus. Les lecteurs ne sont pas dupes et ils savent pertinemment que «  tout ce qui est excessif est insignifiant » Avouons que le duo Raouraoua-Halilhodzic a réussi un bon coup avec l’arrivée de Nabil Bentaleb, le sociétaire des Spurs de Totenham, au sein des Fennecs. Aux dires de certains journalistes, d’ici et d’ailleurs, les sélectionneurs français et anglais étaient sur ses traces et c’est l’Algérie qui l’emporte ! Il y a de quoi dire merci à la paire qui veille sur les destinées de notre onze national. Non ?
Car il faut bien le reconnaître, notre équipe nationale a fière allure et les Belges n’ont qu’à bien se tenir. Même Zidane, notre Zizou national, nous voit au second tour… Mais cessons de rêver, le chemin est long et l’équipe n’est pas encore montée, preuve en est que coach Vahid a retenu 36 joueurs susceptibles de revêtir le maillot national face à la Slovénie le 5 mars prochain. C’est dire aussi que chacun a encore sa chance et qu’il faudra bosser dur pour pouvoir composter son billet pour le Brésil.

Travailler plus, c’est exactement ce que l’on demande à nos capés !

dimanche 16 février 2014

Sotchi? Connais pas!

C’est un ravissement, un pur plaisir que de retrouver, quatre décennies plus tard, ce journal El Moudjahid qui m’avait ouvert ses colonnes, moi le jeune étudiant qui débutait dans le journalisme à travers une discipline, le Basketball, dans laquelle je faisais aussi mes premiers pas (et que j’ai appris à apprécier). 

Ce retour aux sources me permet aujourd’hui de rendre hommage aux hommes d’El Moudjahid aux côtés desquels j’avais appris le métier « sur le tas » comme on dit. Beaucoup d’entre eux nous ont quittés et c’est avec un certain pincement au cœur que j’évoque aujourd’hui la mémoire des Mokhtar Chergui, Abdelaziz Hassani, Mohamed Meghiref, Abdelkader Tilmatine, Rabah Saadalah… Dans cette rédaction sportive, je retrouvai des jeunes de mon âge dont certains se sont faits un nom comme Mohamed Rachedi dans le handball ou Ahmed Achour, aujourd’hui encore sur la brèche et qui demeure l’un des meilleurs connaisseurs du ballon rond. Mon retour à la rue de la Liberté me permet de retrouver avec plaisir l’homme sans qui le tennis algérien ne serait pas ce qu’il est et j’ai cité l’inénarrable OAO, Omar Ait Ouméziane (nous avions débuté notre aventure journalistique à El Moudjahid à deux mois d’intervalle).
J’aurai le plaisir de retrouver les lecteurs d’El Moudjahid, chaque dimanche pour cette chronique qui se voudra une sorte de clin d’œil pour ceux qui vivent intensément leur sport.



Nourredine Maurice Bentoumi et Christelle laura Douibi
Sotchi a débuté la semaine écoulée avec une cérémonie d’ouverture qui nous en a mis plein les yeux. Ces jeux d’hiver, Poutine les a voulus et Poutine les a réussis lui qui n’en finit pas de nous étonner avec sa capacité de pratiquer plusieurs sports et d’y exceller. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si ce n’est cette petite tache dans ces festivités mondiales : le drapeau algérien n’a pas été aperçu lors du défilé des délégations. Pourtant, on aurait aimé le voir flotter au vent, nous qui en sommes si fiers que nous le mettons en exergue sur tous les stades d’Europe où se déroulent des matches qui n’intéressent pas forcément les Fennecs. Aux jeux de Turin, deux skieurs, Christelle Douibi et Noureddine Bentoumi, du club Luc de Grenoble, nous avaient représentés. Douibi, spécialiste en ski alpin, avait participé dans quatre épreuves (la décente, le super G, le slalom et le géant). De son côté, Bentoumi, spécialiste en ski de fond (ou ski nordique), avait pris le départ du 10 km et du 50 km. 



Quatre ans plus tard à Vancouver, l’Algérie était présente grâce à Mehdi Khelifi âgé d’à peine 17 ans. A Sotchi, ce n’est pas par ici que se retrouveront les Algériens amoureux de la neige. Pourtant et en France et au Québec ou ailleurs de jeunes sportifs d’origine
Mehdi Khelifi

algérienne pratiquent ces sports qui ne sont guère prisés chez nous. Pourquoi ne pas leur faire appel ? A l’image du football qui compte près de 90% de joueurs issus de l’Hexagone, les sports d’hiver auraient pu recruter au sein de notre communauté émigrée. Le drapeau algérien absent à Sotchi, à qui la faute ?

Est-ce une question d’argent ? Je suis certain que nombre de nos compatriotes, chefs d’entreprises ici ou à l’étranger, n’auraient pas manqué de répondre à l’appel du cœur, celui de voir notre drapeau flotter haut dans le ciel russe et auraient mis la main à la poche pour sponsoriser la fédération des sports de montagnes au cas où elle se serait trouvée en difficulté financière et que son budget ne lui aurait pas permis de prendre en charge une telle participation. 
Faisons attention, il n’y a pas que Nabil Bentaleb des Spurs qui vaille la peine qu’on s’y intéresse.

mardi 11 février 2014

Du TAC au tac

Le jeu de mots était facile et je n'ai pu m'empêcher de le faire.
Le TAC c'est le Tour d'Algérie Cycliste. Mardi dernier a eu lieu à l'hôtel El Djazair une conférence de presse concernant l'édition de 2014. Que du nouveau! Relancé en 2009
avec seulement 6 étapes, il en compte cette fois 20 et va s'étaler du 8 au 29 mars. Débuter ce tour, le jour de la fête internationale de la femme, un beau clin d’œil à la gent féminine. Au même moment au parc zoologique, ce même jour, ce sera le départ des "Foulées des gazelles" que l'on doit à Event sports qui organise entre autres le marathon d'Alger.
Mais revenons à ce TAC qui sera bourré de TIC (Technologies de l'Information et de la Communication). Ainsi on pourra suivre les porteurs des principaux maillots (jaune, à pois, blanc etc) grâce à la société GLOM qui mettra en place un tracking par GPS. Mais on est encore loin du Tour de France diffusé en direct sur France 2. Nos différentes chaines de télé se suffiront de résumés. Les moyens techniques des Français sont autrement plus importants, mais si un jour on pouvait arriver à une telle diffusion quel beau coup de pub pour le tourisme algérien ! Il faudra prospecter dans cette voie (pourquoi pas une coopération avec plusieurs chaînes TV pour un tel direct ?). 
Et comme j'évoque les beautés de l'Algérie, voici une photographie de la plage de Madagh qui est en grand danger.Pour signer la pétition


Vous en voulez du tac au tac ? Venez, c’est par ici Sotchi… Par ici mais pas par chez nous ! Le drapeau algérien aura été désespérément absent lors de la cérémonie d’ouverture, je devrais dire de la GRANDIOSE cérémonie ! Quand on parle de promotion de l’image de marque de la destination Algérie, cela passe aussi par une présence même symbolique de nos représentants. Nous qui sommes habitués à voir notre emblème national sur tous les stades d’Europe, avons été frustrés de ne pas l’apercevoir à Sotchi. Avec toute la neige que nous avons dans nos stations de ski (Tikjda entre autres), nous n’avons pas été capables de dénicher un ou une « olympien(ne) » ? Notre équipe de foot est bien constituée à plus de 90 % de Franco-Algériens, non ? Alors pour les sports d’hiver, sommes-nous incapables de retrouver les traces d’un successeur à un Nourredine Maurice Bentoumi qui avait représenté l’Algérie en ski de fond aux jeux de Turin en 2006 ? J’espère que ce n’est pas une question d’argent car la FAF est prête à « taxer » ses Fennecs pour aider notre drapeau à figurer dans une cérémonie telle celle de Sotchi.


« Taisez-vous M. El Kabach », cette phrase est devenue célèbre et si Georges Marchais, ancien premier secrétaire du Parti Communiste Français, était encore de ce monde, il n’hésiterait pas, après le journaliste radio né en Algérie, à la lancer à la figure de Moh Chérif Hannachi. Mais quelle mouche a donc piqué le président de la JSK (Jeunesse Sportive de Kabylie), club le plus titré en football en Algérie, à s’attaquer au dirigeant de l’USMAlger, Rebouh Haddad, en l’accusant de n’avoir jamais pratiqué le football à un haut niveau ? M. Hannachi, d’après votre raisonnement, pour diriger une entreprise d’enlèvement des ordures, il faut avoir été soi-même éboueur… ? Bien sûr, Hannachi ne peut comprendre que les clubs pro sont devenus des entreprises qui doivent être dirigés par de vrais managers lui qui se mêle constamment du travail de ses entraîneurs les changeant au gré de ses humeurs. A force de trop parler au micro des journalistes, on en arrive souvent à dire des méchancetés (que l'on regrette par la suite). Aux dernières nouvelles les deux hommes se seraient réconciliés… comme le montre cette photo.



Messieurs les présidents de clubs, tournez sept fois votre langue dans votre bouche avant d’affronter ces  « chevaliers » (pas si que ça) de la plume, avides de ragots…


Excusez, mais là, c’est (vraiment) du tac au tac !

lundi 3 février 2014

La tragi-comédie

La scène se déroule dans un café de la banlieue d’Alger. Je prête l’oreille à une discussion entre deux consommateurs : c’est mon habitude quand on y parle de sport. Je me mêle aux échanges verbaux et voici ce que j’en retiens : « vu tout l’argent dépensé pour ces clubs, il vaut mieux tout arrêter et se concentrer pendant quelques années sur la formation ». Sagesse populaire quand tu nous tiens !
L’actualité brûlante m’a fait reporter une chronique consacrée au récent colloque international sur « Sport et sciences sociales » organisé par Mme Imane Nefil (ancienne internationale de volley-ball et directrice du laboratoire des sciences sociales appliquées au sport au sein de l’ENS-STS exISTS) et qui a été abrité par la salle des conférences du stade du 5 Juillet les 8 et 9 janvier 14. J’ai présenté lors de cette rencontre réservée aux chercheurs algériens et étrangers une communication relative aux fondements du sport professionnel et que je conclus par la constatation d’une triste réalité à savoir :
      Tous les clubs sont régis par leurs anciens dirigeants (à quelques exceptions près),
      Pas d’investisseurs (exception faite de l’ETRHB, dirigée par les frères Haddad, qui a racheté l’USMAlger),
Ali Haddad qui a racheté l'USMAlger
      Pratiquement tous les clubs sont déficitaires,
      Les charges salariales sont exorbitantes (près de 80% des dépenses du club),
      Des joueurs surpayés (sans pour autant qu’il y ait règlement des dus à la CNAS ou aux impôts sous forme d’IRG),
      Pas de commission de contrôle des comptes au niveau des structures fédérales.
Pourtant lors de son lancement en 2009, ce championnat professionnel semblait être la panacée pour tous les maux qui rongeaient notre sport-roi. Les offres faites par l’Etat étaient alléchantes :
1- Un prêt financier pour les clubs qui s’engagent dans le professionnalisme avec un taux bonifié de 1% étalé sur une période de 15 ans avec dix années de grâce.
2- La dotation des clubs d’une réserve foncière de deux hectares pour la réalisation d’un centre de formation de jeunes et de préparation technique en concession par gré à gré au prix symbolique de 1 DA le mètre carré.
3- Une aide de l’État, à raison de 80% du coût destiné à la réalisation de cette infrastructure qui comprendra des terrains, des vestiaires et autres commodités.
4- La prise en charge des équipes de jeunes des clubs professionnels en matière d’hébergement et de déplacements pour les compétitions.
5- La réduction de 50% des prix des billets d’avion pour le transport des équipes professionnelles en Algérie.
6- La prise en charge de 50% des frais de déplacements du club professionnel pour chaque match qu’il disputera à l’étranger au titre d’une compétition officielle africaine ou arabe.
Des jeunes footballeurs de Tadmait
7- La mise à disposition d’un autobus pour le déplacement.
8- La prise en charge des salaires des entraîneurs des équipes de jeunes catégories du club professionnel.
9- D’autres mesures pour la réduction des charges fiscales du club et du joueur professionnel sont également envisagées.
32 clubs (16, soit l’ensemble, pour chacune des deux divisions dites de lélite) se sont rués pour transformer leurs statuts de clubs amateurs en SSPA (Société Sportive Par Action). Le gâteau était alléchant et la mariée trop belle !

Aujourd’hui force est de constater que nous sommes passés d’un amateurisme marron à un professionnalisme marrant ! Marrant ? On en rit d’entendre ces présidents de clubs « pleurer » au micro de Football Magazine, l’émission incontournable du vendredi 11h sur la chaîne 3 . Ils veulent tous que l’Etat (providence) leur vienne en aide. Bien sûr, il ne leur passerait pas par l’esprit qu’ils dirigent des entreprises privées et que l’Etat n’a pas pour vocation de combler leur déficit. Que diriez-vous si le petit artisan de votre quartier (plombier par exemple) s’adressait au wali (préfet) pour résorber ses dettes… ? Vous en ririez certainement ! Mais comme l’avait dit Alfred de Musset au sortir d’une pièce de Molière :

« Lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer ! ».

Nos Fennecs viennent des pays du froid

Oui le football professionnel tel qu’il est devrait nous faire pleurer ! El Watan a publié dans son édition du 26/12/13 un dossier sur les salaires mirobolants des joueurs de ligue 1 algérienne. 3 millions de dinars (30 000 euros) pour certains soit quinze fois plus qu'un professeur d'université! La limitation des salaires des joueurs, imposée par la FAF (Fédération Algérienne de Football), n’est qu’un pis aller, autant mettre un emplâtre sur une jambe de bois. Le vrai problème n’est pas tant dans la limitation des dépenses que dans la recherche des sources de financement propres : des recettes liées au marketing (produits dérivés), aux abonnements, aux droits TV, à la vente des joueurs issus du centre de formation, aux primes accordées par la CAF (Confédération Africaine de Football) aux clubs ayant atteint les différentes phases finales de la ligue des champions et de la coupe de la Confédération. Tout ceci demande, pour être finalisé, une organisation et des compétences qui font défaut à nos clubs.

Que faut-il faire ?

Pourquoi ne pas écouter pour une fois la sagesse populaire et « bloquer » ce championnat pendant deux saisons et ne reprendre, parmi les clubs professionnels, que ceux qui auraient été rachetés par des industriels à l’exemple de l’USMAlger et qui se seraient lancés, durant ces deux années de mise à l'épreuve, dans la formation intensive des jeunes. Ne pas participer aux compétitions africaines est déjà le souhait de M. Raouraoua, le président de la FAF. Alors, on ne perdrait pas grand-chose d’autant que les joueurs composant notre équipe nationale proviennent à plus de 90% de championnats étrangers. Cet arrêt de la compétition ne changerait donc rien pour les Fennecs!

Qui aura le courage d’imposer cette mesure salutaire à des clubs budgétivores ? 

Cette question s’adresse, entre autres, aux futurs candidats à l’élection présidentielle.

Il est temps de mettre fin à cette tragi-comédie !

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La semaine prochaine: "Du tac au TAC"