mardi 29 avril 2014

Illusions

Alger se pare de ses plus beaux atours ; dans tous les quartiers des banderoles barrent les rues, vantant ces deux clubs qui auront l’insigne honneur de se retrouver le 1er mai pour ravir le cœur de Dame coupe. Pourtant deux nouvelles ont fait de l’ombre aux préparatifs de ce trophée tant convoité, deux nouvelles qui viennent nous rappeler que les illusions existent, en sport aussi.
Le Karaté est en crise

Le ministère de la jeunesse et des sports vient de suspendre, à titre conservatoire, le président de la fédération de karaté pour « «mauvaise gestion, accentuée par des faits contraires à la règlementation en vigueur». Tant que l’Inspection Générale des Finances n’aura pas rendu ses conclusions, on ne peut se prononcer sur ce qui est reproché réellement à ce président venu depuis un an seulement pour remettre de l’ordre dans la maison du karaté (rappelons-nous  que le précédent président avait été empêché par le MJS de se présenter pour un second mandat pour… mauvaise gestion). Mais voilà, l’ordre n’a pas suivi et, pire, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit avec cette sombre affaire de facture d’hôtel non réglée pendant un stage en Espagne ou cette non convocation d’un champion du monde que tout désignait pour défendre son titre.
Le karaté risque de faire des émules : la fédération de boxe est sur la sellette pour une histoire de gros sous là aussi !
Les illusions sont dures à avaler.
Pas de philanthropie

Comme celles qui ont fait le buzz sur les réseaux sociaux et qui prêtaient à la chaîne allemande ZDF la volonté de faire plaisir aux téléspectateurs d’Afrique du Nord et du Moyen Orient en leur permettant de voir, en clair, tous les matches de la coupe du monde. Sachant qu’il n’y a pas de philanthropie quand il s’agit des intérêts bien compris, la FIFA n’a pas tardé à réagir et à prendre le parti de BeInSport, titulaire des droits de retransmission des rencontres du Brésil pour notre zone géographique. L’instance mondiale a rappelé à l’ordre, à sa manière, la chaine ZDF en lui fixant les limites de diffusion de ces mêmes matches du Mondial : l’Allemagne et rien que l’Allemagne.
Inutile de dire que les internautes qui avaient cru au miracle sont vite revenus de leurs illusions. Il va falloir passer à la caisse et acquérir ce fameux démodulateur qui prend valeur de sésame pour tous les mordus du ballon rond du Maroc au Liban !

Tant pour les redresseurs de torts du karaté que pour les pauvres téléspectateurs désargentés avides de beau spectacle qui s’annonce du côté de Rio, les temps sont durs et les illusions ont décidément la peau dure !

mardi 22 avril 2014

Qata(r)strophe

Décidément l’argent pollue le football et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Sinon comment expliquer que le Qatar se voit confier cette responsabilité si lourde doublée de l’insigne honneur d’organiser la coupe du monde 2022 ?
Joseph Blatter


Joseph Blatter, le boss de la FIFA, vient de faire marche arrière. Lui qui tenait mordicus au déroulement du Mondial à la date fixée, c’est-à-dire en été 2022, a annoncé sur un plateau de télévision qu’il était favorable au recul de cette compétition de six mois. Voilà que le Suisse, patron de l’organisme suprême de gestion du ballon rond, s’aperçoit (enfin) qu’il est inconcevable de faire jouer des matches sous une température avoisinant les 50°C sans mettre en danger l’intégrité physique des joueurs et des arbitres. Jusque là, il s’était opposé fermement à faire disputer une coupe du monde en hiver. Bientôt, on devrait assister à une levée de boucliers de pays tels l’Angleterre qui n’observent pas de trêve hivernale.
Le Qatar, c’est aussi tous ces morts, étrangers bien sûr, que l’on dénombre presque chaque mois dans la construction des stades. Blatter a dédouané ses sponsors qataris. Rien ne dit que c’est le football qui est en cause dira-t-il : «Les ouvriers sont morts à cause du football ? Les ouvriers sont morts parce que l’organisation du travail est mal faite, d’ailleurs on a construit un seul stade pour le moment, et il n’est même pas fini. (...) C’est pas vrai, c’est pas à cause du football»  Faut-il être bien naïf pour croire que le football sortira grandi de cette construction de stades à marche forcée.

Le football ne fait pas recette

Quand on sait que les matches du championnat local, dans ce pays moyen-oriental, se disputent devant des tribunes vides, on se demande sur quelle base les pontes de la FIFA ont attribué le 2 décembre 2010 l’organisation de cette coupe du monde 2022 au Qatar. Ce pays aux revenus pétroliers colossaux (200 milliards de dollars seront consacrés au Mondial 2022) souhaiterait naturaliser des jeunes espoirs « chipés » aux différents pays africains dans l’espoir (fugace) de monter une équipe nationale qui ne soit pas trop ridicule le moment venu.
Le Qatar, c’est aussi le seul pays qui retire leurs passeports aux joueurs étrangers, les empêchant de quitter son territoire comme ce fut le cas du Franco-Algérien Zahir Bélounis.
Zahir Bélounis


Cerise sur le gâteau, suite à des rumeurs persistantes, une enquête pour corruption dans l’attribution en 2010 de cette compétition footballistique mondiale au Qatar a été décidée. C’est un ancien procureur fédéral de New York et président du comité d'éthique de la Fifa, Michael Garcia qui a été chargé de mener les investigations.

Si les faits sont avérés, il sera alors question de revenir sur cette décision d’attribution du Mondial au Qatar qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.


PS: ci-dessous l'article tel que publié par El Moudjahid du 24/04/14 sous un autre titre:
Le Qatar s’est vu confier une lourde responsabilité doublée de l’insigne honneur d’être le premier pays arabe à organiser une coupe du monde celle de 2022.
Joseph Blatter, le boss de la FIFA, vient de faire marche arrière. Lui qui tenait mordicus à la tenue du Mondial à la date fixée, c’est-à-dire en été 2022, a annoncé sur un plateau de télévision qu’il était favorable au recul de cette compétition de six mois. Voilà que le Suisse, patron de l’organisme suprême de gestion du ballon rond, s’aperçoit (enfin) qu’il est inconcevable de faire jouer des matches sous une température avoisinant les 50°C sans mettre en danger l’intégrité physique des joueurs et des arbitres. Jusque là, il s’était opposé fermement à faire disputer une coupe du monde en hiver. Bientôt, on devrait assister à une levée de boucliers de pays tels l’Angleterre qui n’observent pas de trêve hivernale.
Le Qatar, c’est aussi tous ces morts étrangers que l’on dénombre presque chaque mois dans la construction des stades. Blatter a dédouané les organisateurs qataris. Rien ne dit que c’est le football qui est en cause dira-t-il : «Les ouvriers sont morts à cause du football ? Les ouvriers sont morts parce que l’organisation du travail est mal faite, d’ailleurs on a construit un seul stade pour le moment, et il n’est même pas fini. (...) C’est pas vrai, c’est pas à cause du football»  Faut-il être bien naïf pour croire que le football sortira grandi de cette construction de stades à marche forcée.
Quand on sait que les matches du championnat local dans ce pays se disputent devant des tribunes presque vides, on se demande sur quelle base les pontes de la FIFA avaient attribué le 2 décembre 2010 l’organisation de cette coupe du monde 2022 au Qatar. Ce pays aux revenus pétroliers colossaux (200 milliards de dollars seront consacrés au Mondial 2022) souhaiterait de surcroît naturaliser des jeunes espoirs « chipés » aux différents pays africains dans l’espoir de monter une équipe nationale qui soit à la hauteur le moment venu.
Le Qatar s’est aussi illustré en retirant leurs passeports aux joueurs étrangers, les empêchant de quitter son territoire comme ce fut le cas du Franco-Algérien Zahir Bélounis.

Cerise sur le gâteau, suite à des rumeurs persistantes, une enquête pour corruption dans l’attribution en 2010 de cette compétition footballistique mondiale au Qatar a été décidée. C’est un ancien procureur fédéral de New York et président du comité d'éthique de la Fifa, Michael Garcia qui a été chargé de mener les investigations. 

dimanche 20 avril 2014

Faire bon ménage

Science et sport sont condamnés à s’entendre.
Dernièrement, lors de l’assemblée générale ordinaire tenue à Djenane el Mithak, le président du COA (Comité Olympique Algérien), Mustapha Berraf, a confirmé que le musée olympique serait bien construit sur un terrain situé entre l’ex-CREPS Ghermoul et la salle Harcha. Une bonne nouvelle qui vient s’ajouter à une autre : des capteurs photovoltaïques en garniront toute la façade. Là, c’est côté jardin, quand sport et science font bon ménage.


Côté cour, c’est une tout autre histoire !
Colloque de l'ISTS
La science, le savoir en règle générale ne sont pas toujours les bienvenus. Ainsi ce colloque international organisé il y a quelques semaines par l’ex-ISTS (actuellement Ecole Supérieure des Sciences et Technologies du Sport) qui a été boudé par tout ce qui compte de dirigeants du football (puisque c’est le sport-roi). Point de FAF, ni de LFP, ni de DTN, ni d’anciens entraîneurs nationaux, ni de présidents de clubs de Ligue 1 et 2. Pendant deux jours, des chercheurs de haut niveau dont le professeur Pierre Parlebas se sont succédé pour aborder différents thèmes liés tout autant au dopage, à la violence dans les stades qu’à la pratique de l’EPS dans les écoles ou la sauvegarde des jeux traditionnels chez nous sans omettre les aspects juridiques ou sociologiques liés au sport.

Alex Fergusson
En Algérie, on peut avoir été entraîneur national et n’avoir rien à dire dans un colloque. Ce n’est pas le cas ailleurs. Ainsi Sir Alex Ferguson, l'ex-manager de Manchester United , va-t-il enseigner à Harvard. Il prend cela comme «un privilège», lui qui à 72 ans avait déjà expliqué sa méthode dans cette prestigieuse université américaine en 2012. A partir de mai prochain, celui qui avait pris sa retraite des terrains depuis l’été 2013 et qui demeure le plus réputé et le plus titré des entraîneurs britanniques va s'adresser à des dirigeants de toute la planète lors d’un cours intitulé «The business of entertainment, medias and sports», ou «les affaires dans le domaine du divertissement, des médias et du sport».

Baghdadi Si Mohamed
Le code de l’EPS de 1976 avait fait la part belle à la science et l’on avait vu se développer tant l’ISTS que le centre de médecine sportive. L’idéologue de la réforme sportive en Algérie, M. Bagdadi Si Mohamed, était, lui, bien présent au colloque de l’ISTS par contre ceux qui ont le pouvoir de changer les choses tant au niveau des clubs que des fédérations ont brillé par leur absence. Pourtant Dieu sait que la science est incontournable pour atteindre les cimes.


A tous les niveaux, des personnes occupent des postes sans détenir le savoir adéquat. L’ISTS et l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales, Hec Alger (ex-INC) sont deux grandes écoles qui ouvrent leurs portes aux responsables du monde du sport pour leur fournir le nécessaire recyclage sans lequel on continuera à faire dans « le bricolage ».

jeudi 17 avril 2014

Nos champions convoités

Nos meilleurs ambassadeurs sont nos sportifs de haut niveau !
On vient de fêter le 56ème anniversaire de la glorieuse équipe du FLN qui, pendant notre guerre de libération, avait porté très haut l’étendard de l’Algérie combattante. La tournée mondiale de ces footballeurs d’exception avait fait beaucoup pour faire connaître la justesse de la cause de notre peuple.
l'équipe du FLN

Aujourd’hui, on semble oublier que le sport est complémentaire de la diplomatie. Aux Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi (Russie), notre pays était absent par la faute de responsables qui n’ont pas saisi toute la portée d’une présence, même symbolique, lors de ce grand rendez-vous sportif mondial. Non contents d’avoir laissé filer des footballeurs de renom tels les Zidane, Nasri et Benzema qui ont porté les couleurs françaises plutôt que celles de leur pays d’origine, certains responsables sportifs, au sein de fédérations pour la plupart, récidivent, n’ayant pas assimilé les leçons du passé.

 Ainsi, nous sont passés sous le nez (excusez l’expression) des talents comme Lamine Ouahab, en tennis, qui a opté pour le Maroc ou Léa Melissa Moutoussamy , en escrime, qui est revenue sous le drapeau tricolore. A chaque fois, ces sportifs de très haut niveau se sont plaints du comportement de leurs dirigeants.
La fédération de football fait exception à ce laisser-aller. Aucun Franco-Algérien susceptible de porter le maillot national n’a été laissé sur la touche. Halilhodzic avait dit lors d’une conférence de presse : « je ferai mon marché dans l’Hexagone et partout où ce sera nécessaire ». Les résultats sont là pour prouver la justesse d’une telle démarche.
Qu’en est-il des autres sports ?
En natation et en patinage artistique, nous avons risqué de voir deux réels talents s’envoler vers d’autres cieux. 
Sabrina Brouri

Majda Chebaraka
Sabrina Brouri fait parler d’elle au Québec où, à l’âge de 12 ans, elle rafle toutes les médailles sur la patinoire. Sa vidéo sur YouTube en atteste de manière éloquente. Le Canada et les USA lui font encore les yeux doux. Majda Chebaraka, quant à elle, 14 ans, est une ondine prometteuse. Elle vient de survoler le championnat de France en remportant le 1500 m et le 400 m tout en se classant seconde au 800 m. Là, c’est la France et le Qatar qui voudraient l’enrôler sans oublier le Brésil, pays où réside sa famille.

Le ministre de la jeunesse et des sports, le professeur Mohamed Tahmi, s’est personnellement impliqué pour que ces championnes en herbe n’échappent pas à l’Algérie en leur octroyant des bourses d’étude. Un exemple à méditer !

samedi 12 avril 2014

Haute administration

De plus en plus, on sent une cassure entre les clubs et ceux qu’ils ont porté à la tête des différentes fédérations.
Les exemples en la matière sont légion. Il n’y a pas si longtemps, l’ancien président du Comité Olympique Algérien et son bureau s’étaient vus retirer la confiance des membres de l’Assemblée Générale. Un différend entre trois clubs et le bureau fédéral avait bloqué le championnat de handball pendant deux saisons. 
le hand a connu son marasme
Le golf: mésentente
Plus près de nous, des clubs s’opposent à la fédération de golf tout en portant l’affaire auprès des plus hautes instances du sport national. Tout dernièrement, le championnat national de natation, qui a eu lieu à Sétif, a vu la non participation des trois ténors que sont le GS Pétroliers, l'USMAlger et l'Olympique club d'Alger.
Sautes d’humeur de la base vis-à-vis du sommet qu’elle a pourtant élu ?
Les réactions des dirigeants fédéraux peuvent parfois manquer, elles aussi, de tact. On se souvient du communiqué virulent de la fédération de football qui rappelait à l’ordre Mobilis qui désirait organiser un match pour le Real de Madrid en Algérie. La fédération d’athlétisme vient d’en faire de même en soulignant qu’elle est seule habilitée à donner l’autorisation d’organisation de toute épreuve relevant de ses prérogatives.
une course "politique" n'a pas eu l'aval de la fédération

S’achemine-t-on vers une cassure entre ceux qui ont la charge d’administrer leur sport au plus haut niveau et leurs … administrés ?

Le football, encore lui, va s’illustrer très bientôt lorsque la Ligue Professionnelle (LFP) rendra public le nouveau planning des championnats de L1 et L2 (suite à cette trêve imposée par le déroulement des élections présidentielles). Les clubs demandent qu’on les consulte au moment même où le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, se dit prêt à faire disputer un match tous les trois jours pour tenir les délais imposés par la FIFA (celle ci vient d’accorder une semaine supplémentaire à la FAF, ce qui amènerait la fin du championnat vers le 25 mai).

Nous pourrions rallonger la liste des fédérations au sein desquelles le courant ne passe plus (ou pas bien) avec la base. Ceci est dû au fait qu’une fois auréolés du titre de présidents, certains dirigeants oublient qu’ils n’ont été élus que pour appliquer un programme adopté par une assemblée générale et qu’en dernière instance, ils ne tirent leur légitimité que de cette confiance placée en eux par la base.
C’est en fermant la porte au dialogue que certains d’entre eux s’emmurent dans des certitudes souvent « suicidaires ».

jeudi 10 avril 2014

L’alibi

L’alibi pour « coiffer » la Libye sur le poteau?
Ce n’est un secret pour personne que l’Algérie lorgne la CAN 2017 (Coupe d’Afrique des Nations). Faut-il pour ce faire se trouver un alibi ? Que neni ! Ce pays frère et voisin est en butte à des scènes de violences récurrentes. 
Benghazi n'en finit pas de manger son pain noir
Depuis dimanche, à l’appel d’organisations de la société civile à Benghazi, une série d’actions de « désobéissance civile » ont été enclenchées dans cette ville de l’est libyen, où même le trafic aérien a été suspendu. Déjà en novembre dernier, une grève générale contre la violence avait eu lieu. Les Libyens traversent une mauvaise passe et le moins que l’on puisse leur souhaiter, c’est d’en sortir au plus vite. Nous, Algériens, savons de quoi nous parlons !
Ceci étant dit, la CAF (Confédération Africaine de Football) risque une nouvelle fois de retirer l’organisation de la CAN aux Libyens comme cela avait été fait au profit de l’Afrique du Sud l’an dernier. La Libye avait accepté de passer son tour (pour raison de violences) et s’était rabattue sur la CAN 2017.
Pourquoi pas l'Algérie pour la CAN 2017?
Récapitulons : le Maroc organisera le grand rendez-vous africain de 2015 et l’Algérie, candidate à la CAN de 2019, ne peut espérer décrocher ce billet pour la bonne et simple raison que le Maghreb ne peut organiser 3 CAN consécutives : 2015 au Maroc, 2017 en Libye et 2019 en Algérie. Resterait pour nous autres celle de 2021 ! Dans sept ans, notre équipe nationale sera « usée » ! Sa chance de remporter une CAN, surtout organisée chez nous, s’inscrirait donc dans l’étape 2017 !
Comment faire pour rafler la mise aux Libyens ?
Certainement pas mettre en exergue les ennuis de notre voisin et crier à qui veut l’entendre que l’Algérie est « LA » solution pour remplacer au pied levé les Libyens (comme l’avaient fait, sans crier gare, les Sud-Africains pour 2013). Alors que faire ?
Tout simplement booster les chantiers en souffrance pour que tous les stades actuellement en cours de réalisation ou de réhabilitation soient achevés de manière impérieuse en …2015 ! Et là, ce n’est pas gagné d’avance ! La CAF tirera d’elle-même les conséquences de la situation qui prévaut en Libye et elle se tournera vers le pays qui présentera le plus d’atouts pour lui demander de prendre en charge l’organisation de la CAN 2017.
Prendre le tour des Libyens sans crier gare!
Si l’Algérie veut être LA solution idoine le moment venu, elle sait ce qui lui reste à faire. Quand on voit tout ce qu’on aurait à gagner si on obtenait cette organisation (et inversement les pertes : être relégués au mieux à 2021), on ne peut que demander aux responsables, à tous les niveaux, de se mobiliser pour que les retards ne viennent pas s’ajouter aux retards.

On parle de la création d’une agence de réalisation des grandes infrastructures sportives : tout est le bienvenu, si les délais sont respectés. 

samedi 5 avril 2014

Stades en souffrance

Faut-il se réjouir de l’avis favorable que vient de donner la commission d'audit pour l'homologation du stade de Larbaâ ? Un stade de plus qui répond aux normes, c’est satisfaisant, me diriez-vous… ? En effet, c’est une bonne chose que le RCArbaâ, pensionnaire de Ligue 1, n’ait plus à jouer à Blida mais sur son propre terrain. Ce qui fâche, c’est que cette autorisation intervient à quelques encablures de la fin du championnat alors qu’elle aurait dû être un passage obligé avant l’entame de chaque saison. Le cahier des charges des clubs affiliés à la LFP ne prévoit-il pas cette clause ? On ferme les yeux, un peu trop souvent sur ces histoires de stade. Ainsi le Mouloudia d’Alger, ce grand club de la capitale n’a pas de stade attitré. Domicilié au 5 Juillet, il vadrouille entre Bologhine et Rouiba…
Le 5 Juillet, un mastodonte

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’on veut faire du haut niveau avec des infrastructures désuètes. Le stade olympique, tout mastodonte qu’il paraît être,  en est bien la parfaite illustration. Inauguré le 17 juin 1972, il ne tombe pas en ruine mais c’est tout comme. L’affaissement d’une partie de travée le 21 septembre dernier, lors du match MCA-USMA qui a occasionné mort d’hommes, a attiré l’attention des responsables sur son état critique. Une commission d’experts où figuraient des membres du CTC (Contrôle Technique de la Construction) a rendu une sentence sans ambigüité : le stade doit être fermé immédiatement et rénové et c’est ce que confirmera une contre expertise menée par une entreprise turque. 
l'immense grue est visible de l'extérieur
Depuis quelques jours, une entreprise chinoise qui s’est installée sur le parking du stade et dont l’immense grue est parfaitement visible de l’extérieur s’est mise à l’ouvrage. Tout sera remis à neuf d’ici la finale de coupe d’Algérie de … 2015 ! Enfin, c’est ce qu’ont exigé les responsables en charge du projet. Le stade devrait aussi être agrandi côté « flambeau » et couvert entièrement.

 Les retards, les Algériens en connaissent un bout. A Douéra, l’entreprise chinoise chargée de la réalisation de cette enceinte se fait tirer l’oreille, elle qui a arrêté les travaux depuis … 3 ans arguant de la faiblesse de réévaluation du projet.
Le stade de Tizi Ouzou, une fois terminé
A Tizi Ouzou, ce n’est guère mieux ! L’entreprise espagnole, alliée à un privé algérien, est loin d’avoir atteint les objectifs prescrits pour ce qui devait être le plus grand stade couvert d’Afrique. Le ministre de la jeunesse et des sports s’est vu contraint d’attirer l’attention de l’ambassadeur d’Espagne sur cet état de fait déplorable.


L’Algérie, candidate à l’organisation de la CAN de 2019, escompte présenter dans la corbeille cinq stades d’une capacité de 50 000 places neufs ou complètement rénovés à Constantine, Annaba, Tizi Ouzou, Oran et Blida sans oublier le joyau du 5 Juillet. Du pain sur la planche en l’occurrence !

mercredi 2 avril 2014

In memoriam

Durant ces derniers jours, la profession journalistique a perdu deux des siens, de ceux qu’ont surnommerait les bâtisseurs de la presse algérienne telle qu’on la connait aujourd’hui.
Mohand Said Ziad
Mohamed Said Ziad et Abderrezak Mébarki ont fourbi leurs premières armes dans la presse sportive même si le premier nommé s’en est notablement détaché. Ziad débute à l’âge de 16 ans comme correspondant de La dépêche quotidienne-champion pour la ville de Tizi Ouzou qui comptait deux clubs, l’Olympique et l’actuelle JSK. Après un passage par Alger puis par Paris, il s’engage dès 1964 à plein temps dans la presse radiodiffusée et écrite. Il animera notamment des chroniques au sein d’Algérie Actualité avant de prendre sa retraite en 1994.

Abderrezak Mébarki (accroupi 3ème à partir de la gauche)
dans l'équipe de la presse en 1974
Abderrezak Mébarki, lui n’a connu que la presse sportive. Aux côtés des Abdallah Benyekhlef, Rachid Graba, Hachemi Hantaz, Tarik et Cherif Zerouala il fit les beaux jours de la chaîne 3 dans les années 60/70. Je l’ai connu pour ma part en 1982 quand je fis mes premiers pas au sein de cette radio d’expression française aimée et chérie par de nombreux auditeurs, d’ici et de l’autre côté de la mer. Mébarki a été aussi entraineur de football du club des « Galeries » tout en étant chef de Daira. Je garderai de lui cette face toujours souriante et ses commentaires de matches très colorés ainsi que sa verve légendaire.

Alors pour leur rendre hommage, ces quelques remarques (qu’ils auraient pu faire eux-mêmes) sur la presse sportive actuelle.
Un journal, une école
Dans les années 70, quand nous fûmes recrutés, jeunes étudiants, au sein de la rédaction sportive d’El Moudjahid, c’était pour notre maîtrise de la langue et notre connaissance du sport. Mais le journalisme, c’est sur le tas que mes collègues et moi-même l’avons appris. Pour les trois jeunots que nous étions, il y avait une bonne dizaine de journalistes chevronnés, qui avaient roulé leur bosse comme on disait, qui nous ont entouré de leurs ailes protectrices. Malgré le fait de travailler pour un journal (après l’arabisation d’En Nasr et de la République) unique représentant de la presse francophone, la rigueur était de mise : nos aînés nous avaient appris à prendre de la hauteur par rapport à l’information, de rester mesurés et surtout de vérifier nos sources par un nécessaire recoupement de cette information.
La formation est délaissée

La prolifération de titres à l’orée de la décennie 90 n’a pas permis aux jeunes recrues de se retrouver aussi bien encadrés que nous l’avions été. Les dérives sont nombreuses et je les mettrais souvent sur le compte d’un manque d’expérience, d’une absence de formation et d’une faiblesse dans l’encadrement par des journalistes chevronnés. Cela pourrait trouver une solution durable avec la formation continue, le budget mis à cet effet par le ministère de la communication est conséquent et les journalistes prêts à donner de leurs personnes pour assurer cette formation existent (encore) : il faut en profiter !



Faouzi Mahjoub
PS : Après avoir écrit cette chronique (parue dans El Moudjahid), j’ai appris la disparition du journaliste tunisien Mahjoub Faouzi. J’ai eu l’honneur de le rencontrer lors des 3èmes Jeux africains d’Alger en 1978. Nous avons collaboré un temps à une revue sportive africaine éditée à Paris. Je garde de lui le souvenir d’un grand professionnel. De 1988 à 2004, il a été conseiller de presse au sein de la Confédération Africaine de football. Cette chronique est à lui aussi dédiée.