samedi 27 février 2010

Parlons sport du 27 février 2010

Q: Dans ce Parlons sport, on va revenir une dernière fois sur la CAN de hand-ball et l’on a appris par la presse que des spectateurs algériens dont des femmes avaient été passé à tabac …

Je vous avais dit à l’ouverture de cette compétition que l’accueil avec des fleurs de nos représentants devait être confirmé par le comportement des spectateurs égyptiens. Cela n’a pas raté : non contents d’avoir battu nos handballeurs avec l’aide des arbitres roumains, les Egyptiens s’en sont pris aux supporteurs des Verts. Cela ne va pas arranger les choses sur le plan sportif entre nos deux pays. Alexandrie est sur les rangs pour organiser les jeux méditerranéens de 2017. L’Egypte viendra-t-elle, une nouvelle fois, quémander la voix de l’Algérie pour obtenir ces joutes? Les Fennecs, comme les éléphants, ont une excellente mé-moire.


Q: Mais si vous critiquez le pays hôte, vous ne passez pas sous silence le rôle de certains de nos journalistes qui n’honorent pas la profession … ?

Une chaîne satellitaire émettant de Tunisie a eu la bonne idée de retransmettre tous les matches intéressant des pays maghrébins. Excellente initiative à encou-rager. Ce qui l’est moins, c’est le commentaire haineux à l’endroit de l’équipe égyptienne d’un journaliste algérien bien connu dans le milieu de la petite balle. Mais quelle mouche l’a piqué pour se détourner du commentaire technique et verser dans l’invective. Ce que nous condamnons chez les commentateurs égyp-tiens, nous ne pouvons l’accepter des nôtres. « L’Egypte n’était pas en deuil » suite à sa défaite face à la Tunisie. De la mesure dans les propos fera du bien à tout un chacun. Ne dit-on pas que tout ce qui est excessif est insignifiant ?


Q: Revenons, si vous le voulez bien, sur ce droit à l’image que vous avez évo-qué la semaine dernière au sujet de la polémique qui oppose deux grandes marques de boisson au cola …

Les choses sont claires : la fédération algérienne de football est seule détentrice des droits concernant toutes nos équipes nationales. Elle les rétrocède suivant contrat à des sponsors et il va de soi qu’en la matière elle ne le fera, à la fois, que pour un seul limonadier, un seul constructeur automobile etc… et ainsi elle évitera le cannibalisme qui pourrait survenir si elle n’agissait pas de la sorte. Maintenant, il y a les joueurs qui sont maîtres de leur propre image et qui peu-vent faire la promotion, à titre individuel, d’une marque concurrente de celle qui sponsorise la FAF. Cela ne prête à aucune équivoque. Le joueur ne doit pas, dans ce cas, se prévaloir de l’image de l’équipe nationale qui, comme nous l’avons dit, est propriété de la FAF. Donc c’est une polémique qui n’avait pas lieu d’être et ne voilà-t-il pas qu’une marque de gazouz, bien de chez nous, vient de signer des contrats de sponsoring avec quelques joueurs qui en feront la pro-motion sur nos petits écrans.


Q:Le président de la FAF, M. Raouraoua et M. Saadane, après un séjour en Afrique du sud où ils ont assisté à un séminaire, vont donner une conférence de presse commune ce lundi au stade du 5 juillet en prévision du match face à la Serbie…

La température monte de plus en plus à l’approche de cette sortie des Verts une nouvelle fois à Alger. Les supporteurs ont hâte de voir à l’œuvre Mehdi Lacen, la nouvelle recrue des Fennecs. Pourtant tous les fans de notre équipe nationale n’auront pu avoir ce fameux sésame qui leur permettra d’assister à cette ren-contre. Les 57 000 billets mis en vente se sont écoulés en quelques heures au prix de 300 DA et on les aura retrouvés aussitôt après sur le marché parallèle à des prix nettement plus élevés.
Vous me direz que ce n’est pas là le propre du stade du 5 juillet et que ce phé-nomène existe partout ailleurs dans le monde. Certes ! Mais là où le bât blesse, c’est quand les 6000 places destinées aux familles se retrouvent à être vendues sur ce nême marché parallèle. Il aurait été plus judicieux de les écouler par le biais des clubs qui possèdent des sections de filles ou par des associations qui ont un contact avec les familles ou la gent féminine. Mais ce n’est que partie remise, les responsables du stade du 5 juillet sauront mieux s’organiser pour la prochaine sortie des Verts. Ceci étant nos joueurs du cru vont croiser le fer dès ce lundi au stade de Koléa avec l’équipe du Liechtenstein et on espère que les supportrices seront dans les tribunes comme elles devraient l’être sur les travées de la coupole pour voir les rencontres de Futsal : Comme vous le savez des mat-ches amicaux vont opposer nos anciens internationaux à ceux de l’équipe de France championne du monde en 98. Zidane sera là ! Du spectacle en perspec-tive.


Q:La dixième édition du Saharamarathon vient d’avoir lieu ces jours derniers du côté d’El Ayoune avec la participation de quelques 900 participants dont près de la moitié d’étrangers. Le sport au service d’un combat pour la paix et la reconnaissance d’un peuple…

Des sportifs venus de 28 pays dont le nôtre ont parcouru les 42 km, ou les 21 km ou les 5 km suivant le cas aux côtés des sportifs sahraouis. Pour la première fois, on aura vu la participation de représentants des Etats Unis, du Canada, d’Australie, du Chili ou du Nigéria. Cette compétition est organisée par une équipe de volontaires internationaux au sein desquels on compte de nombreux Français et Espagnols. Parmi ces derniers de grands noms étaient présent tels Ivan Helguerra le célèbre joueur de football du Réal de Madrid. Cet événement me rappelle l’histoire de la fameuse équipe du FLN qui avait porté haut notre drapeau pendant la lutte de libération nationale. Oui, le sport est un formidable moyen de faire connaître la justesse d’un combat. Et j’aimerais que notre sport national puisse enfin disposer d’un musée à travers lequel les jeunes générations pourraient découvrir les exploits de Rachid Mékhloufi et de ses camarades mais aussi ceux de Hassiba Boulemerka ou de Abderrahmane Benhamadi. Tous les objets qui ont eu un lien ou un autre avec les performances de nos sportifs les plus illustres pourraient figurer dans ce musée. Gageons qu’il connaîtra une forte affluence s’il voit le jour.


Q:Espérons que votre vœu puisse se réaliser très prochainement. On vous re-trouvera, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine pour un autre décryp-tage de l’actualité sportive dans « Parlons sport ».

samedi 20 février 2010

Parlons sport du 20 février 2010

Parlons sport va d’abord revenir sur la CAN de handball et le moins que l’on puisse dire c’est que les Egyptiens sont bien les rois du travail en coulisse… ?

Ecoutez, la vidéo est là pour en attester : la paire d’arbitres roumains a ignoré bien des fautes égyptiennes dont de nombreux « marcher » et passages en force qui ont été suivis de buts pour les locaux. Mais ne remettons pas tout sur l’arbitrage qui a, c’est un fait, avantagé l’Egypte. Les Fennecs de la petite balle ont fait douter 30 000 supporters et les officiels qui n’en croyaient pas leurs yeux quand nos handballeurs ont mené par 3 buts d’écart. Les 5 dernières minutes n’ont pas été gérées comme il le fallait alors que l’écart était conséquent pour les poulains de Bouchekriou. Ceci étant, notre chance de ravir ce titre, nous l’avons perdu contre la Tunisie ; mais on ne refait pas le match. Les coéquipiers de Labad ont réussi une bonne CAN et on attend d’eux qu’ils montent sur le podium en prenant la mesure des Congolais qui sont largement à leur portée. Ceci étant, l’Egypte aura du fil à retordre cet après midi devant la Tunisie.

Et nos filles que l’on n’attendait pas à un tel niveau … ?

C’est ça le sport ! Celui que l’on pensait être un petit poucet arrive à tirer son épingle du jeu. Nos filles ont su trouver la volonté de battre les Congolaises et de se qualifier pour les demi finales de cette CAN. Mais force est de constater que nous sommes encore loin des Tunisiennes. Il faudra beaucoup travailler pour espérer un jour atteindre une finale continentale. Mais je dis bravo à nos filles et à nos garçons : tous les sportifs sont fiers de vous.

Le président de la FAF vient de fêter son premier anniversaire à la tête de l’instance fédérale. Un premier bilan… ?

Le 16 février 2009, Mohamed Raouraoua revenait aux affaires et son élection fut un véritable plébiscite. Plutôt que de parler de bilan, je voudrais plutôt évoquer un style de gestion différent qui s’est instauré depuis son arrivée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un monsieur qui a su s’entourer de compétences. Vous savez Abdou, un responsable digne de ce nom choisit toujours de grosses pointures pour l’aider à atteindre ses objectifs. Le fait est qu’il y a plus de visibilité dans cette FAF-ci. Bon, il est vrai qu’il y a encore des domaines à parfaire, comme celui de la communication, mais nous croyons que les choses vont aller en s’améliorant. Pour exemple, le communiqué au sortir de la dernière réunion du bureau fédéral par lequel ce dernier rend hommage au sélectionneur national. C’est un signal fort qui ne trompe pas. Saadane se trouve ainsi conforté à son poste et c’est une bonne chose.

Ce qui lui a permis de prendre des décisions draconiennes en prévision du prochain match face à la Serbie …

On n’attendait pas moins de lui que d’écarter les éléments qui pouvaient nuire à la sélection nationale. Il vient de convoquer pour la première fois un joueur, Mehdi Lacen et il fera appel à d’autres joueurs si nécessaire d’ici le mois de juin. Le patron, c’est lui et rien que lui. La coupe du monde se profile et l’union sacrée doit revenir autour des Verts.

Alors, cette coupe du monde va être organisée pour la première fois sur notre continent et une délégation du pays hôte vient de séjourner chez nous.…

Les Sud Africains vont visiter les 5 pays africains qualifiés en coupe du monde et ils ont tenu à débuter ce périple par notre pays. Cela nous honore d’autant que Mme Grace Kozha, la chef de délégation a expliqué que c’était pour rendre hommage à l’Algérie qui s’était tenue aux côté de l’ANC durant les années de lutte contre l’apartheid et qui avait accueilli Nelson Mandéla dès notre indépendance recouvrée. Les émissaires sud africains sont venus nous dire qu’ils étaient d’ores et déjà prêts pour ce rendez-vous mondial et ils invitent nos compatriotes à venir supporter leur équipe en juin prochain.

Mais on ne peut s’empêcher de penser aux problèmes sécuritaires… ?

Oui vous avez raison de le relever. Les incidents de Cabinda pour la CAN angolaise sont dans toutes les mémoires. Les Sud Africains nous ont assuré qu’ils avaient pris toutes les dispositions pour que la sécurité soit au top et on veut bien les croire : 600 millions de rands dépensés dans ce domaine, 40 hélicoptères qui survoleront jour et nuit le territoire sud africain, l’armée qui prêtera main forte à la police. Je pense que, sur le plan sécuritaire, les organisateurs de cette 19ème coupe du monde ont les moyens de gagner leur pari.

Il y a d’autres points qui ont retenu votre attention et dont nous ne pourrons parler, faute de temps : alors autant les citer, quitte à y revenir une prochaine fois …

J’aurai pu évoquer ces footballeurs africains qui se mobilisent pour lutter contre le paludisme, ou Lilian Thuram, l’ancien international français, qui veut mobiliser contre le racisme ou bien cette 84ème place sur 95 participants de notre représentant, Mehdi Khelifi lors des JO de Vancouver sur le 15 km en ski de fond. J’aurai pu aussi vous parler de la saute d’humeur d’Air Algérie qui regrette de n’avoir pas transporté nos handballeurs au Caire ou la colère de ce fabricant mondial de Cola, sponsor de notre équipe nationale de football, suite à la signature de contrat de sponsoring individuel par certains joueurs au profit du grand concurrent. Nous reviendrons, c’est promis, sur ce dernier sujet pour apporter des éléments d’appréciation sur ce différend. Autre sujet qui aurait pu être abordé, le dossier sur le sponsoring que nous devons à notre confrère El Watan Economie. Là aussi, ce n’est que partie remise. Enfin, nous aurions pu parler du Mae Culpa de Tigger Wood, le célèbre golfeur américain. Allez, pour terminer, nous évoquerons le drapeau algérien que nous avons vu à 2 reprises sur des chaîne de télé françaises lors des compétitions européennes de football : une première fois au stade Gerlan lors de Lyon-Réal de Madrid et une autre fois à Copenhague où un supporter marseillais est entré sur le terrain en brandissant notre emblème national. Même si le fait de pénétrer sur le terrain ne doit pas être donné en exemple, cela nous fait quand même chaud au cœur.

Un petit cocorico de temps en temps cela ne fait pas de mal. On vous retrouvera, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine pour un autre décryptage de l’actualité sportive dans « Parlons sport ». Vous pouvez retrouver cette chronique sur « algerianradio.net » ou bien sur « lemastuvu.blogspot.com »

Pour écouter cette chronique allez sur

http://macle.voila.fr/index.php?m=c9ae77e8&a=7d397569&share=LNK58284b8046acf19ba


vendredi 19 février 2010

Parlons sport du 03 octobre 2009

Questions de l'animateur:

1) Bonjour Abdennour Nouiri, nos auditeurs vont vous retrouver chaque semaine à cette heure-ci et vous allez nous faire découvrir les sujets qui ont retenu votre attention. Pour aujourd’hui vous avez jeté votre dévolu sur deux points :

Salif Keita le célèbre joueur malien a désormais un stade à son nom

Ensuite nous reviendrons chez nous pour parler de la halte qu’a faite la coupe du monde dans notre capitale.

Alors Salif Keita ? Qui se rappelle encore de lui ?

3) La coupe du monde a fait une escale chez nous, la 4ème étape sur les 53 qu’elle aura à parcourir avant d’atterrir le 2 décembre en Afrique du Sud.

Parlons sport du 10 octobre 2009

Cette chronique n'a pu être diffusée sur les ondes de la chaîne 3 pour des raisons techniques. En voici juste les questions de l'animateur.

1 Bonjour Abdennour Nouiri, nous vous retrouvons pour ce rendez-vous sportif du weekend au cours duquel vous allez aborder quelques points qui auront retenu votre attention.

Et pour commencer rien de tel qu’une bonne victoire, comme celle de nos volleyeuses en championnat d’Afrique… Mais pourtant vous allez nous parler d’un entraîneur plutôt singulier…

2 On écoutera l’interview qu’il vous accordée lundi à 19 h 15 dans le journal des sports africains que vous présentez.

Il y a quelques jours, le comité international olympique a attribué l’organisation des JO 2016 à RIO, était-ce vraiment une surprise… ?

3 A quand des JO en Afrique ?

4 La valse des entraîneurs algériens continue et cela vous met dans tous vos états…

5 C’était votre semaine sportive, Abdennour Nouiri et l’on vous retrouvera samedi prochain à la même heure et cette fois vous nous parlerez des nouveaux sports qui intègreront les JO de 2016 à Rio.

Parlons sport du 17 octobre 2009

Bonjour Abdennour Nouiri. Les disciplines olympiques comptent deux sports de plus …

En effet les JO de 2016 à Rio de Janeiro compteront 2 sports de plus. Il s’agit du golf et du rugby à 7. Il faut savoir que pour être éligible les sports non olympiques doivent passer par un véritable parcours du combattant. Mais ce n’est pas fini : quand un sport a obtenu le feu vert de la commission il n’est pas pour autant retenu et pour preuve le karaté qui n’arrive toujours pas à endosser les habits olympiques.

Alors qu’elle est la situation de ces deux sports chez nous … ?

Commençons par le golf. Il existe 5 clubs en Algérie donc pas de quoi fouetter un chat. Les gars d’El Biar sont sur le plan de la massification à encourager pour les efforts qu’ils ne cessent de mener. Côté rugby, les choses ne sont guère plus reluisantes : même nombre de clubs avec en vedette celui de Hydra. Un stage de formation de formateurs organisé l’an dernier par des Sud Africains et cette fameuse campagne d’initiation au rugby à l’initiative d’ une marque de lessive, à travers tout le pays il y a 2 ans. Outre méditerranée des Algériens amateurs du ballon ovale ont monté une sélection des Fennecs et ont disputé quelques matches internationaux sous les couleurs algériennes. Au final, s’il l’on veut développer ces deux sports, il faut des encouragements et surtout des moyens et après tout le rugby était encore disputé chez nous dans les premières années de l’indépendance et il m’est arrivé de voir un certain CRB-USMA au stade du 20 août qui ne manquait pas de piquant.

Les journalistes n’étaient pas de la fête lors de la dernière sortie de notre équipe nationale de football …

Oui et il est inutile de s’attarder sur la question puisque plusieurs journaux en ont fait état mais cela est déplorable de voir comment ont été traités les chevaliers de la presse à la fin de ce match. A croire qu’ils étaient personna non grata. Les succès des Verts passent aussi par une bonne couverture par les médias et il est parfaitement intolérable d’interdire à un journaliste l’accès à une zone mixte pour rencontrer joueurs et entraîneurs.

Et d’après vous comment peut-on s’y prendre pour que les journalistes retrouvent des conditions adéquates de travail ?

Tourner définitivement le dos au stade de Blida qui ne présente aucune commodité digne d’une rencontre internationale. Seul le stade du 5 juillet, dans la capitale, peut permettre le déroulement d’une rencontre d’un tel standing sans les bousculades auxquelles ont eu à faire les journalistes.

Vous nous parlez maintenant d’un reportage télé …

Oui juste pour vous dire qu’une chaîne française a diffusé un documentaire intitulé « dans la peau d’un supporter ». De nombreuses équipes de caméramen ont suivi plusieurs supporters de l’olympique de Lyon dont des femmes et des handicapés et ce avant la rencontre qui avait opposé la saison dernière l’OL à Bordeaux. Cela peut donner des idées à nos producteurs à la veille d’un autre USMA-MCA…

Enfin pour terminer, n’oubliez pas que cet après midi à partir de 14 h 40, vous pourrez suivre sur une chaîne cryptée un documentaire de 26’ sur le football algérien.

Merci Abdennour Nouiri pour ce regard sur l’actualité sportive et l’on vous retrouve la semaine prochaine pour un autre « Parlons sport »

Parlons sport du 24 octobre 2009

Bonjour, Abdennour, cette semaine, ce qui a retenu votre attention c’est essentiellement la participation de nos cadets au prochain mondial. Ils se sont d’ailleurs envolés en direction du Nigéria jeudi. Pour vous, cette participation à une coupe du monde, c’est le signe d’un renouveau … ?

Vous savez en football, comme en toute chose d’ailleurs, il n’y a que peu de place au miracle. Seul le travail, et le travail de longue haleine en particulier, donc seul le travail paie. Voyez ce qui s’est passé pour cette équipe. Depuis plus de deux ans, la fédération a regroupé une trentaine de jeunes qui s’étaient mis en évidence lors de différentes sélections régionales. Ainsi est née l’académie de la FAF. Pour driver cette équipe, on fait appel à Ibrir qui avait fait ses preuves au Canada. Avec son adjoint Meddane, le courant passe bien. Ces jeunes vivent pratiquement tout le temps ensemble. Les moyens sont mis à leur disposition, il n’y a pas de raison pour que les résultats ne suivent pas…

Je reviens à ma question : peut-on dire que c’est le renouveau pour le football algérien… ?

Je vais vous faire une réponse de Normand : p’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non. Oui, si l’on s’en tient aux résultats de cette équipe qui a terminé sur la seconde marche du podium lors de la coupe d’Afrique des Nations des U17 organisée en avril à Alger. Deuxième, c’est pas mal, même si nos jeunes fennecs auraient pu aspirer à la première place si la CAF avait bien fait son travail en empêchant que certaines équipes comme la Gambie se présentent avec des joueurs de plus de 17 ans. Oui, si l’on se réfère à la participation de nos juniors en 1979 à la coupe du monde au Japon. Les résultats ont les connaît tous, les coéquipiers de Madjer ont terrassé 3 ans plus tard l’équipe d’Allemagne à Jijon. C’est vrai que quand on travaille chez les jeunes, on peut s’attendre à atteindre des résultats tôt ou tard.

Alors pourquoi non … ?

Tout simplement parce qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Ou mieux encore, il ne faut pas que cette équipe soit l’arbre qui cache la forêt. C’est vrai que pour les sélections nationales, nous sommes sur une courbe ascendante, mais pour ce qui est des clubs, il y aurait beaucoup à redire. Si la FAF n’avait pas mis le holà, on aurait encore dans nos clubs plusieurs joueurs de plus de 32 ans et certainement au moins 3 joueurs de l’Afrique sub saharienne. Cette politique du résultat à tout prix a montré ses limites mais les présidents de clubs n’en ont cure. Après 3 ou 4 mauvais résultats, on vire l’entraîneur ; à croire que ces présidents croient en l’existence d’un Merlin l’enchanteur.

Pour revenir à nos U17, quelles sont leurs chances dans ce mondial… ?

Gardons les pieds sur terre ! Au cours d’un match de préparation, nos jeunes Fennecs ont été sévèrement battus par les Allemands qui eux aussi sont qualifiés pour le Nigéria. Ce lundi face à l’Italie, pour leur première sortie, on sera de tout cœur avec eux. Les poulains d’Ibrir sont animés d’une rage de vaincre. Il n’est jusqu’au dernier arrivé, Julien Lopez qui ne rêve de victoire.

Justement un mot sur ce joueur qui évolue à Montpellier et qui a été découvert par hasard par les sélectionneurs…

Ibrir était allé superviser Amari de Marseille, Marseille qui rencontrait ce jour-là Montpellier. Et voilà qu’un jeune se pointe et avec beaucoup de culot il dit à l’entraîneur qu’il est de mère algérienne et qu’il aimerait bien lui aussi gagner sa place en sélection. La suite, c’est lui qui la raconte …

La mayonnaise semble prendre entre joueurs locaux et joueurs qui nous viennent de l’étranger… ?

Nous avons la chance d’avoir des joueurs qui possédant la double nationalité veulent revêtir les couleurs nationales. Ces joueurs comme Meghni, Yebda ou Abdoun et bientôt, on l’espère, Boudebouz vont porter haut notre drapeau. Maintenant il reste à trouver sur notre sol des joueurs d’exception comme ceux que je viens de citer. Un club a compris que le travail paie, c’est le Paradou AC et son école de football qui fait tant parler d’elle…

Et bien nous en parlerons une prochaine fois et en attendant bonne chance à nos fennecs. Abdennour Nouiri on vous retrouve la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive.

Parlons sport du 31 octobre 2009

Bonjour Abdennour Nouiri,

Doit-on être déçu de la prestation des jeunes fennecs au Nigéria ?

On ne peut quand même pas se satisfaire de deux défaites, même si elles n’ont pas été acquises de manière humiliante pour nos représentants. Quel que soit le résultat du 3ème match face à la Corée du Sud, nos jeunes Fennecs sortiront de cette compétition la tête haute, certes, mais aussi pleine d’idées sur le niveau à atteindre pour espérer jouer dans la cour des grands et sur la somme de travail que tout un chacun devra fournir. L’essentiel pour nous Algériens, c’est d’être désormais plus présents dans les compétions mondiales et pour peu que ces cadets ne soient pas relâchés dans la nature, il y a de fortes chances de les retrouver dans leur grande majorité au sein de la sélection nationale junior. L’autre défi qui nous attend, c’est de constituer très rapidement la relève de cette académie de la FAF.

Vous venez de parler de présence de nos sélections lors de rencontres internationales de haut niveau, mais on pourrait aussi viser des places dans les comités directeurs des fédérations africaines ou internationales …

L’Algérie est sous représentée dans les instances continentales et encore plus dans les fédérations internationales. On sait tous qu’il existe ce que l’on appelle les jeux de coulisses. Seuls gagneront à ce jeu là ceux qui ont investi de manière durable ces centres de décision.

Mais pourquoi cette sous représentation algérienne … ?

Vous savez battre l’Allemagne une fois en coupe du monde relève du ponctuel, maintenir des fauteuils pour des représentants algériens implique une véritable stratégie de conquête. Il faut être présent de manière ostentatoire lors des grands rendez-vous continentaux ou internationaux et surtout de manière pérenne. Cela implique une stabilité dans la composante de nos instances. On ne peut se permettre le luxe de changer de président de fédération tous les quatre ans. Il faut de la visibilité pour pouvoir briguer un poste. L’instabilité ne plaide pas en faveur de la conquête de ces fameux fauteuils où l’on retrouve souvent, trop souvent Tunisiens et Egyptiens …

Justement vous parlez d’instabilité ; que penser, quand depuis presqu’un an, l’Algérie n’a pas de Comité Olympique constitué ?

Je crois que cette situation dessert au plus haut point le sport algérien. Le traitement qui a été fait des élections aux divers postes mérite que l’on s’y attarde. Juste avant l’été, il y avait eu désignation d’un président du comité olympique algérien, Mohamed Belhadj pour succéder à Mustapha Berraf démissionnaire. Mais cette élection, boycottée par la grande majorité des fédérations n’avait pas été validée par le CIO qui avait dépêché une délégation présidée par un Sénégalais pour écouter les différents sons de cloche. Actuellement nous assistons à un échange acerbe ponctué de communiqués et de conférence de presse entre le président provisoire du COA, M. Teyara et le président du comité d’organisation des élections, M. Addadi. Chacun rejette la balle sur l’autre sur les embûches rencontrées dans la préparation de cette élection prévue pour le 7 novembre. Sur un autre registre, nous nous retrouvons avec deux fédérations bi céphale. Escrime et cyclisme défraient la chronique : ces deux fédérations ont chacune deux présidents, l’un reconnu localement et l’autre par sa fédération internationale. Cela ne facilite guère les choses. Le 7 novembre lequel des bureaux fédéraux d’escrime et de cyclisme prendra part au vote ?

Ces derniers temps, les instances internationales s’impliquent de plus en plus dans les affaires internes de notre sport, est-ce une mise sous tutelle qui se profile … ?

Nous n’irons pas jusque là ! Mais force est de constater que nous n’avons pas pu régler le cas du litige RCK-FAF et on s’aperçoit que tant le CIO que les fédérations internationales d’escrime et de cyclisme nous ont rappelé à l’ordre. Il faut là aussi tirer les conséquences de ce coup de semonce. Non seulement nous sommes sous représentés au niveau des instances internationales mais en plus, le flou qui règne dans notre organisation interne ouvre une brèche pour un interventionnisme extérieur.

Quelle solution peut-on préconiser, Abdennour … ?

Laver le linge sale en famille comme le dit si bien le dicton. Pourquoi ne pas régler nos différends à l’intérieur de nos frontières. Il existe un tribunal arbitral des sports qui dit le droit. Il y aurait de la place pour une instance type « comité des sages » ou médiation des sports qui permettrait de rapprocher les points de vue avant que les choses n’empirent. On aura l’occasion d’en reparler.

En effet Abdennour Nouiri, nous reparlerons de médiation dans le sport dans une autre de vos chroniques et l’on vous retrouvera la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive.

Parlons sport du 07 novembre 2009

Bonjour Abdennour Nouiri,

Il y a 20 ans tombait le mur de Berlin et avec lui disparaissait la RDA. Sur le plan purement sportif doit-on regretter une telle disparition ?

Le 9 novembre 1989, en effet, s’écroulait un mur et des mythes. Parmi ces mythes la toute puissance sur le plan sportif d’une Allemagne démocratique qui a poursuivi 40 ans durant une guerre sur la cendrée des stades contre le frère capitaliste de l’Ouest. Je dis contre même si souvent c’est « avec » qu’il faut dire. Je m’explique : plus d’une fois aux Jeux Olympiques, les deux Allemagnes ont concouru côte à côte au sein de la même délégation même si la rivalité demeurait de mise. En 40 ans d’existence la RDA a fabriqué des champions qui ont trusté pas moins de 4000 médailles, vous vous rendez compte 4000 médailles en 40 ans, soit 100 médailles par an toutes disciplines confondues. Mais ce résultat hors norme a eu un prix…

Alors justement, parlons-en de ce prix à payer. Le pays a fait des sacrifices pour former autant de champions … ?

On ne doit pas occulter tout ce qu’a apporté la RDA dans le domaine de la préparation des athlètes de haut niveau. L’avancée de la médecine sportive doit beaucoup aux chercheurs Est-Allemands. Jusqu’en 1960 pas moins de 500 arrêtés ont été promulgués pour développer tant le sport de masse que le sport d’élite. Tous les chercheurs savent ce que l’on doit à l’école de sport de Leipzich. Dès 1965 les Spartakiades vont permettre de découvrir de jeunes talents qui seront pris en charge par l’Etat dans le but d’en faire de grands champions. Mais toute médaille a son revers et, on le sait aujourd’hui, tout n’était pas rose du côté de Berlin Est. Le dopage a été érigé en règle et le Turina Bol comme d’autres anabolisants ou stéroïdes a été largement utilisé pour fabriquer ces super men et super women. Tout le monde se souvient des JO de Munich en 1972 quand Kornélia Ender raflait à 13 ans seulement 3 médailles. Mais le jeu en valait-il la chandelle ? Sans oublier que la Stasi, la police politique qui veillait au grain pour empêcher tout contact entre Allemands de l’Est et de l’Ouest. Elle ne fut pas toujours victorieuse et à ce sujet on se souviendra de cette anecdote qui ne manque pas de piquant. Un jour, un handballeur de RDA, déjouant toute surveillance, avait rejoint dans leur hôtel les joueurs de la RFA qui préparaient leur finale face à l’URSS. Il leur expliqua avec schéma à l’appui comment faire pour s’imposer face aux Soviétiques. C’est grâce à ses conseils que les handballeurs Ouest Allemands s’imposèrent le lendemain.

Que s’est-il passé après la chute du mur de Berlin pour ces sportifs hors norme… ?

Ils ont perdu tous leur privilèges et ce n’est pas peu dire.

Revenons chez nous. On élit aujourd’hui le successeur de Mustapha Berraf à la tête du Comité Olympique Algérien. Peut-on espérer que cette fois sera la bonne ?

Vous vous souvenez qu’une première AG élective avait été reportée sine die en l’absence de quorum, les fédérations olympiques l’ayant boycottée. La seconde s’est tenue une semaine plus tard et M. Belhadj avait été élu. Le CIO s’en est mêlé et nous voici à quelques minutes de la tenue de la troisième Assemblée Générale élective. Qui l’emportera des 3 candidats en lice ? Belhadj l’ex-nouveau président éphémère, Chaouch Téyara, l’ancien bras droit de Berraf à moins que ce ne soit ce trouble fête de Rachid Hanifi, membre actuel du bureau fédéral de football. Qui que ce soit, on lui souhaite de rassembler au maximum toutes les forces vives de ce pays. L’olympisme en Algérie a bien besoin d’un peu de sérénité.

Un dernier mot sur un entraîneur qui défraie la chronique…

Il a pour nom Mohamed Henkouche. En l’espace d’un mois, il en est à son troisième club de D1 : CRB, MSPB et maintenant CABBA qui dit mieux ? Après cela qu’on ne vienne pas nous parler de stabilité et de travail au long cours. Il est temps que la FAF y mette bon ordre et qu’on arrête ce jeu des chaises musicales qui donne de notre championnat une bien piètre image.

Merci, Abdennour Nouiri, on vous retrouve la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive dans « Parlons sport ».

Parlons sport du 14 novembre 2009

Abdennour Nouiri Bonjour,

Votre chronique n’échappera pas au match qui fait l’actualité depuis un mois déjà. Que vous inspire les mésaventures vécues par nos représentants à leur arrivée, jeudi à leur hôtel ?

Vous savez, Abdou, que dans le cadre de cette chronique nous essayons de prendre du recul par rapport aux événements pour mieux les décrypter. Nous aurions, certainement, attendu la semaine prochaine pour aborder cette rencontre capitale. Mais voilà et vous l’avez souligné, nos joueurs ont connu des mésaventures comme vous le dites. Comment se taire quand une équipe, quelle qu’elle soit tombe, dans un traquenard et que la vie de ses joueurs est mise en danger ? Nous aurions pu mettre un bémol si la partie égyptienne avait reconnu ses torts et si elle avait donné toutes les assurances pour que la sécurité de tout un chacun soit assurée. Bien loin de faire un mea culpa, il semble que les Egyptiens, par médias officiels interposés, n’aient plus qu’un désir : verser dans la surenchère.

Sur quelle base une telle affirmation … ?

Ecouter il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Quand une télévision du pays des Pharaons affirme, toute honte bue, que ce sont les joueurs algériens qui ont brisé les vitres du bus et ont agressé le chauffeur, il y a lieu de se poser des questions : avons-nous vraiment affaire à des journalistes dignes de ce nom ou bien à des charlatans qui poussent leurs téléspectateurs à une vendetta qui n’a pas lieu d’être. A ce que je sache, les joueurs égyptiens ont été accueillis chez nous comme il se doit. Maintenant faire endosser la responsabilité de cette agression, qu’elle soit spontanée ou non, à nos joueurs c’est vouloir faire prendre à toute la communauté sportive internationale des vessies pour des lanternes. Des télévisions françaises ont projeté des images, que l’on retrouvera sur Internet, des images donc qui ne sont pas sujettes à caution. Le ridicule ne tue pas et nous retiendrons pour notre part que les médias égyptiens ont une grande responsabilité dans cette dérive. Un proverbe bien de chez nous ne dit-il pas : drabni oua bka, sbekni oua chtka . (« il m’a frappé et a pleuré et m’a devancé pour se plaindre »)

Vous croyez que ces incidents auront une influence sur nos joueurs … ?

Ils vont les galvaniser cela est certain. Je sais que leur mental est très fort et j’espère qu’ils y puiseront la force nécessaire pour faire face à l’adversité.

Un dernier mot sur cette journée si cruciale car elle va déterminer qui ira en Afrique du Sud…

Nous ne sommes pas les seuls à croire, voire à espérer une qualification de nos joueurs pour la prochaine coupe du monde. Nos voisins tunisiens sont eux aussi à deux doigts de gagner leur billet : une victoire face au Mozambique serait suffisante. Côté marocain, seule la porte de la CAN d’Angola peut encore s’ouvrir pour les Lions de l’Atlas. Cela passera par une victoire sur le Cameroun et une défaite du Togo devant le Gabon. Une passe de trois maghrébine dès ce soir, pourquoi pas ?

Nous l’espérons de tout cœur… Sur un autre plan, le comité olympique est sorti de la zone de turbulence …

M. Rachid Hanifi, le président nouvellement élu a fait du retour à la sérénité son cheval de bataille. Nous prenons acte de ce qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières et que ce comité travaillera dans l’intérêt bien compris du sport algérien. Un petit bémol pourtant : le vote comme un seul homme des 18 présidents réfractaires qui ont tous donné leur aval au même Hanifi au détriment de son adversaire, laisse à penser que les tractations de coulisses ne vont pas cesser durant ce mandat. La sérénité ne reviendra que lorsque tout un chacun pourra exprimer sa voix et surtout être électeur ou éligible. Pendant ce temps, c’est toujours la bouteille à l’encre pour les fédérations d’escrime et de cyclisme qui sont encore bicéphales. Pour arriver au consensus, il faut beaucoup dialoguer et aucun sujet ne doit être tabou.

La France joue elle aussi sa place en coupe du monde face à l’Irlande en match de barrage et la qualification chez les Bleus de Aly Cissokho fait hurler les médias sénégalais . Pourquoi ?

Comme vous le savez, depuis le mois de juin dernier, les statuts de la FIFA ont été amendés. Un joueur ayant porté les couleurs de son pays de résidence dans les catégories de jeunes peut revêtir le maillot de son pays d’origine en équipe A. Les Français sentent que beaucoup de joueurs vont leur échapper. C’est déjà le cas pour les trois Fennecs qui ont rejoint les rangs des Verts. Domenech va tout faire si la France est qualifiée en coupe du monde pour s’attirer le maximum de joueurs maghrébins ou sub sahariens. Même s’il ne les utilise pas par la suite, il les aura retirés des sélections africaines qui pourraient se retrouver sur le chemin des Tricolores. Du coup, pour éviter une nouvelle déconvenue, les dirigeants sénégalais travailleraient déjà aux sélections de Ludovic Baal (Le Mans) et Cheikh Mbengue (Toulouse).

Dans cette course de vitesse, il faut que les dirigeants de la FAF soient les plus rapides. Tant l’Algérie que la France lorgnent sur un élément comme Boudebouz. Qui l’enrôlera le premier ?

Vous achevez ce tour d’horizon par la finale qui opposera demain dans la catégorie des U17, le pays organisateurs, le Nigéria à la surprenante équipe hélvétique…

Juste pour vous dire que l’un des maîtres à jouer de cette équipe suisse est un jeune d’origine arabe et qu’un jour, je l’espère, il fera le bonheur de son pays d’origine ; les chocolats suisses se trouveront quelqu’un d’autre pour faire leur promotion.

Merci Abdennour Nouiri pour ce tour d’horizon, nous vous retrouverons la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive.

Parlons sport 21 et 28 novembre 2009

Les héros sont rentrés au pays et même si les lampions ne se sont pas éteints complètement, il est temps de tirer les premiers enseignements, Abdennour Nouiri, de cette double confrontation algéro-égyptienne.

La première leçon se sont les Egyptiens qui devraient la retenir. On ne touche pas à l’amour propre d’un Fennec sans encourir son courroux. Car ce petit animal du désert, d’aspect si doux sait se transcender quand on tente d’abuser de sa bonté et de sa grandeur d’âme. Les dirigeants du football égyptien devraient faire leur mea culpa : ce n’est pas à coup de traquenard et de guet-apens que l’on développe les qualités de fair play si chères au baron de Coubertin. Apprentis sorciers, attention de ne pas vous brûler par la faute d’un feu que vous avez si imprudemment allumé. Et même si vous évitez les foudres de la FIFA, il y a toujours une justice immanente.

Le second enseignement vise la position ambiguë adoptée par la FIFA.

Oui ambiguë car sans prendre position ouvertement pour l’Egypte dans l’affaire du « caillassage » du bus de nos joueurs, la FIFA par ses tergiversations laisse planer un doute quant à sa neutralité. La moindre des choses, après l’incident grave du Caire, aurait été que l’instance suprême du football mondial ne fasse pas disputer le match à la date indiquée pour deux raisons : une, les joueurs algériens avaient été touchés dans leur chair et psychologiquement traumatisés. Rappelez-vous le renvoi du match Marseille-Paris St Germain en raison de 3 cas avérés de grippe A. Quand une équipe est diminuée l’éthique et l’équité sportive voudraient qu’on ne la jette pas dans l’arène pour qu’elle se fasse dévorer. La seconde raison qui aurait prévalu à ce report, c’est cette enquête qu’a entamé la FIFA. Pourquoi disputer une rencontre qui pouvait être annulée par la suite s’il était avéré que les dirigeants égyptiens avaient fomenté un tel traquenard ?

N’était-il pas plus judicieux de reporter ce match au 18 novembre… ?

Par exemple et dans le même temps d’accélérer cette quête de la vérité qui traîne en longueur . Il se trouve que la FIFA avec un sens aigu de l’hypocrisie n’a fait que demander par un engagement écrit à la fédération organisatrice que les mesures de sécurité prises seraient respectées. C’est comme si vous demandiez au loup de jurer sur l’honneur qu’il ne croquerait pas la brebis. D’autre part, pourquoi avoir attendu de connaître le résultat du match d’appui, pour annoncer qu’une procédure disciplinaire avait été ouverte contre les Egyptiens ? Etait-ce pour ne pas les traumatiser avant la rencontre d’Oum Dermane ? Quoiqu’il en soit le traitement fait à cette affaire par la FIFA a de quoi laisser songeur. Wait and see.

N’y aurait-il pas une autre affaire sur le bureau de la FIFA avec cette nouvelle « main de Dieu » qui a permis à la France de l’emporter face à la vaillante équipe d’Irlande ?

Je ne sais si vous vous en rappelez mais à nos joueurs on a refusé un but tout à fait valable face au Rwanda, synonyme d’un goal average de plus 3 pour notre équipe nationale dans le décompte final. A l’époque, on avait parlé d’erreur d’arbitrage. L’élimination de l’Irlande sur une tricherie de Thierry Henry a de quoi faire mal au cœur. Mais j’aimerais dire que l’arbitre suédois, contrairement à son homologue tunisien qui avait officié ce fameux Angleterre-Argentine n’a pas été traité de tous les noms d’oiseaux. Quoiqu’il en soit la qualification de la France fait les affaires de la FIFA après l’élimination d’une nation à fort potentiel de retombées financières comme la Russie par ce petit poucet slovène : business is business

Quel est le 3ème enseignement ? A-t-il un lien avec la célérité avec laquelle ont réagi les autorités algériennes pour organiser ce véritable pont aérien vers Khartoum ?

Tout juste. Il est à présent certain que c’est ce déferlement de supporters algériens dans la capitale soudanaise qui a redonné des ailes à nos Fennecs si l’on peut s’exprimer ainsi. De manière judicieuse et avec un professionnalisme avéré a été organisé un véritable pont aérien, décidé au plus haut niveau de l’Etat et qui a permis, en quelques heures, de déplacer quelque dix mille personnes pour aller soutenir nos joueurs. Cette façon de procéder avec une grande acuité et une justesse de jugement est à mettre à l’actif de tous les responsables qui ont eu à piloter cette gigantesque opération. Que ce soit les fonctionnaires de police, ceux de la protection civile, les médecins ou les éléments de l’ANP sans oublier bien sûr le personnel d’Air Algérie, tout un chacun a joué son rôle comme il se doit dans cette union sacrée. On ne doit pas oublier pour autant l’accueil du peuple soudanais et la compréhension de ses dirigeants qui ont rendu possible cette opération hors norme. En fait, dans ce match d’appui, on a gagné deux fois ! Nous surfons actuellement sur une vague et c’est le moment de profiter de cette liesse pour mettre en place les fondations d’un sport algérien qui ne connaîtra plus de soubresauts.

Un homme en particulier a retenu votre attention. Il s’agit de M. Mohamed Raouraoua.

On ne peut pas ne pas se féliciter d’avoir un homme de poigne à la tête de la fédération de football. M. Raouraoua et l’équipe dont il s’est entouré donnent de notre football une image de respectabilité que reconnaissent tous les médias étrangers qui ont eu à s’intéresser à cette double confrontation algéro-égyptienne. Mais pour autant, il ne s’en laisse pas compter : une main de fer dans un gant de velours. En manager averti, il ne laisse rien au hasard et on lui doit pour partie les bons résultats obtenus par les Fennecs.

Justement ce nom de Fennecs ne semble pas faire l’unanimité… ?

Il se trouve qu’une partie de la presse nationale a adopté le qualificatif en arabe de « guerriers du désert » pour désigner nos joueurs. Cette façon de faire ne peut en aucun cas servir les intérêts de notre pays. Nos footballeurs ne sont nullement des guerriers et le mot de Fennecs est plus approprié même si cet animal ne montre pas des tendances agressives comme pourraient l’être des léopards, des aigles ou des lions. L’essentiel, en fin de compte n’est-il pas de gagner, dans les règles de l’art ?

Tout à fait Abdennour, loin de nous l’idée d’agressivité quel que soit l’enjeu d’une rencontre. Nous ne vous retrouverons pas la semaine prochaine, pour un autre Parlons sport en raison des fêtes de l'Aïd. Alors à dans 15 jours...

dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 5 décembre 2009

Dans ce « Parlons sport » on tout d’abord s’intéresser, Abdennour Nouiri, au tirage au sort pour la coupe du monde qui a eu lieu hier au Cap et les Fennecs sont fixés sur leur sort. Un premier commentaire ?

Un tirage au sort intéressant. Les Verts ont évité l’Espagne et si tout marche bien pour nos représentants, on ne devrait retrouver les Ibériques qu’en finale. Maintenant l’Angleterre, c’est un gros morceau, mais on ne doit pas se plaindre car on aurait pu être à la place de la Côte d’Ivoire qui a hérité et du Portugal et du Brésil. Il reste six mois pour se préparer, attendons…

En prélude de ce tirage au sort, on a appris qu’il n’y aurait pas encore d’annonce de sanctions à l’encontre de l’Egypte…La FIFA se fait désirer… ?

Vous parlez de sanctions et moi je dirai que la FIFA nous prépare un simple rappel à l’ordre pour la fédération égyptienne avec pour faire bonne figure une sanction pécuniaire et peut être un huis clos pour la forme. Si la FIFA avait voulu faire un exemple dans cette grave agression sur des joueurs, elle n’aurait pas tergiversé et cherché des faux fuyants. Ne dit-on pas qu’il faut battre le fer quand il est chaud. Dans un mois, toute l’émotion suscitée par le guet-apens cairote sera retombée un peu partout à travers le monde et la sanction entre guillemets ne suscitera plus aucun émoi.

Pourquoi la FIFA voudrait-elle ménager l’Egypte ?

Tout simplement parce que la FIFA n’est pas une organisation démocratique. Elle est régie par des hommes qui se cooptent les uns les autres et qui se serrent les coudes en cas de coup dur. Chacun y vient pour défendre ses intérêts propres et partants ceux de son pays. L’Egypte abrite le siège de la CAF, Hayiatou, grand manitou de cette organisation, a bien besoin des Egyptiens pour se maintenir à ce poste et comme il est vice président de la FIFA vous aurez compris par vous-même qu’il aura tout intérêt à ménager ses protecteurs.

Que faut-il faire pour que cesse ce système des 2 poids 2 mesures ?

C’est comme pour l’ONU, il faut plus de démocratie ! La FIFA doit s’ouvrir aux continents sous représentés et je pense là à l’Afrique qui n’a que 5 représentants en phase finale alors que l’Europe en compte 13 pour beaucoup moins de pays qui disputent les éliminatoires pour cette coupe du monde que l’Afrique qui voit 53 nations espérer gagner une de ces 5 places. Pourquoi ne pas réfléchir à des matches barrages entre les seconds d’Afrique et ceux d’Europe. Qui sait, l’Egypte ou la Tunisie auraient pu se qualifier aux dépens de la France ou de la Slovénie et nous aurions eu 7 représentants contre seulement 11 pour l’Europe. Ce n’est pas une utopie, il faut se battre pour que la FIFA lâche du leste. Ceci passe nécessairement par une ré occupation des postes au sein de cette instance internationale et dans les autres aussi bien sûr. C’est un travail de longue haleine et c’est le seul qui soit payant. Une qualification en phase finale de coupe du monde ne doit pas être pour nous l’arbre qui cache la forêt.

Les Egyptiens viennent de refuser d’organiser le prochain championnat d’Afrique des Nations en Handball et la sanction n’est pas en rapport avec ce désistement inattendu …

Les Egyptiens disent tout et son contraire : ils ne veulent pas rencontrer les Algériens, mais ils ne font que se désister d’une organisation continentale. Ils s’attendaient peut être que ce soit nos représentants qui refusent de les rencontrer. La leçon à tirer de cette histoire, c’est que la politique de la chaise vide ne mène à rien. Quant aux sanctions, elles sont comme vous le dites minimes : une amende et une interdiction d’organiser une quelconque compétition africaine durant deux ans c’est peu cher payé.

Un mot pour terminer au sujet du séminaire sur le marketing sportif qui s’ouvre demain à l’hôtel El Aurassi…

C’est dans l’air du temps que de proclamer qu’il y a nécessité pour nos clubs de passer au professionnalisme. Hier encore, un président de club, invité de notre chaîne déclarait qu’on ne pouvait pas franchir ce seuil si les clubs n’étaient pas dotés par l’Etat de stades dignes de ce nom. On en est encore à l’ère de l’assistanat. On attend tout de l’Etat alors que le propre du professionnalisme, c’est de compter sur ses propres compétences pour mobiliser les ressources susceptibles de permettre à une entité sportive d’être viable et de dégager des bénéfices. Pour ce faire, ce dont ont le plus besoin nos clubs, c’est de posséder de véritables managers et non des présidents qui attendent une manne céleste pour acquérir tel ou tel joueur. Un séminaire tel que celui prévu à l’hôtel Aurassi qui réunira de chercheurs de haut rang tant nationaux qu’étrangers devrait inciter tous les acteurs du sport national à plus de réflexion. Force est de constater que beaucoup de décideurs, notamment les présidents de clubs de football, ont brillé par leur absence lors de la précédente édition de ce séminaire. Ce n’est pas de savoir dépenser de l’argent seulement que l’on demandera aux dirigeants du sport mais de savoir surtout en générer. Là aussi évitons de mettre la charrue avant les bœufs et attelons-nous plutôt à mettre en place les bases de la formation de ces futurs managers dont nos clubs professionnels auront tant besoin le moment venu.

Assurément, en générant des ressources, les clubs seront assurés d’avoir un jour ou l’autre des infrastructures sportives en propre et dignes de ce nom. Nous vous retrouverons, Abdennour, la semaine prochaine, pour un autre regard sur l’actualité sportive.

Parlons sport du 12 décembre 2009

Bonjour Abdennour Nouiri, dans cette chronique hebdomadaire, « Parlons sport », vous avez habitué nos auditeurs à suivre avec vous l’actualité sportive, mais vue d’un autre angle. Cette semaine, deux polémiques ont surgi

La première a trait à la coupe d’Algérie. Il semble qu’un bras de fer va bientôt opposer six clubs à la fédération de football. Qui a tort qui a raison ?

D’abord un bref rappel des faits. En début de saison la FAF à la recherche de sponsors, confie à un opérateur téléphonique l’exclusivité de la coupe d’Algérie. En d’autres termes, toutes les équipes disputant cette compétition ne porteront que le logo de ce sponsor sur leurs maillots. L’information est communiquée à tous les clubs dès l’orée de cette saison. A l’occasion de l’entrée en lice des clubs de D1, six formations se réunissent dans un hôtel et font savoir qu’elles n’appliqueront pas la réglementation de la FAF et que leurs joueurs porteront le jour des matches de coupe d’Algérie le logo de leur propre sponsor, un autre opérateur téléphonique. Ces six clubs sont pratiquement les ténors de notre championnat et il s’agit de l’ASO, de l’ESS, de la JSK, du MCA, du MCO et de l’USMAlger. La FAF pressentant la fronde avait publié sur son site les sanctions encourues par les contrevenants. La main sera lourde qui s’abattra sur le groupe des Six. D’ores et déjà on peut s’attendre à leur élimination sine die de la compétition populaire et ce quel que soit le résultat obtenu. De plus, il y aura retrait de 3 points du classement de D1, interdiction de disputer la coupe pendant deux saisons sans omettre une amende substantielle d’un million de dinars. Alors la question qui se pose est la suivante : le jeu en vaut-il la chandelle ? La cohésion des Six risque très probablement de voler en éclats, car on voit mal la FAF faire marche arrière. Au final, il y aura eu beaucoup de bruit pour rien car le jour des matches tout sera rentré dans l’ordre. Ceci étant le sponsor des six aura dû être plus perspicace en négociant les contrats avec ces six clubs : ne dit-on pas que nul n’est sensé ignorer la loi ?

La seconde polémique vise la probable sélection de Mehdi Lacen au sein des Fennecs pour disputer la prochaine CAN en Angola… ?

Le sociétaire du club espagnol de Santander n’avait pas été aussi prompt que Meghni, Yebda ou Abdoun à rejoindre les rangs des Fennecs lorsqu’il avait été approché par des émissaires de la FAF. Du coup, des âmes soit disant charitables élèvent leurs voix pour faire barrage à la sélection de ce joueur. On n’hésite pas à impliquer des internationaux en leur faisant dire que seuls ceux ayant participé aux matches de qualification sont susceptibles de participer aux rencontres d’Angola puis à celles d’Afrique du Sud. Saadane relayé par Madjer a tracé la ligne rouge. Il est le seul à déterminer qui mérite ou non d’être appelé en équipe nationale. Nul joueur des Fennecs et encore moins toute autre personne quelle qu’elle soit n’est en mesure d’imposer des règles de sélection. Rabah Madjer l’a bien rappelé hier sur notre antenne : les joueurs sont des professionnels et ils n’ont pas à décider qui a ou n’a pas sa place en sélection. Alors de grâce, laissons qui de droit accomplir sa mission et arrêtons de lui mettre des bâtons dans les roues. Saadane a assez de soucis comme cela car il ne reste plus qu’un mois avant l’Angola et c’est lui seul qui sera jugé sur les résultats obtenus. Et comme vous appréciez les proverbes par lesquels j’illustre mes propos, mon cher Abdou, je vous dirai « à chacun son métier et les vaches seront bien gardées » .

Vous venez à l’instant de parler de professionnels . Vous me tendez la perche pour évoquer le séminaire sur le marketing qui s’est déroulé à l’hôtel El Aurassi… Pas grand monde parmi les représentants de clubs … ?

A l’exception d’un responsable du Paradou, les autres étaient, comme il fallait s’y attendre, aux abonnés absents. Et pourtant de hauts responsables étaient présents à ce deuxième rendez-vous consacré au marketing sportif comme le secrétaire d’Etat à la communication, le président du Comité olympique ou le DG d’Air Algérie. Comment des formations qui annoncent à qui veut les entendre qu’elles veulent accéder au statut de clubs professionnels peuvent ignorer un rendez-vous où d’éminents conférenciers ont deux jours durant débattu des voies et moyens susceptibles de permettre à notre sport d’opérer sa mue. A moins que nos clubs de l’élite n’aient déjà en tête leur propre plan pour passer au professionnalisme.

Mis à part la défection des clubs vedettes, que peut-on retenir de ce séminaire ?

Les organisateurs, me semble-t-il, devraient mieux choisir leurs conférenciers. Je crois qu’il est inutile comme l’ont fait certains intervenants de venir parler de théorie devant un parterre qui n’aspirait qu’à débattre de questions touchant au sport national. De la théorie par contre il en sera question lors de la journée d’étude qu’organisera HEC Alger, le nouveau nom de l’INC de Ben Aknoun au courant du 1er trimestre de l’an prochain et seront abordés tous les points relatifs à la formation managériale en sport. D’autre part, l’agence chargée par la FAF de s’occuper du marketing a annoncé que des actions en justice seraient intentées contre les personnes morales qui dorénavant utiliseront l’image de l’équipe nationale alors qu’elles ne disposent pas d’un contrat en bonne et due forme avec la FAF. Un concessionnaire automobile français se trouve dans le collimateur de cette agence qui n’entend plus laisser place au laxisme.

Un dernier mot sur Ziyaya… ?

Abdelmalik Ziyaya mériterait de figurer dans l’effectif d’un club professionnel. Djadaoui l’a supervisé hier à Sétif, pour le compte de Sochaux : espérons qu’au mercato l’avant centre de l’entente puisse rejoindre le club cher à cette marque automobile dont le symbole est un lion : Ziyaya y rugira comme un roi de la jungle et les Fennecs n’y trouveront que des avantages.

C’est que nous lui souhaitons. Nous vous retrouverons, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine, pour un autre regard sur l’actualité sportive.

Parlons sport du 19 décembre 2009

Parlons sport, c’est le titre de ce rendez-vous hebdomadaire au cours duquel, Abdennour Nouiri, vous jetez un autre regard sur l’actualité sportive tant nationale qu’internationale. Pour commencer, intéressons-nous à la conférence de presse qu’a donnée jeudi Rabah Saadane au centre de presse du stade du 5 juillet. S’en est-il bien tiré ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas chose aisée que de se retrouver face à une centaine de journalistes dont certains n’ont pas été très tendres, ces derniers temps, avec le sélectionneur national. Plusieurs organes de presse internationaux ont relayé les propos du coach national sur une partie de la planète foot. L’Algérie qui se rapproche du top 20 des meilleures nations du ballon rond intéresse bon nombre d’observateurs étrangers et ce rendez-vous avec la presse était très attendu. Grosso modo Saadane s’en est bien tiré. Il a fait preuve de mesure dans ses réponses et a évité les pièges que lui tendaient, dans un sens ou dans l’autres, certains confrères…

Mehdi Lacen ne sera pas présent parmi les Fennecs pour disputer la prochaine CAN en Angola… Déception … ?

Le sociétaire du club espagnol de Santander se fait en effet désirer. Sa venue annoncée à cor et à cris avait finie par être acceptée par tout un chacun, mais l’on s’aperçoit maintenant qu’en fait il n’avait pas donné son plein accord pour participer au stage des verts qui débutera le 26 décembre prochain en France. La déception est certaine et elle pouvait se lire sur le visage même de Rabah Saadane. C’est lui qui avait relancé la piste Lacen car il sait ce que peut apporter le milieu de terrain de Santander à l’équipe d’Algérie. On a besoin d’un véritable poumon de la trempe d’un Kaci Said ou d’un Saib dans l’entre jeu a-t-il confié aux journalistes et c’est à ce rôle que sera destiné Lacen lorsqu’il rejoindra les Fennecs. Pour la CAN, cela ne s’est pas fait, ce sera certainement possible avant le rendez-vous sud africain.

Saadane a recadré les objectifs que s’assignent nos représentants… ?

Il en a étonné plus d’un en disant que les Verts n’étaient pas encore prêts pour la compétition de très haut niveau. Saadane a même affirmé que les Egyptiens ont mieux joué que les Verts sur leurs deux dernières rencontres. C’est dire qu’il ne faut pas croire que nous avons atteint les sommets parce que nous retrouvons le gotha mondial après un quart de siècle d’absence. Saadane est un homme avisé. Il ne se fixe aucun objectif pour l’instant pour ce rendez-vous angolais. Il sait qu’il n’y a pas d’équipe faible à ce stade de la compétition et même le Malawi risque de nous poser de sérieux problèmes. Ceci dit, aux dires même du sélectionneur national, il faudra du temps pour bâtir une équipe digne de ce nom qui puisse participer régulièrement aux différentes éditions de la coupe d’Afrique des Nations.

Justement, parlons en de cette CAN qui tombe à un mauvais moment?

Saadane l’a dit tout de go : la CAN, à quelques mois d’une coupe du monde, va désavantager les équipes africaines. Aucune autre compétition régionale n’est organisée sur d’autres continents à moins de six mois du mondial. L’Afrique devrait en tirer les enseignements et s’aligner sur les autres confédérations. Une CAN tous les 4 ans, il va falloir y réfléchir très sérieusement, comme un jour ou l’autre, il faudra prendre en compte les contraintes des clubs européens qui emploient la majorité des joueurs qui évolueront dans moins d’un mois en Angola. Les clubs se plaignent, à juste titre, d’une CAN qui se tient au mois de janvier et qui les prive pendant 2 à 3 semaines de plusieurs de leurs vedettes africaines retenues dans leurs sélections nationales. En janvier, cela pourrait passer mais avec une CAN tous les 4 ans au lieu de deux actuellement.

Sétif et Belouizdad viennent d’étrenner leur troisième entraîneur alors que la phase aller vient à peine de s’achever…

L’Entente a disputé 3 matches en une semaine avec 3 entraîneurs différents : de quoi figurer dans le Guiness book ! Sétif n’est pas le seul à virer ses entraîneurs. Le CRB se porte-t-il mieux depuis l’éviction de Henkouche et de Yaiche ? Dans une entreprise, le directeur qui aurait fait preuve d’autant de manque de professionnalisme, aurait été débarqué en deux temps trois mouvements par son conseil d’administration. Souhaitons que le football connaisse, un jour, ces règles de gestion. La FAF se doit d’intervenir pour obliger les clubs à signer des contrats d’au moins deux ans avec leurs entraîneurs. Ce qui se fait actuellement dans la quasi-totalité de nos clubs, ce n’est ni plus ni moins que du bricolage. Un entraîneur n’a pas de baguette magique et ce n’est qu’avec un travail de longue haleine que l’on peut espérer obtenir des résultats. Guy Roux en avait donné une magnifique démonstration avec Auxerre. Pourquoi ne pas s’inspirer de cet exemple ?

L’histoire du sponsor de la coupe d’Algérie semble connaître son dénouement…?

Nous en avions parlé la semaine dernière : le combat d’arrière garde des six clubs récalcitrants était voué à l’échec. Leurs rangs se sont clairsemés comme attendu. Ce n’était qu’un coup d’épée dans l’eau qui prouve qu’on ne discute pas assez entre clubs et instances fédérales. Cela relance le débat sur la création d’un conseil des sages qui pourrait aplanir tous les différents avant qu’il ne prennent des proportions démesurées. En quelque sorte on prendrait exemple sur les Djemaa de nos villages.

La justice algérienne vient de réhabiliter Fériel Salhi comme seule présidente de la Fédération algérienne d’Escrime… ?

C’est une histoire qui n’a que trop duré. La fédération internationale d’escrime tout comme le Tribunal Arbitral des Sports sont allés dans le même sens en demandant que l’ancien bureau présidé par Fériel Salhi soit rétabli comme unique organe dirigeant de cette fédération. Il serait temps que chacun en tire le conséquences, sinon notre sport continuera à faire appel aux instances internationales pour trancher des différends internes. Le proverbe du jour : il faut laver le linge sale en famille.

C’est que nous souhaitons tous. Nous vous retrouverons, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine, pour un autre « Parlons sport ».

Parlons sport du 26 décembre 2009

Dans ce Parlons sport, Abdennour Nouiri, vous évoquez ce qui a fait l’actualité sportive tant chez nous qu’à l’étranger en y apportant un autre regard. Alors comment avez-vous perçu la remise du ballon d’or à Madjid Bouguerra ?

Vous devez vous douter que le sport est devenu un business. Un journal quel qu’il soit a besoin de créer l’événement au moment où l’actualité sportive est au point mort. Une fin d’année est toujours une période creuse avec pas grand-chose à se mettre sous la dent. Donc pourquoi ne pas donner un coup de pouce à l’actualité et c’est là qu’un média à défaut de la couvrir va la créer. Les journaux algériens n’échappent pas à cette règle qui a déjà fait ses preuves sous d’autres cieux. Je ne dis pas que nous devrions nous passer de tout ce tralala. Des paillettes, les feux de la rampe ça aide aussi à vendre de la copie. Revenons maintenant à cette cérémonie. Elle a traîné en longueur tout comme celle de l’an dernier. Pendant ce temps là, les 4 à 500 invités rongeaient leur frein en attendant la fin des salamalecs pour pouvoir enfin passer à table. Vers 23 h, souvent les gens n’ont plus du tout faim et c’est ainsi qu’une cérémonie s’achève en queue de poisson .

Mais du point de vue tout à fait sportif, Bougerra méritait ce titre de meilleur footballeur algérien de l’année 2009… ?

Magic Bouguerra, comme aime à l’appeler la presse, méritait tout autant que les autres Fennecs ou tout au moins la plupart d’entre eux de remporter ce trophée. Les Verts, surfant sur une vague, il n’était pas difficile d’en dénicher un qui comme dit l’expression « avait la gueule de l’emploi». Le joueur du Celtic de Glasgow a bien tenu son rôle lors de cette cérémonie de laquelle tout suspense était absent dans la mesure où l’intronisation du Magic n’était qu’un secret de Polichinelle. Pour les prochaines éditions, mieux vaut publier le palmarès à l’avance plutôt que de vouloir entretenir un suspense qui n’a pas lieu d’être.

Vous êtes assez critique envers cette cérémonie, mais ne dit-on pas que sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloge flatteur ? Avez-vous d’autres remarques pour la dixième édition du ballon d’or algérien prévue l’an prochain ?

Bien vu pour cette phrase célèbre de Beaumarchais. Cependant, je ne voudrais pas être l’empêcheur de tourner en rond en ne dénichant que ce qui mériterait d’être revu. Mais il y aurait encore des points à modifier dans l’organisation. En premier lieu, faire dîner les convives pendant que les récompenses sont remises aux lauréats. L’un n’est pas antinomique de l’autre. La cérémonie pourrait ainsi débuter vers 21 heures et être retransmise en direct à la télévision car elle ne traînerait plus en longueur. Mais dans ce cas là, tout devra être réglé comme du papier à musique. Sur le plan des récompenses, il y a de la place pour un trophée pour le meilleur espoir évoluant dans le championnat national ainsi qu’une coupe pour le club le plus fair play. C’est bien de récompenser des joueurs évoluant à l’étranger, c’est mieux d’honorer ceux qui pratiquent leur art localement. Une coupe du fair play décernée sur la base des avertissements et cartons rouges évités toute une saison durant, quel merveilleux exemple à donner à notre jeunesse en ces temps de matches à huis clos qui sont devenus la norme chez nous. Nos confrères d’El Hadef et du Buteur ont un beau défi à relever pour le dixième anniversaire de ce trophée qui s’impose dans notre environnement médiatique comme un rendez-vous incontournable.

En parlant d’environnement médiatique, Le guide des Verts et L’année du football en Algérie viennent de paraître…

En ces temps de disette en terme de publication sportive, il faut saluer toute parution qui essaie d’offrir un éclairage différent sur notre sport. Trop de quotidiens ne s’intéressent qu’aux résultats immédiats. Pour une fois, des livres sont désormais écrits pour nous rappeler que le sport, c’est aussi la mémoire, le souvenir. Des livres sur Ahcène Lalmas, Rachid Mekhloufi, Driss Lamdjadani ou Hassiba Boulemerka, c’est aussi ça le sport ! L’appel est lancé aux chevaliers de laplume.

Sétif est champion d’Afrique du Nord, maigre consolation pour un club qui pouvait aspirer à figurer dans le gotha africain… ?

L’Entente a certes triomphé de l’Espérance de Tunis aux penalties. On appelle cela un coup de dé. Le mérite de Sétif, c’est d’avoir tenu à dix après l’expulsion de Hadj Aissa pour cumul de cartons. Quelle mouche a-t-elle bien pu le piquer pour d’une part enlever son maillot après avoir réussi son but et s’être laissé tomber comme un débutant dans les 18 mètres tunisois pour essayer de tromper l’arbitre comme un débutant. Est-ce comme cela qu’agit un joueur professionnel ? Priver bêtement son équipe de ses services, ce n’est assurément pas ainsi qu’aurait agi n’importe quel joueur qui a le sens de ses responsabilités. Y a-t-il un capitaine au sein du navire de l’Entente ? L’absence d’entraîneur attitré qui aurait imposé une discipline de fer à ses joueurs se fait de plus en plus ressentir chez les Aigles des Hauts Plateaux. Mais comme on avait parlé du CRB la semaine dernière, en évoquant la ronde des entraîneurs, pourquoi ne pas y revenir : Henkouche décidément aime beaucoup Belouizdad sinon comment expliquer ces allers et retours vers le club cher à La3quiba ? Pauvre club qui croit encore qu’une hirondelle fait le printemps et que l’homme providentiel existe.

Une polémique est née de la gestion pour le moins surprenante de communiquer de la FAF ?

On peut ruiner des mois de travail ardu par un simple mot mal placé. Certes Saadane s’en est pris à la presse. Certes, il aurait pu être plus explicite sur la cacophonie qui a entouré la prétendue venue de Mehdi Lacen en équipe nationale. Certes les journalistes ne sont pas toujours blancs comme neige. Tout cela prouve si besoin en était qu’on ne s’improvise pas grand communicateur. De vrais professionnels devraient relooker la manière de faire des dirigeants de notre football quand ils s’adressent à la presse. Bienvenue au nouveau site de la FAF, on attend maintenant le contenu pour juger sur pièce.

On vous retrouve, la semaine prochaine, Abdennour Nouiri, pour le premier « Parlons sport » de l’année 2010 et vous nous direz ce qui nous attends pour les prochains mois et ce que nous devrions retenir de l’année écoulée.

Parlons sport du 2 janvier 2010

Le Parlons sport d’aujourd’hui est un peu spécial dans la mesure où c’est la première émission de la nouvelle année, donc je vous dis bonne et heureuse année, à vous, ainsi qu’à tous nos auditeurs. Première émission qui sera consacrée à un rapide retour en arrière sur l’année écoulée et bien sûr sur ce qui nous attend dans les prochaines semaines voire les prochains mois. Alors un petit bilan pour 2009… ? D’abord les satisfactions ….

Les Fennecs en Coupe d’Afrique des Nations après une éclipse qui aura duré 4 ans et de nouveau en coupe du monde après une absence de presque un quart de siècle. Personne ne dira le contraire, nous avons enfin une équipe dont nous pouvons être fiers car elle a les attributs du peuple algérien : la hargne et la rage de vaincre. Je mettrai sur le même plan la qualification pour le championnat du monde de notre équipe nationale féminine de volley ball qui a ravi de fort belle manière le titre africain à Blida. N’oublions pas le titre africain en handball gagné par les pétroliers du GSP.

Parmi les autres satisfactions, la sagesse qui semble de plus en plus prévaloir au sein de nos instances dirigeantes sportives. Le comité olympique a enfin un patron et l’on s’achemine doucement mais sûrement vers le règlement de l’affaire des deux fédérations bicéphales, celle d’escrime et celle de cyclisme.

Enfin l’autre point positif, c’est l’engouement populaire en faveur de nos équipes nationales et on l’aura constaté tant avec les U17 à Zéralda ou à Réghaia, qu’à Blida pour nos footballeurs A et nos volleyeuses. Si l’on y rajoute la fabuleuse mobilisation autour de la rencontre d’appui de Oum dermane au Soudan, on comprendra pourquoi, cette année écoulée sera à marquer d’une pierre blanche.

Revenons un moment sur la prestation des Fennecs . Elle a suscité un engouement populaire extraordinaire…

D’abord il faut rendre grâce à Saadane d’avoir réussi à construire un groupe. Les éléments qu’il a sélectionnés ne sont seulement les meilleurs à leurs postes, ils font, en plus, preuve d’un esprit de corps qui ne se dément pas. L’aventure du Caire a resserré les liens qui les unissaient et cela est de très bon augure pour l’avenir car cette équipe est en construction et elle ira loin. Le public ne s’y pas trompé et il a apporté sa contribution à cette entreprise qui s’annonce palpitante. Bâtir une équipe d’où personne ne sera exclu : voilà le défi que s’est lancé Saadane et qu’il est en passe de réussir. Il faut dire qu’il est fort bien soutenu par toute l’armada de la FAF avec à sa tête son infatigable président.

Des satisfactions, mais aussi des déceptions et des regrets … ?

Les regrets bien sûr vont à l’Entente de Sétif qui après un parcours mi-figue mi-raisin, en coupe de la confédération africaine, aurait certainement mérité de remporter ce trophée qui manquait à son palmarès. Perdre aux penalties face au Stade Malien laisse un goût amer d’autant que les Sétifiens avaient largement les potentialités pour ramener un résultat probant de Bamako. Des regrets, oui quand on aura assisté à la domination de nos U17 au Nigéria face à l’Italie avant de les voir s’incliner 1 à 0. Les déceptions vont à l’athlétisme d’où ne sortent plus de médaillés. La boxe et le judo qui nous avaient valu des médailles lors des JO de Pékin n’ont pas connu cette année une récolte prometteuse. Notre championnat national de football est toujours aussi marqué par le déferlement de violence et l’on n’aura rarement assisté à autant de matches à huis clos. Le résultat à tout prix a un prix : la valse des entraîneurs qui sont utilisés comme des fusibles pour contenir la grogne des supporteurs dès que cessent les victoires. Nos clubs sont livrés à la rapine et à la convoitise d’une faune malsaine qui gravite dans leur sillage. On pourra aussi déplorer la façon dont ont été renouvelés les bureaux directeurs des différentes fédérations. Qui peut se passer des réelles compétences dont peut s’enorgueillir notre pays ? Par la grâce d’un texte, on aura écarté bon nombre d’hommes et de femmes, très au fait, de leur discipline et dont le mérite dépasse, parfois, même nos frontières. On continuera, par ailleurs, à se lamenter que notre pays est sous représenté dans les instances régionales et internationales : un proverbe que vous affectionnez mon cher Abdou « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ».

Peut-on se montrer un tant soit peu optimiste pour cette année 2010 qui débute ?

I have a dream, j’ai fait un rêve disait le Pasteur Martin Luther King. Le rêve que l’on est en droit de faire, c’est de rencontrer enfin le professionnalisme à tous les niveaux. Rêver d’un championnat d’où les entraîneurs ne seront pas virés comme des mal propres sous prétexte que les présidents de clubs ne peuvent résister à la pression de la rue. Rêver de clubs qui seraient gérés comme de véritables entreprises et qui pourraient générer des bénéfices tout en cessant d’être ces gouffres sans fin où finissent lamentablement subventions étatiques et revenus somptuaires d’un sponsoring marron. Rêver que les sports mineurs ne le soient plus et qu’à l’école filles et garçons ne rencontrent plus d’entraves à une saine pratique de l’éducation physique et sportive. Rêver que les textes qui régissent notre sport soient en adéquation avec l’intérêt bien compris de notre pays. Rêver, oui, on peut toujours rêver. Sur ce, je souhaite à tous nos auditeurs une bonne année et à notre sport de transformer les rêves en réalité.

On vous retrouvera, la semaine prochaine, Abdennour Nouiri, pour un autre « Parlons sport » et vous jetterez pour nous un autre regard sur l’actualité sportive