vendredi 19 février 2010

Parlons sport du 07 novembre 2009

Bonjour Abdennour Nouiri,

Il y a 20 ans tombait le mur de Berlin et avec lui disparaissait la RDA. Sur le plan purement sportif doit-on regretter une telle disparition ?

Le 9 novembre 1989, en effet, s’écroulait un mur et des mythes. Parmi ces mythes la toute puissance sur le plan sportif d’une Allemagne démocratique qui a poursuivi 40 ans durant une guerre sur la cendrée des stades contre le frère capitaliste de l’Ouest. Je dis contre même si souvent c’est « avec » qu’il faut dire. Je m’explique : plus d’une fois aux Jeux Olympiques, les deux Allemagnes ont concouru côte à côte au sein de la même délégation même si la rivalité demeurait de mise. En 40 ans d’existence la RDA a fabriqué des champions qui ont trusté pas moins de 4000 médailles, vous vous rendez compte 4000 médailles en 40 ans, soit 100 médailles par an toutes disciplines confondues. Mais ce résultat hors norme a eu un prix…

Alors justement, parlons-en de ce prix à payer. Le pays a fait des sacrifices pour former autant de champions … ?

On ne doit pas occulter tout ce qu’a apporté la RDA dans le domaine de la préparation des athlètes de haut niveau. L’avancée de la médecine sportive doit beaucoup aux chercheurs Est-Allemands. Jusqu’en 1960 pas moins de 500 arrêtés ont été promulgués pour développer tant le sport de masse que le sport d’élite. Tous les chercheurs savent ce que l’on doit à l’école de sport de Leipzich. Dès 1965 les Spartakiades vont permettre de découvrir de jeunes talents qui seront pris en charge par l’Etat dans le but d’en faire de grands champions. Mais toute médaille a son revers et, on le sait aujourd’hui, tout n’était pas rose du côté de Berlin Est. Le dopage a été érigé en règle et le Turina Bol comme d’autres anabolisants ou stéroïdes a été largement utilisé pour fabriquer ces super men et super women. Tout le monde se souvient des JO de Munich en 1972 quand Kornélia Ender raflait à 13 ans seulement 3 médailles. Mais le jeu en valait-il la chandelle ? Sans oublier que la Stasi, la police politique qui veillait au grain pour empêcher tout contact entre Allemands de l’Est et de l’Ouest. Elle ne fut pas toujours victorieuse et à ce sujet on se souviendra de cette anecdote qui ne manque pas de piquant. Un jour, un handballeur de RDA, déjouant toute surveillance, avait rejoint dans leur hôtel les joueurs de la RFA qui préparaient leur finale face à l’URSS. Il leur expliqua avec schéma à l’appui comment faire pour s’imposer face aux Soviétiques. C’est grâce à ses conseils que les handballeurs Ouest Allemands s’imposèrent le lendemain.

Que s’est-il passé après la chute du mur de Berlin pour ces sportifs hors norme… ?

Ils ont perdu tous leur privilèges et ce n’est pas peu dire.

Revenons chez nous. On élit aujourd’hui le successeur de Mustapha Berraf à la tête du Comité Olympique Algérien. Peut-on espérer que cette fois sera la bonne ?

Vous vous souvenez qu’une première AG élective avait été reportée sine die en l’absence de quorum, les fédérations olympiques l’ayant boycottée. La seconde s’est tenue une semaine plus tard et M. Belhadj avait été élu. Le CIO s’en est mêlé et nous voici à quelques minutes de la tenue de la troisième Assemblée Générale élective. Qui l’emportera des 3 candidats en lice ? Belhadj l’ex-nouveau président éphémère, Chaouch Téyara, l’ancien bras droit de Berraf à moins que ce ne soit ce trouble fête de Rachid Hanifi, membre actuel du bureau fédéral de football. Qui que ce soit, on lui souhaite de rassembler au maximum toutes les forces vives de ce pays. L’olympisme en Algérie a bien besoin d’un peu de sérénité.

Un dernier mot sur un entraîneur qui défraie la chronique…

Il a pour nom Mohamed Henkouche. En l’espace d’un mois, il en est à son troisième club de D1 : CRB, MSPB et maintenant CABBA qui dit mieux ? Après cela qu’on ne vienne pas nous parler de stabilité et de travail au long cours. Il est temps que la FAF y mette bon ordre et qu’on arrête ce jeu des chaises musicales qui donne de notre championnat une bien piètre image.

Merci, Abdennour Nouiri, on vous retrouve la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive dans « Parlons sport ».

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