dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 19 décembre 2009

Parlons sport, c’est le titre de ce rendez-vous hebdomadaire au cours duquel, Abdennour Nouiri, vous jetez un autre regard sur l’actualité sportive tant nationale qu’internationale. Pour commencer, intéressons-nous à la conférence de presse qu’a donnée jeudi Rabah Saadane au centre de presse du stade du 5 juillet. S’en est-il bien tiré ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas chose aisée que de se retrouver face à une centaine de journalistes dont certains n’ont pas été très tendres, ces derniers temps, avec le sélectionneur national. Plusieurs organes de presse internationaux ont relayé les propos du coach national sur une partie de la planète foot. L’Algérie qui se rapproche du top 20 des meilleures nations du ballon rond intéresse bon nombre d’observateurs étrangers et ce rendez-vous avec la presse était très attendu. Grosso modo Saadane s’en est bien tiré. Il a fait preuve de mesure dans ses réponses et a évité les pièges que lui tendaient, dans un sens ou dans l’autres, certains confrères…

Mehdi Lacen ne sera pas présent parmi les Fennecs pour disputer la prochaine CAN en Angola… Déception … ?

Le sociétaire du club espagnol de Santander se fait en effet désirer. Sa venue annoncée à cor et à cris avait finie par être acceptée par tout un chacun, mais l’on s’aperçoit maintenant qu’en fait il n’avait pas donné son plein accord pour participer au stage des verts qui débutera le 26 décembre prochain en France. La déception est certaine et elle pouvait se lire sur le visage même de Rabah Saadane. C’est lui qui avait relancé la piste Lacen car il sait ce que peut apporter le milieu de terrain de Santander à l’équipe d’Algérie. On a besoin d’un véritable poumon de la trempe d’un Kaci Said ou d’un Saib dans l’entre jeu a-t-il confié aux journalistes et c’est à ce rôle que sera destiné Lacen lorsqu’il rejoindra les Fennecs. Pour la CAN, cela ne s’est pas fait, ce sera certainement possible avant le rendez-vous sud africain.

Saadane a recadré les objectifs que s’assignent nos représentants… ?

Il en a étonné plus d’un en disant que les Verts n’étaient pas encore prêts pour la compétition de très haut niveau. Saadane a même affirmé que les Egyptiens ont mieux joué que les Verts sur leurs deux dernières rencontres. C’est dire qu’il ne faut pas croire que nous avons atteint les sommets parce que nous retrouvons le gotha mondial après un quart de siècle d’absence. Saadane est un homme avisé. Il ne se fixe aucun objectif pour l’instant pour ce rendez-vous angolais. Il sait qu’il n’y a pas d’équipe faible à ce stade de la compétition et même le Malawi risque de nous poser de sérieux problèmes. Ceci dit, aux dires même du sélectionneur national, il faudra du temps pour bâtir une équipe digne de ce nom qui puisse participer régulièrement aux différentes éditions de la coupe d’Afrique des Nations.

Justement, parlons en de cette CAN qui tombe à un mauvais moment?

Saadane l’a dit tout de go : la CAN, à quelques mois d’une coupe du monde, va désavantager les équipes africaines. Aucune autre compétition régionale n’est organisée sur d’autres continents à moins de six mois du mondial. L’Afrique devrait en tirer les enseignements et s’aligner sur les autres confédérations. Une CAN tous les 4 ans, il va falloir y réfléchir très sérieusement, comme un jour ou l’autre, il faudra prendre en compte les contraintes des clubs européens qui emploient la majorité des joueurs qui évolueront dans moins d’un mois en Angola. Les clubs se plaignent, à juste titre, d’une CAN qui se tient au mois de janvier et qui les prive pendant 2 à 3 semaines de plusieurs de leurs vedettes africaines retenues dans leurs sélections nationales. En janvier, cela pourrait passer mais avec une CAN tous les 4 ans au lieu de deux actuellement.

Sétif et Belouizdad viennent d’étrenner leur troisième entraîneur alors que la phase aller vient à peine de s’achever…

L’Entente a disputé 3 matches en une semaine avec 3 entraîneurs différents : de quoi figurer dans le Guiness book ! Sétif n’est pas le seul à virer ses entraîneurs. Le CRB se porte-t-il mieux depuis l’éviction de Henkouche et de Yaiche ? Dans une entreprise, le directeur qui aurait fait preuve d’autant de manque de professionnalisme, aurait été débarqué en deux temps trois mouvements par son conseil d’administration. Souhaitons que le football connaisse, un jour, ces règles de gestion. La FAF se doit d’intervenir pour obliger les clubs à signer des contrats d’au moins deux ans avec leurs entraîneurs. Ce qui se fait actuellement dans la quasi-totalité de nos clubs, ce n’est ni plus ni moins que du bricolage. Un entraîneur n’a pas de baguette magique et ce n’est qu’avec un travail de longue haleine que l’on peut espérer obtenir des résultats. Guy Roux en avait donné une magnifique démonstration avec Auxerre. Pourquoi ne pas s’inspirer de cet exemple ?

L’histoire du sponsor de la coupe d’Algérie semble connaître son dénouement…?

Nous en avions parlé la semaine dernière : le combat d’arrière garde des six clubs récalcitrants était voué à l’échec. Leurs rangs se sont clairsemés comme attendu. Ce n’était qu’un coup d’épée dans l’eau qui prouve qu’on ne discute pas assez entre clubs et instances fédérales. Cela relance le débat sur la création d’un conseil des sages qui pourrait aplanir tous les différents avant qu’il ne prennent des proportions démesurées. En quelque sorte on prendrait exemple sur les Djemaa de nos villages.

La justice algérienne vient de réhabiliter Fériel Salhi comme seule présidente de la Fédération algérienne d’Escrime… ?

C’est une histoire qui n’a que trop duré. La fédération internationale d’escrime tout comme le Tribunal Arbitral des Sports sont allés dans le même sens en demandant que l’ancien bureau présidé par Fériel Salhi soit rétabli comme unique organe dirigeant de cette fédération. Il serait temps que chacun en tire le conséquences, sinon notre sport continuera à faire appel aux instances internationales pour trancher des différends internes. Le proverbe du jour : il faut laver le linge sale en famille.

C’est que nous souhaitons tous. Nous vous retrouverons, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine, pour un autre « Parlons sport ».

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