dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 2 janvier 2010

Le Parlons sport d’aujourd’hui est un peu spécial dans la mesure où c’est la première émission de la nouvelle année, donc je vous dis bonne et heureuse année, à vous, ainsi qu’à tous nos auditeurs. Première émission qui sera consacrée à un rapide retour en arrière sur l’année écoulée et bien sûr sur ce qui nous attend dans les prochaines semaines voire les prochains mois. Alors un petit bilan pour 2009… ? D’abord les satisfactions ….

Les Fennecs en Coupe d’Afrique des Nations après une éclipse qui aura duré 4 ans et de nouveau en coupe du monde après une absence de presque un quart de siècle. Personne ne dira le contraire, nous avons enfin une équipe dont nous pouvons être fiers car elle a les attributs du peuple algérien : la hargne et la rage de vaincre. Je mettrai sur le même plan la qualification pour le championnat du monde de notre équipe nationale féminine de volley ball qui a ravi de fort belle manière le titre africain à Blida. N’oublions pas le titre africain en handball gagné par les pétroliers du GSP.

Parmi les autres satisfactions, la sagesse qui semble de plus en plus prévaloir au sein de nos instances dirigeantes sportives. Le comité olympique a enfin un patron et l’on s’achemine doucement mais sûrement vers le règlement de l’affaire des deux fédérations bicéphales, celle d’escrime et celle de cyclisme.

Enfin l’autre point positif, c’est l’engouement populaire en faveur de nos équipes nationales et on l’aura constaté tant avec les U17 à Zéralda ou à Réghaia, qu’à Blida pour nos footballeurs A et nos volleyeuses. Si l’on y rajoute la fabuleuse mobilisation autour de la rencontre d’appui de Oum dermane au Soudan, on comprendra pourquoi, cette année écoulée sera à marquer d’une pierre blanche.

Revenons un moment sur la prestation des Fennecs . Elle a suscité un engouement populaire extraordinaire…

D’abord il faut rendre grâce à Saadane d’avoir réussi à construire un groupe. Les éléments qu’il a sélectionnés ne sont seulement les meilleurs à leurs postes, ils font, en plus, preuve d’un esprit de corps qui ne se dément pas. L’aventure du Caire a resserré les liens qui les unissaient et cela est de très bon augure pour l’avenir car cette équipe est en construction et elle ira loin. Le public ne s’y pas trompé et il a apporté sa contribution à cette entreprise qui s’annonce palpitante. Bâtir une équipe d’où personne ne sera exclu : voilà le défi que s’est lancé Saadane et qu’il est en passe de réussir. Il faut dire qu’il est fort bien soutenu par toute l’armada de la FAF avec à sa tête son infatigable président.

Des satisfactions, mais aussi des déceptions et des regrets … ?

Les regrets bien sûr vont à l’Entente de Sétif qui après un parcours mi-figue mi-raisin, en coupe de la confédération africaine, aurait certainement mérité de remporter ce trophée qui manquait à son palmarès. Perdre aux penalties face au Stade Malien laisse un goût amer d’autant que les Sétifiens avaient largement les potentialités pour ramener un résultat probant de Bamako. Des regrets, oui quand on aura assisté à la domination de nos U17 au Nigéria face à l’Italie avant de les voir s’incliner 1 à 0. Les déceptions vont à l’athlétisme d’où ne sortent plus de médaillés. La boxe et le judo qui nous avaient valu des médailles lors des JO de Pékin n’ont pas connu cette année une récolte prometteuse. Notre championnat national de football est toujours aussi marqué par le déferlement de violence et l’on n’aura rarement assisté à autant de matches à huis clos. Le résultat à tout prix a un prix : la valse des entraîneurs qui sont utilisés comme des fusibles pour contenir la grogne des supporteurs dès que cessent les victoires. Nos clubs sont livrés à la rapine et à la convoitise d’une faune malsaine qui gravite dans leur sillage. On pourra aussi déplorer la façon dont ont été renouvelés les bureaux directeurs des différentes fédérations. Qui peut se passer des réelles compétences dont peut s’enorgueillir notre pays ? Par la grâce d’un texte, on aura écarté bon nombre d’hommes et de femmes, très au fait, de leur discipline et dont le mérite dépasse, parfois, même nos frontières. On continuera, par ailleurs, à se lamenter que notre pays est sous représenté dans les instances régionales et internationales : un proverbe que vous affectionnez mon cher Abdou « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ».

Peut-on se montrer un tant soit peu optimiste pour cette année 2010 qui débute ?

I have a dream, j’ai fait un rêve disait le Pasteur Martin Luther King. Le rêve que l’on est en droit de faire, c’est de rencontrer enfin le professionnalisme à tous les niveaux. Rêver d’un championnat d’où les entraîneurs ne seront pas virés comme des mal propres sous prétexte que les présidents de clubs ne peuvent résister à la pression de la rue. Rêver de clubs qui seraient gérés comme de véritables entreprises et qui pourraient générer des bénéfices tout en cessant d’être ces gouffres sans fin où finissent lamentablement subventions étatiques et revenus somptuaires d’un sponsoring marron. Rêver que les sports mineurs ne le soient plus et qu’à l’école filles et garçons ne rencontrent plus d’entraves à une saine pratique de l’éducation physique et sportive. Rêver que les textes qui régissent notre sport soient en adéquation avec l’intérêt bien compris de notre pays. Rêver, oui, on peut toujours rêver. Sur ce, je souhaite à tous nos auditeurs une bonne année et à notre sport de transformer les rêves en réalité.

On vous retrouvera, la semaine prochaine, Abdennour Nouiri, pour un autre « Parlons sport » et vous jetterez pour nous un autre regard sur l’actualité sportive

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