dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 16 janvier 2010

Abdennour Nouiri bonjour, Parlons sport est une émission hebdomadaire au cours de laquelle vous jetez un autre regard sur l’actualité sportive, un regard d’universitaire mais aussi de journaliste et d’ancien responsable sportif. Vous essayez de décrypter les non dits, et des non dits il y en a eu au cours de cette CAN, à commencer par la participation des Fennecs. Les Verts allient le bon et le moins bon .. ?

Une défaite surprenante face au Malawi et une victoire surprise face au Mali. Les joueurs de Saadane déjouent finalement tous les pronostics. Tout le monde s’est interrogé sur la léthargie des camarades de Mansouri lors de ce 1er match. Ils étaient méconnaissables. La chaleur et l’humidité sont mises en cause par le coach national. L’opinion publique quant à elle ne s’explique pas pourquoi avoir choisi le Castelet dans le sud de la France comme lieu du stage avec une différence de température d’une trentaine de degrés avec Luanda ? Pourquoi avoir fait l’impasse sur des matches amicaux qui permettent pourtant de procéder aux derniers réglages ? Pourquoi continuer à opter pour un système de jeu avec 3 arrières centraux ? Saadane quand il est interrogé se dérobe et n’a qu’un mot à la bouche : « conspiration ». Il y aurait, d’après lui, une conspiration qui viserait à le déstabiliser lors de cette CAN pour pouvoir le remplacer par un technicien étranger dès le retour au pays. A sa décharge, une partie de la presse demande son remplacement et les noms de Giovani Trapatoni et Claude Leroy ont même été avancés comme de potentiels successeurs du cheikh Saadane

Veut-on vraiment la tête de Saadane et qui est derrière cette sorte de « croisade » contre le sélectionneur national… ?

Ce n’est pas Saadane qui nous le dira. Il avance des affirmations qu’il n’étaye pas de noms de conspirateurs. Alors les observateurs restent sur leur faim. La communication n’est pas le fort de Saadane. Cependant reconnaissons lui d’avoir averti l’opinion publique que la CAN arrivait au mauvais moment et que les Verts n’étaient pas encore prêts pour jouer dans la cour des grands. Il avait aussi prévenu que le taux d’humidité handicaperait ses joueurs et ce fut le cas face au Malawi. Il est vrai qu’une partie de la presse en veut au sélectionneur national pour son manque de coopération. Combien de confrères ont-ils pu approcher les Verts, par exemple, après le match face au Rwanda au stade de Blida ? Un double cordon les a empêchés de se rendre aux vestiaires ou à tout le moins dans une zone mixte comme le prévoient les règlements de la FIFA. Rajoutons que Saadane n’en est pas à son premier point de presse annulé. Ceci étant, avouons que certains confrères, pour vendre de la copie, concurrence oblige, font dans la surenchère. On fait croire à l’opinion publique que le coach va être lâché, à l’issue de la CAN, par le président de la FAF alors qu’aucune déclaration de Raouraroua ne va dans ce sens. Wait and see comme on dit !

Revenons maintenant sur le grave incident qui a touché le Togo à la veille de l’ouverture de la CAN. Hayatou et la CAF n’ont-ils pas sacrifié les Togolais…?

Ce qui est incompréhensible, c’est que le plan de route de la délégation togolaise étant connu, la CAF et le COCAN n’aient pas assuré une sécurité suffisante aux Togolais, lors de leur arrivée dans l’enclave de Cabinda. Tout le monde savait que cette zone vivait dans l’instabilité : alors comment expliquer qu’un bus puisse être mitraillé ? Après le caillassage du Caire, ce sont des balles réelles cette fois qui touchent des sportifs africains. Maintenant, fallait-il ou non que le Togo se retire de cette CAN ? La réponse n’est pas aisée. Le gouvernement togolais voulait rendre un hommage aux victimes, ce qui fut fait hier. Les coéquipiers d’Adebayaor, eux, voulaient le faire mais sur le terrain. On peut comprendre la frustration des Eperviers ; ils auraient été très motivés s’ils avaient pu prendre part aux rencontres de leur groupe. La CAF ne pouvait décemment aménager un calendrier pour les rencontres du Togo sans chambouler toute la compétition. Ceci étant le retrait du Togo ne fait pas que des déçus : les autres équipes de ce groupe profiteront de plus de temps de récupération et de moins de matches à disputer pour se qualifier. Si les Verts terminent deuxièmes, ils auront à rencontrer à Cabinda un premier de groupe plus frais physiquement. C’est là où le malheur des uns fait le bonheur des autres. Espérons toutefois que le Togo ne sera pas privé des prochaines CAN pour s’être retiré cette fois-ci. Ne pas rajouter du malheur au malheur.

Vous parlez des Verts en désignant les Fennecs, mais quand ils jouent en blancs, ils sont plus chanceux… ?

Bien vu Abdou et si l’on est un tantinet superstitieux, on y verra un signe. Une qualification ne tiendrait-elle qu’à une modification de la couleur des maillots ? Que chacun se fasse sa propre opinion…

Les Mondialistes ont fait un mauvais début dans cette CAN, une explication… ?

Vous savez Abdou au risque de se répéter, cette CAN arrive au mauvais moment ! Comment voulez-vous motiver des joueurs qui ont déjà la tête ailleurs… ? On parle d’un changement dans la tenue de la CAN 2014 qui serait avancée à 2013 pour ne pas coïncider avec le mondial qui aura lieu dans 4 ans ! Enfin dirons-nous.

Les téléspectateurs Burkinabés et Tunisiens privés de CAN, quelle injustice…

La chaîne Jazira sport, détentrice des droits, vient de faire un geste pour les Tunisiens qui ont pu voir le match Tunisie-Zambie en clair. Zine el Abidine Ben Ali, le président tunisien, avait décidé de reverser la cagnotte destinée à couvrir les frais de retransmission, jugés excessifs, au développement des clubs de son pays. La chaîne « Sport Five » qui a acquis auprès de la CAF l’exclusivité des retransmissions télé et radios les a revendus à des prix exorbitants. Pas d’image des Burkinabé dans leur propre pays, est-ce comme cela que la CAF veut promouvoir le football sur le continent ? Il est clair que les pays africains doivent réagir devant le dictat de Issa Hayatou qui n’aura que trop duré à la tête de l’instance continentale. Rajoutons l’arnaque d’ART qui cède ses droits à El Djazira Sport sans indemniser les téléspectateurs algériens qui ont acheté des cartes annuelles qui ne leur serviront pas pour voir cette 27ème CAN d’Angola. A qui faire confiance ?

Espérons que la CAF se souciera un jour des intérêts de la grande majorité des téléspectateurs africains. Nous vous retrouverons, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine, pour un autre « Parlons sport ».

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