lundi 27 janvier 2014

La preuve par 7



Cette chronique je voulais d’abord l’intituler, « Ainsi parlait le peuple », puis « Vox populi » ; j’aurai pu aussi l’appeler « L’arbre qui cache la forêt ». Bon j’ai opté pour celui-ci ; choisir, c’est toujours subjectif !
Même des femmes en voiles (haïk) étaient présentes à Harcha
Mon idée était de pousser un coup de gueule après le comportement inqualifiable d’une partie du public qui a sifflé l’hymne marocain lors de la rencontre opposant les représentants de ce pays aux nôtres pendant cette CAN (Coupe d’Afrique des Nations) d’Alger. (voir les liens suivants : http://urlz.fr/dO7; http://www.youtube.com/watch?v=LzPRXVU-XkU ). Le sacre du sept algérien ne me fera pas changer d’avis. Sous prétexte que notre drapeau a été « malmené » par un hurluberlu à Casablanca, nous devrions mettre sous scellé une fraternité de plusieurs siècles et rendre coup pour coup. Je ne suis pas adepte de la loi du talion et je voulais m’élever contre cette bande d’anti sportifs qui hantent nos stades et maintenant nos salles. Souvenons-nous qu’à Blida tous les pays qui ont rencontré les Fennecs ont vu leur hymne national chahuté. A tel point que c’est Vahid Halilhodzic, un étranger, qui s’est ému de cette situation et a lancé un appel en direction de ces pseudo-supporteurs pour qu’ils respectent l’hymne des visiteurs.
A Harcha (la plus grande salle de sport d’Alger) on a cru bien faire en laissant l’entrée libre à qui voulait bien assister à ces joutes. Cela partait d’un bon sentiment, mais voilà le mélange des genres n’est pas bon ! Par genre, je n’entends pas sexe, même si ce sont bien les femmes qui ont pâti de cet état de fait. Des familles s’étaient déplacées pour revivre les « folles années du hand » (certains avaient concomitamment leurs « folles années du twist »). Mal leur en a pris ! Des voyous de la pire espèce s’en sont pris aux demoiselles qui ne durent leur salut qu’à l’intervention du service d’ordre. Il a même été signalé que le bus transportant l’équipe égyptienne avait été caillassé. Nous n’en tirons aucune gloire ! Je présente à nos frères marocains et à nos amis égyptiens nos excuses pour ce comportement de vandales qui n’honore pas notre pays réputé pour sa tradition d’hospitalité.
Fraternité algéro-tunisienne
Puisque ces tristes sires ne représentent pas le peuple algérien, loin s’en faut, il faut les bouter hors de nos enceintes sportives ! La violence est le fait de voyous sans foi ni loi et leur éradication est l’affaire de tous et pas uniquement des forces de l’ordre. L’école et dans une moindre mesure la mosquée ont un rôle à jouer pour bien différencier le bon grain de l’ivraie. Mais celle qui est en grande partie responsable de ce déchainement de violence, c’est bien une certaine presse sportive qui fait de chaque match « une bataille de la dernière chance » avec des titres sanglants comme « vaincre ou mourir » ! Il m’est arrivé de croiser lors de conférences de presse, certains de ces journaleux « pousse au crime ». Le moins que je puisse dire, c’est qu’ils n’ont jamais pratiqué un quelconque sport et qu’ils sont arrivés au journalisme « poussés par la faim ». Quand comme un Hamid Abrous ou un Nourredine Henni, on a été handballeur soi même puis éducateur, on n’emploie pas à l’antenne l'expression « groggy debout » à l’endroit d’une équipe marocaine qui perdait 6 à 0 face aux Algériens avant d’atteindre la pause sur une parité (11 à 11). De la mesure en toute chose est salutaire et comme il est dit en Islam : « le meilleur des choses se trouve en leur milieu », le fameux "juste milieu"  des Occidentaux qui nous ont légué cette phrase admirable : « Tout ce qui est excessif est insignifiant » ! Du professionnalisme dans la presse sportive, on en demande (voir la cacophonie à l’ENTV http://www.youtube.com/watch?v=5J83McJTp3s&feature=youtu.be).


Abdelmalek Slahdji
Bon, nous sommes champions d’Afrique ! Bravo à cette sympathique équipe sur laquelle personne n’aurait parié le moindre « douro » (ancienne unité monétaire en Algérie)! Parfois le sport vous invite à des moments inattendus, voire inespérés : les Tunisiens, champions en titre, qui s’écroulent devant une équipe montée à la va-vite, avec des joueurs qui ont souffert deux années durant de l’absence du championnat et du malaise au sein de la structure fédérale. La France en a fait de même devant le champion européen en titre, le Danemark, qui jouait en plus à domicile. Mais il y a une énorme différence entre les Bleus et les Verts. Comparaison ici ne serait pas raison. Et pourtant, je me souviens qu’en 1974 dans cette même salle Harcha, j’avais vu les Fennecs tenir tête aux Coqs gaulois. Qu’il est loin le temps où Costache l'entraineur Roumain animait cette équipe nationale, où Aziz Derouaz (qui lui avait succédé) offrait cinq titres continentaux à l’Algérie (le sixième en 1996 fut l’œuvre du coach Djaffar Belhocine qui fut mon étudiant à l’INC en 1984 et que j’autorisais avec grand plaisir à « sécher » mes cours pour rejoindre l’équipe nationale) !
Comment retrouver le lustre d’antan ? Il n’y a pas de secrets, le handball était le sport-roi en milieu scolaire. Dans mon collège, qui avait formé le fameux Driss Lamdjadani, il y avait six équipes de minimes et cinq d’entre elles avaient atteint la finale du championnat d’Alger en 1966. Il était plus facile de pratiquer le jeu à sept dans les établissements scolaires que le football au vu de la dimension des terrains respectifs. Puisque nous connaissons la formule magique pourquoi ne pas l’appliquer ? 
C’est ça la preuve par 7 !
Kader Rahim
Avant de terminer, je voudrais rendre hommage au gardien Abdelmalek Slahdji (voir son but sur https://www.youtube.com/watch?v=5yShiqe1sLI) qui a été pour beaucoup dans le sacre algérien ainsi qu’à un de nos « émigrés », Kader Rahim qui joue au club de Nîmes. Bravo à tous les autres pour ce septième titre, là aussi, c’est la preuve par 7.

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