jeudi 29 mai 2014

Hommages

« Si nous venons à mourir, défendez notre mémoire » ainsi parlait Mourad Didouche.
Mourad Didouche, héros de la révolution

C’est justement dans le quartier qui porte son nom, El Mouradia, que nait l’idée de rendre hommage aux sportifs disparus et en l’occurrence les anciens basketteurs du RAMA. Il y a une dizaine d’années déjà était organisée une rencontre à la mémoire d’un ancien président de ce club qui a marqué de son empreinte la balle au panier dans notre pays.

L’association « Ouled el houma », présidée par Abderrahmane Bergui, en fait autant depuis plusieurs années. Sa plus récente commémoration a eu lieu le 17 mai dernier au stade du 5 Juillet et l’on y a honoré, en présence du ministre des sports et du président du COA, deux footballeurs aujourd’hui disparus. Il s’agit d’Ahmed Lagoun, ancien dirigeant et joueur du MC Alger avec lequel il marqua en 1963 le premier but du derby « très classique » MCA-USMA et d’Abdelkader Benahmed, ancien joueur de l’USMH et du NAHD.

Aziz Derouaz
Le handball, à l’initiative d’Aziz Derouaz, ancien ministre des sports et l’un des plus grands entraîneurs du jeu à sept, n’est pas demeuré à la traîne. Plusieurs grands noms de cette discipline ont été honorés pour services rendus mais sans oublier les « chers disparus » par une association qui active sereinement en faisant des émules.

Abdelmadjid Rezkane
Et voilà que l’athlétisme s’y met aussi. Cette semaine, M. Baghdadi Si Mohamed, le mentor de la réforme du sport en Algérie dans les années 70, vient de publier un vibrant hommage à la mémoire d’un de ses amis, Belkacem Bensahraoui. Si Mohamed avait représenté notre pays en 1963 aux Jeux de l’Amitié de Dakar, avec les Bensahraoui, Ammi Tayeb, Ameur, Brakchi et autre Beddiaf. L’athlétisme à l’instigation d’Abdelmadjid Rezkane est en train de s’organiser et une association des anciens athlètes va bientôt prendre forme.

Un peu partout, on se souvient de ces hommes et de ces femmes qui ont contribué à bâtir le sport algérien. Cela réconforte de voir que du positif peut naître à côté des sombres histoires de magouilles qui marquent certaines fédérations. Le Comité Olympique Algérien gagnerait à s’associer à de telles démarches lui qui vient de fêter son cinquantenaire. Le futur musée de l’olympisme y contribuera grandement. Les chaînes de télé privées devraient penser à ces sportifs disparus. A El Moudjahid, c’était le regretté Rabah Saadallah qui se chargeait de faire revivre les boxeurs du passé.

Le flambeau dont parlait Mourad Didouche, c’est aussi d’honorer la mémoire de ceux qui ont servi le sport sans s’en servir !

dimanche 25 mai 2014

Mondialisation

Pour ne pas être en reste, en football aussi on fait dans « l’import-import » !
Finalement notre championnat qui vient de prendre fin n’est pas un grand pourvoyeur de joueurs candidats à l’expatriation. Ce qui prouve le niveau peu reluisant atteint par nos « locaux ». D’un mondial à l’autre, nous avons « exporté » vers l’Europe trois joueurs : Halliche, Soudani et Slimani. Aucun capé de l’ère Saadane n’active dans un club coté ou non outre Méditerranée. Par contre, on ne compte plus les joueurs d’Afrique subsaharienne ou franco-algériens qui ont posé leurs valises chez nous.
Le Camerounais Albert Ebossé meilleur buteur en Algérie
L’Algérie en foot est une destination attractive ! Des entraîneurs de plusieurs nationalités, mais surtout français, ont découvert que notre championnat méritait qu’on s’y intéresse. Au prix où ils sont payés, il est parfaitement compréhensible qu’ils fassent les yeux de Chimène aux recruteurs de clubs algériens. Mais très souvent, et il faut le reconnaître, ils sont d’un niveau bien supérieur à ce qu’exigerait notre compétition nationale. Même les joueurs africains, après un court séjour chez nous, trouvent à s’employer ailleurs au sein de clubs plus compétitifs, mieux dotés en équipements et surtout démontrant une ambition autrement plus grande que celle des clubs algériens.


Alors quand on constate que nos joueurs ne sont pas contents du sort qui leur est fait, on serait tenté de leur hurler : « mais pourquoi ne pas aller tenter votre chance ailleurs ! ». Inédit dans notre championnat, les footballeurs observent « 5 minutes de protestation » que d’aucuns ont vite (et à tort) affublé du nom de grève. Ainsi donc 800 000 Da pour un simple joueur et 1,2 million pour un international, ce n’est pas cher payé !
Sétifiens et Usmistes ont été les premiers à observer la "protesta"
Au moment où tant de chômeurs ne peuvent même pas rêver d’un SMIG, des joueurs qui n’ont d’autres mérite que de « taper » dans une balle (sinon ils auraient rejoint Halliche et compagnie) trouvent que leur rémunération n’est pas assez valorisante et tout cela parce que notre championnat s’est accolé une étiquette imméritée de « professionnel ». Le holà des autorités footballistiques n’est pas du goût de ces messieurs, alors qu’à cela ne tienne : remplaçons-les tous par des footballeurs étrangers. Après tout les travailleurs chinois et turcs construisent bien tout chez nous… ?

Quand on a une rémunération qui est de l’ordre de 15 fois supérieure à celle d’un professeur d’université, on devrait avoir la décence de ne pas se laisser aller à ces démonstrations intempestives sur les terrains.

La mondialisation en foot, c’est celle du talent, pas celle de l’argent !

jeudi 22 mai 2014

L’arbre et la forêt

Faut-il se réjouir du succès sétifien en terre tunisienne ?
L'USMH a brisé le rêve sétifien
La plupart des gens de presse y ont vu un véritable exploit d’autant que les Tunisois de l’Espérance avaient toujours eu raison des Ententistes ces dernières saisons. Certains verront dans cette victoire à l’extérieur la preuve que la FAF et son président avaient eu raison de reporter la rencontre de l’ESS face à l’USMH. On permettait ainsi à Sétif de poursuivre sa course vers la seconde place en championnat (qualificative à la ligue africaine des clubs champions) tout en espérant faire un bon parcours dans cette phase de poule continentale. Et puis vint cette défaite « at home » face aux Harrachis.
« Tout cela pour ça »… !

Donc on a foulé aux pieds tous les règlements, y compris le sacro-saint (qu’on doit à la participation algérienne en coupe du monde de 1982) qui stipule que pour la dernière journée de championnat et pour préserver une certaine éthique (qu’Allemands et Autrichiens avaient copieusement ignorée) tous les matches se dérouleraient à la même heure. Ethique mais aussi équité… Et où est-elle cette notion qui est à la base des règlements de toute compétition à travers le monde ?
La formation des goals laisse à désirer
A force de vouloir atteindre le résultat à tout prix, on en oublie l’essentiel : c’est par le travail et rien que par le travail qu’on en vient à tutoyer les cimes. Notre participation aux compétitions africaines ne dénote pas de notre suprématie sur le football continental, mais de ce désir effréné de conquête, coûte que coûte, du trophée que d’autres ont ravi par la qualité de leur football et surtout par la justesse de leur politique de formation.
Dès qu’on aborde ce domaine, on s’aperçoit du chemin qui nous reste à parcourir. Rien que pour le poste de gardien de but, l’Algérie qui s’est enorgueillie d’avoir produit des Nassou, Abrouk, Ouchène, Cerbah et autre Drid (pour ne citer que ceux-là) est bien obligée de reconnaître que « l’herbe est plus verte dans le pré du voisin ». 
Jonathan Matijas, le gardien algéro-franco-croate
Combien de clubs ne sont-ils pas allés à la recherche, sous d’autres cieux, de portiers ayant, de près ou de loin, un lien avec l’Algérie. L’USMBel Abbès qui vient d’accéder parmi l’élite vient de trouver un Algéro-Franco-Croate ayant évolué en Thailande pour garder ses buts. Particularité : c’est son grand-père maternel qui est un Algérien.

Alors plutôt que d’être obnubilés par le résultat immédiat posons-nous la question qui fâche : notre « élite » footballistique n’est-elle pas en fin de compte que l’arbre qui cache la forêt… ?

Sétif ne sera pas deuxième, elle aura couru deux lièvres à la fois avec la complicité bienveillante de la fédération : il n’y a pas lieu de s’en réjouir !

samedi 17 mai 2014

Imbroglio

Diriger, c’est prévoir !
Les Constantinois ont scindé leur effectif
La fédération de football et la Ligue de Football professionnelle (LFP) avaient semble-t-il tout prévu. Instruite par la FIFA sur la nécessité d’achever le championnat de ligue 1 au plus tard le 21 mai en raison de la tenue du mondial brésilien, la LFP, consciente en plus du déroulement des élections présidentielles, prend les devants et informe le 22 octobre 2013 les clubs concernés par les compétitions africaines qu’il ne sera pas question de report de matches ; elle va même jusqu’à leur suggérer de faire l’impasse sur leur participation aux différentes coupes de la CAF. Deux clubs obtempèrent et deux autres passent outre. C’est ainsi que le CSConstantine et l’ESSétifienne signent un engagement par lequel ils affichent leur volonté de ne pas solliciter la LFP pour un quelconque report de match.
Jusque là tout va bien ! Ces deux clubs ont semble-t-il assez de joueurs en réserve pour attaquer de front compétitions locale et africaine. C’est ainsi que le CSC sera amené à disputer, le même jour, deux rencontres différentes en scindant son effectif. Après tout, les Constantinois avaient signé l’engagement et c’est en connaissance de cause qu’ils avaient accepté de prendre part à l’aventure africaine.

Sétif crée un précédent
 Mais ne voilà-t-il pas que Sétif, qualifiée pour les phases de poule de la champion’league africaine, menace de déclarer forfait face à son adversaire tunisien de l’Espérance de Tunis si la LFP ne lui modifie pas son calendrier. Si la LFP reste ferme, la FAF, elle, admet que les Sétifiens méritent qu’on fasse pour eux une entorse au règlement pré établi et connu de tous. Le match de l’ESS face à l’USMH prévu le même jour que celui de Tunis sera donc reporté.
On pourra crier au « deux poids deux mesures », d’autres vous rétorqueront que c’est avec l’assentiment des Harrachis que ce match a été décalé et qu’après tout il n’y a pas de quoi fouetter un chat !
Naviguer à vue peut permettre de s’en sortir, parfois, si le capitaine est bon et que la chance lui sourit. Faire des plans et s’y tenir, c’est là que réside le gage de la réussite. Un philosophe grec de l’antiquité, Sénèque pour ne pas le nommer, disait : « Il n’est point de vents favorables pour celui qui ne sait pas où il est ni où il veut aller ».

Raouraoua: deux poids deux mesures!

La FAF et la LFP veulent-elles vraiment que les clubs adoptent une gestion efficace d’où tout bricolage serait banni ? Elles devraient commencer par en donner l’exemple !

jeudi 15 mai 2014

La carotte et le bâton

L’être humain réagit à deux choses, à priori antinomiques : la récompense et la sanction.

Les deux associées font avancer les choses

On ne peut continuer à évoquer la violence dans les stades et ses méfaits sans apporter de solutions, même partielles, temporaires ou furtives mais sans être pour autant futiles.
L’apprentissage de la non-violence dans le sport est un combat de longue haleine. Il faut parfois tâtonner pour trouver les solutions idoines. Cela n’empêche pas d’entreprendre des actions, même si ces actions n’auront qu’un effet limité, elles auront au moins eu le mérite d’exister : ne rien tenter pour endiguer la violence, voilà ce qui est condamnable !
Dans certains sports, on a institué le point du bonus. Par exemple en rugby on parle du bonus offensif (une équipe obtient un point supplémentaire quand elle inscrit au moins
L'offensive à l'honneur en rugby

 4 essais) et du bonus défensif (une équipe obtient un point supplémentaire si elle perd le match de moins de 7 points). Quoi de mieux pour encourager l’offensive d’autant que les bonus sont cumulables sur une même rencontre. En volleyball une équipe qui perd par 3 sets à 2 marquera un point de bonus que n’aura pas celle qui se sera inclinée par 3 sets à 0 (ou à 1). On pourrait trouver encore d’autres sports qui ont introduit la notion de bonus.
Pourquoi ne pas l’appliquer chez nous en football mais cette fois pas pour encourager l’offensive mais le fair-play ? 
Un carton rouge vaudrait trois points
La chose est simple en soi : un carton jaune équivaut à un point et un carton rouge à 3 (deux cartons jaunes qui se suivent dans le même match pour un joueur ne donneraient que deux points). Un classement est établi chaque semaine tenant compte de ces points « fair-play » au même titre que les points engrangés en cas de victoire et de nul. A la fin de chaque phase (« aller » et « retour ») l’équipe qui aurait le moins de points « fair play » se verrait créditer d’un point supplémentaire au classement et inversement celle qui aurait le plus de points « fair play » se verrait retrancher un point de son total.
Croyez-vous que les clubs ne réagiraient pas quand ils seraient touchés « au porte monnaie » (en l’occurrence les points engrangés) ? Ce système dit de « la carotte et du bâton » pourrait être appliqué comme une mesure d’urgence dans tous nos championnats et ceci sans préjuger d’autres mesures (caméras dans les stades, stadiers bien formés, cours obligatoires en direction des jeunes catégories sur la notion de fair play, huis clos sélectifs etc).

La violence dans les stades ne peut être combattue que par un assortiment de remèdes. Pourquoi alors ne pas tester les bonus-malus du fair play ?

dimanche 11 mai 2014

Graines de violence

Le plus grave dans le phénomène de la violence c’est quand on s’y habitue et que rien ne heurte plus nos consciences.
Une tribune brûle (ou presque) au stade d’El Harrach lors du derby USMH-MCA et ça ne crée pas le branle bas de combat.
Certains diront : « mais il n’y a pas eu mort d’homme … » alors comme l’on dit « the show must go on » ! Les supporteurs mouloudéens auraient été empêchés d’accéder à la tribune qui leur était réservée tout simplement parce qu’ils sont arrivés au stade sous bonne escorte. Chaque camp note soigneusement les petits faits divers susceptibles de faire l’objet de « vendetta » lors d’une prochaine rencontre.
La tribune d'El Harrach a failli brûler complètement

Le président de l’USMH est conscient que cette histoire de représailles entre supporteurs des deux clubs n’est pas prête de voir son épilogue et sa proposition sur la radio nationale a de quoi surprendre : « le huis clos systématique mais pour un seul camp » ! En d’autres termes les Jaunes et Noirs ne pourraient plus aller supporter leur équipe quand elle serait reçue par le MCA et vice versa. On peut suivre ou non M. Laib dans son raisonnement, même s’il apporte des arguments à sa proposition qui, dit-il, « a été testée lors de plusieurs matches de ligue une française ».
Nous en sommes donc à la méthode dite « aux grands maux, les grands moyens ». La répression (et c’en est une puisque l’on interdit à une partie de spectateurs d’assister à un match) aux lieu et place de la prévention ! La prévention débute à l’école, dans les petites sections des clubs, elle débute par la vulgarisation de cette notion à la base de tout sport : « le respect de l’adversaire ».
L’école, les éducateurs dans les clubs mais aussi les journalistes peuvent jouer un rôle prépondérant dans cette lutte contre tous les phénomènes de la violence. La presse a, plus d’une fois, jeté de l’huile sur le feu de part les titres racoleurs qui barrent certaines « Unes » de journaux avides de « spectaculaire ». Les termes utilisés qui font référence à la guerre (« la descente aux enfers », « vaincre ou mourir », « le match de la dernière chance pour la survie » etc.) ne peuvent qu’inciter des esprits étroits qui lisent ces « canards » en mal de notoriété bien établie à prendre au pied de la lettre ces articles ravageurs.
Combattre la violence commence par le respect de l'arbitre
Que dire de ces présidents de clubs qui racontent à qui veut les entendre que le club adverse veut « leur voler les meilleurs joueurs »… ?

Les graines de la violence sont semées souvent par ceux qui sont censés la combattre.

mercredi 7 mai 2014

Fou de foot

C’est fait ! Marcelo Bielsa a dit oui à l’OM, Marseille a enfin son « El loco » !
Marcelo Bielsa

Il en aura fallu du temps pour arracher ce « oui » à celui qui est « vénéré comme un dieu » du coté des  Newell's Old Boys, ce club argentin avec lequel il a remporté trois titres consécutifs entre 1990 et 1992. Vénéré au point de voir son nom attribué au stade local. El loco signifie le « fou » en espagnol et c’est ce surnom qui a été accolé à Marcelo Bielsa. Fou oui, mais d’une folie douce, la folie du foot. Marseille avait bien besoin de quelqu’un à la poigne de fer qui reprenne les choses en main et fasse, de nouveau, du club de la Cannebière le phare du football français.
Un homme à poigne, notre football en connait un. Mais tout un chacun se plaint de sa fermeté. Lui aussi, à sa manière, est « fou » ! Car comment ne pas l’être quand on accepte de driver une sélection algérienne tout en tenant tête à tout ce qui compte dans le football algérien. Un caractère trempé, une certaine presse n’aime pas ça ! Elle préfère les coaches qui la caressent dans le sens du poil et certainement pas un Bosnien qui vient lui dire qu’elle ne fait pas bien son travail. Certains de nos journalistes ont une mémoire d’éléphant quand on leur dit les quatre vérités et surtout ils ont la rancune tenace. 
Vahid Halilhodzic
Quelques uns ont même cru que leurs désirs de voir Coach Vahid quitter El Khadra avant la phase finale de la coupe du monde allaient prendre forme.
Las ! L’homme à la poigne de fer ne connaitra pas une nouvelle mésaventure à l’Ivoirienne : être débarqué sans coup férir comme l’avait été Rogov, ce Russe qui avait qualifié en 1982 l’Algérie à son premier mondial. Nos « preux chevaliers de la plume » feront donc contre mauvaise fortune bon cœur. Et quoi d’autre à se mettre sous la dent que le nom du successeur du Bosnien. Une émission de foot d’une chaine cryptée annonce-t-elle que c’est Gourcuff qui prendra les rênes de la sélection algérienne après le Mondial brésilien et voilà que la « Toile » s’affole. Chaque journal y va de sa certitude : pour Hallilhodzic les jours sont comptés. Le roi est mort, vive le roi ! Et voilà que Gourcuff, le pas encore ex-entraineur de Lorient, est adulé, c’est le « Sauveur » que l’on attendait tant !
Christian Gourcuff


Gourcuff est un homme de grande qualité, Halilhodzic ne l’est pas moins ! Beaucoup le regretteront si par malheur les Fennecs n’arrivaient pas à se qualifier pour la CAN marocaine de 2015. Les éliminatoires vont être dures avec des matches disputés à quelques jours d’intervalle dans la même semaine. Le bon sens serait de garder l’entraineur en poste durant le Mondial pour qu’il soit déjà opérationnel pour la CAN, le changement d’entraineur intervenant après le rendez-vous marocain. Mais le bon sens guide-t-il notre football ?

dimanche 4 mai 2014

Le ballon et la banane

Le racisme en sport a de beaux jours devant lui !
Ces derniers jours, la presse internationale s’est faite l’écho de deux événements qui n’honorent pas leurs auteurs. En basketball tout d’abord avec cette sortie pour le moins inconvenante du propriétaire des Los Angeles Clippers, Donald Sterling dont la communication avec une jeune femme a été rendue publique sur un


Donald Sterling
site internet. On l’y entend lui dire de ne pas s’afficher avec des Noirs et proférer d’autres propos que la décence ne nous permet pas de reproduire. Dans les heures qui ont suivi une vague de protestations a submergé la NBA (ligue américaine de basketball professionnel) : des joueurs, d’anciens joueurs comme Magic Jonhson mais aussi des personnalités telles le révérend Jesse Jackson et le rappeur Snoop Dogg ont condamné à leur tour avec virulence Sterling.
La NBA n’a pas tardé à réagir et après audition de l’octogénaire milliardaire, elle vient de rendre sa sentence : bannissement à vie du monde du basket pro et une amende de 2,5 millions de dollars pour le propriétaire raciste qui sera poussé à vendre ses parts sur la franchise de Los Angeles qu’il détient depuis 1981 (record de longévité).
Dani Alves
De l’autre côté de l’Atlantique, cette fois, c’est le football qui a été mis, malgré lui, sur le devant de la scène. Au moment de tirer un corner, Dani Alves reçoit une banane d’un supporteur de la Villareal. Loin de se démonter, l’arrière brésilien du FCBarcelone l’épluche et en mange un bout avant d’exécuter le coup de pied de coin. En transformant ce geste bassement raciste (comprendre les Noirs ressemblent aux singes à qui il faut donner des bananes) en un épisode humoristique, le Brésilien a fait le buzz sur la toile. 
Mario Balotelli
Tous les grands footballeurs de la planète et même des hommes politiques se sont immédiatement faits photographier mangeant ce fruit riche en potassium. Le supporteur indélicat a été quant à lui, là aussi, banni à vie des stades espagnols.
Le racisme, tout comme la violence, est un danger pour la pratique sportive. Notre pays, comme tous les autres, n’en est pas immunisé. Il y a lieu d’y réfléchir à tête reposée (pas dans l’immédiateté d’un fait avéré de racisme) et de mettre en place un observatoire, rattaché par exemple au Comité Olympique Algérien, qui serait le dépositaire de toute plainte émanant de quelque partie que ce soit pour acte de racisme dans le sport. Et tant qu’on y est, cet observatoire qui pourrait être composé notamment de chercheurs universitaires (sociologues, juristes et autres), pourra se pencher sur les actes de violence qui ternissent chaque weekend nos aires de jeu. Ses rapports annuels pourraient éclairer nos décideurs.


Les actes racistes, ça n’arrive pas qu’aux autres !