vendredi 19 février 2010

Parlons sport du 31 octobre 2009

Bonjour Abdennour Nouiri,

Doit-on être déçu de la prestation des jeunes fennecs au Nigéria ?

On ne peut quand même pas se satisfaire de deux défaites, même si elles n’ont pas été acquises de manière humiliante pour nos représentants. Quel que soit le résultat du 3ème match face à la Corée du Sud, nos jeunes Fennecs sortiront de cette compétition la tête haute, certes, mais aussi pleine d’idées sur le niveau à atteindre pour espérer jouer dans la cour des grands et sur la somme de travail que tout un chacun devra fournir. L’essentiel pour nous Algériens, c’est d’être désormais plus présents dans les compétions mondiales et pour peu que ces cadets ne soient pas relâchés dans la nature, il y a de fortes chances de les retrouver dans leur grande majorité au sein de la sélection nationale junior. L’autre défi qui nous attend, c’est de constituer très rapidement la relève de cette académie de la FAF.

Vous venez de parler de présence de nos sélections lors de rencontres internationales de haut niveau, mais on pourrait aussi viser des places dans les comités directeurs des fédérations africaines ou internationales …

L’Algérie est sous représentée dans les instances continentales et encore plus dans les fédérations internationales. On sait tous qu’il existe ce que l’on appelle les jeux de coulisses. Seuls gagneront à ce jeu là ceux qui ont investi de manière durable ces centres de décision.

Mais pourquoi cette sous représentation algérienne … ?

Vous savez battre l’Allemagne une fois en coupe du monde relève du ponctuel, maintenir des fauteuils pour des représentants algériens implique une véritable stratégie de conquête. Il faut être présent de manière ostentatoire lors des grands rendez-vous continentaux ou internationaux et surtout de manière pérenne. Cela implique une stabilité dans la composante de nos instances. On ne peut se permettre le luxe de changer de président de fédération tous les quatre ans. Il faut de la visibilité pour pouvoir briguer un poste. L’instabilité ne plaide pas en faveur de la conquête de ces fameux fauteuils où l’on retrouve souvent, trop souvent Tunisiens et Egyptiens …

Justement vous parlez d’instabilité ; que penser, quand depuis presqu’un an, l’Algérie n’a pas de Comité Olympique constitué ?

Je crois que cette situation dessert au plus haut point le sport algérien. Le traitement qui a été fait des élections aux divers postes mérite que l’on s’y attarde. Juste avant l’été, il y avait eu désignation d’un président du comité olympique algérien, Mohamed Belhadj pour succéder à Mustapha Berraf démissionnaire. Mais cette élection, boycottée par la grande majorité des fédérations n’avait pas été validée par le CIO qui avait dépêché une délégation présidée par un Sénégalais pour écouter les différents sons de cloche. Actuellement nous assistons à un échange acerbe ponctué de communiqués et de conférence de presse entre le président provisoire du COA, M. Teyara et le président du comité d’organisation des élections, M. Addadi. Chacun rejette la balle sur l’autre sur les embûches rencontrées dans la préparation de cette élection prévue pour le 7 novembre. Sur un autre registre, nous nous retrouvons avec deux fédérations bi céphale. Escrime et cyclisme défraient la chronique : ces deux fédérations ont chacune deux présidents, l’un reconnu localement et l’autre par sa fédération internationale. Cela ne facilite guère les choses. Le 7 novembre lequel des bureaux fédéraux d’escrime et de cyclisme prendra part au vote ?

Ces derniers temps, les instances internationales s’impliquent de plus en plus dans les affaires internes de notre sport, est-ce une mise sous tutelle qui se profile … ?

Nous n’irons pas jusque là ! Mais force est de constater que nous n’avons pas pu régler le cas du litige RCK-FAF et on s’aperçoit que tant le CIO que les fédérations internationales d’escrime et de cyclisme nous ont rappelé à l’ordre. Il faut là aussi tirer les conséquences de ce coup de semonce. Non seulement nous sommes sous représentés au niveau des instances internationales mais en plus, le flou qui règne dans notre organisation interne ouvre une brèche pour un interventionnisme extérieur.

Quelle solution peut-on préconiser, Abdennour … ?

Laver le linge sale en famille comme le dit si bien le dicton. Pourquoi ne pas régler nos différends à l’intérieur de nos frontières. Il existe un tribunal arbitral des sports qui dit le droit. Il y aurait de la place pour une instance type « comité des sages » ou médiation des sports qui permettrait de rapprocher les points de vue avant que les choses n’empirent. On aura l’occasion d’en reparler.

En effet Abdennour Nouiri, nous reparlerons de médiation dans le sport dans une autre de vos chroniques et l’on vous retrouvera la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire