vendredi 19 février 2010

Parlons sport du 14 novembre 2009

Abdennour Nouiri Bonjour,

Votre chronique n’échappera pas au match qui fait l’actualité depuis un mois déjà. Que vous inspire les mésaventures vécues par nos représentants à leur arrivée, jeudi à leur hôtel ?

Vous savez, Abdou, que dans le cadre de cette chronique nous essayons de prendre du recul par rapport aux événements pour mieux les décrypter. Nous aurions, certainement, attendu la semaine prochaine pour aborder cette rencontre capitale. Mais voilà et vous l’avez souligné, nos joueurs ont connu des mésaventures comme vous le dites. Comment se taire quand une équipe, quelle qu’elle soit tombe, dans un traquenard et que la vie de ses joueurs est mise en danger ? Nous aurions pu mettre un bémol si la partie égyptienne avait reconnu ses torts et si elle avait donné toutes les assurances pour que la sécurité de tout un chacun soit assurée. Bien loin de faire un mea culpa, il semble que les Egyptiens, par médias officiels interposés, n’aient plus qu’un désir : verser dans la surenchère.

Sur quelle base une telle affirmation … ?

Ecouter il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Quand une télévision du pays des Pharaons affirme, toute honte bue, que ce sont les joueurs algériens qui ont brisé les vitres du bus et ont agressé le chauffeur, il y a lieu de se poser des questions : avons-nous vraiment affaire à des journalistes dignes de ce nom ou bien à des charlatans qui poussent leurs téléspectateurs à une vendetta qui n’a pas lieu d’être. A ce que je sache, les joueurs égyptiens ont été accueillis chez nous comme il se doit. Maintenant faire endosser la responsabilité de cette agression, qu’elle soit spontanée ou non, à nos joueurs c’est vouloir faire prendre à toute la communauté sportive internationale des vessies pour des lanternes. Des télévisions françaises ont projeté des images, que l’on retrouvera sur Internet, des images donc qui ne sont pas sujettes à caution. Le ridicule ne tue pas et nous retiendrons pour notre part que les médias égyptiens ont une grande responsabilité dans cette dérive. Un proverbe bien de chez nous ne dit-il pas : drabni oua bka, sbekni oua chtka . (« il m’a frappé et a pleuré et m’a devancé pour se plaindre »)

Vous croyez que ces incidents auront une influence sur nos joueurs … ?

Ils vont les galvaniser cela est certain. Je sais que leur mental est très fort et j’espère qu’ils y puiseront la force nécessaire pour faire face à l’adversité.

Un dernier mot sur cette journée si cruciale car elle va déterminer qui ira en Afrique du Sud…

Nous ne sommes pas les seuls à croire, voire à espérer une qualification de nos joueurs pour la prochaine coupe du monde. Nos voisins tunisiens sont eux aussi à deux doigts de gagner leur billet : une victoire face au Mozambique serait suffisante. Côté marocain, seule la porte de la CAN d’Angola peut encore s’ouvrir pour les Lions de l’Atlas. Cela passera par une victoire sur le Cameroun et une défaite du Togo devant le Gabon. Une passe de trois maghrébine dès ce soir, pourquoi pas ?

Nous l’espérons de tout cœur… Sur un autre plan, le comité olympique est sorti de la zone de turbulence …

M. Rachid Hanifi, le président nouvellement élu a fait du retour à la sérénité son cheval de bataille. Nous prenons acte de ce qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières et que ce comité travaillera dans l’intérêt bien compris du sport algérien. Un petit bémol pourtant : le vote comme un seul homme des 18 présidents réfractaires qui ont tous donné leur aval au même Hanifi au détriment de son adversaire, laisse à penser que les tractations de coulisses ne vont pas cesser durant ce mandat. La sérénité ne reviendra que lorsque tout un chacun pourra exprimer sa voix et surtout être électeur ou éligible. Pendant ce temps, c’est toujours la bouteille à l’encre pour les fédérations d’escrime et de cyclisme qui sont encore bicéphales. Pour arriver au consensus, il faut beaucoup dialoguer et aucun sujet ne doit être tabou.

La France joue elle aussi sa place en coupe du monde face à l’Irlande en match de barrage et la qualification chez les Bleus de Aly Cissokho fait hurler les médias sénégalais . Pourquoi ?

Comme vous le savez, depuis le mois de juin dernier, les statuts de la FIFA ont été amendés. Un joueur ayant porté les couleurs de son pays de résidence dans les catégories de jeunes peut revêtir le maillot de son pays d’origine en équipe A. Les Français sentent que beaucoup de joueurs vont leur échapper. C’est déjà le cas pour les trois Fennecs qui ont rejoint les rangs des Verts. Domenech va tout faire si la France est qualifiée en coupe du monde pour s’attirer le maximum de joueurs maghrébins ou sub sahariens. Même s’il ne les utilise pas par la suite, il les aura retirés des sélections africaines qui pourraient se retrouver sur le chemin des Tricolores. Du coup, pour éviter une nouvelle déconvenue, les dirigeants sénégalais travailleraient déjà aux sélections de Ludovic Baal (Le Mans) et Cheikh Mbengue (Toulouse).

Dans cette course de vitesse, il faut que les dirigeants de la FAF soient les plus rapides. Tant l’Algérie que la France lorgnent sur un élément comme Boudebouz. Qui l’enrôlera le premier ?

Vous achevez ce tour d’horizon par la finale qui opposera demain dans la catégorie des U17, le pays organisateurs, le Nigéria à la surprenante équipe hélvétique…

Juste pour vous dire que l’un des maîtres à jouer de cette équipe suisse est un jeune d’origine arabe et qu’un jour, je l’espère, il fera le bonheur de son pays d’origine ; les chocolats suisses se trouveront quelqu’un d’autre pour faire leur promotion.

Merci Abdennour Nouiri pour ce tour d’horizon, nous vous retrouverons la semaine prochaine pour un autre regard sur l’actualité sportive.

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