dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 23 janvier 2010

Avant toute chose, Abdennour Nouiri, vous voulez rendre hommage à un grand sportif qui nous a quitté hier…

J’étais un tout jeune reporter quand mon journal me confia la responsabilité de la rubrique volley, concomitamment avec celle du basket. Moi qui venait du monde du handball, je découvris ainsi un joueur qui évoluait à l’époque dans l’équipe de Sonatrach et qui avait une particularité : c’était un passeur hors pair et ce malgré le handicap qui le touchait. Sur le terrain et en dehors, c’était une boule de nerfs, il vivait le sport avec passion, le volleyball, c’était sa vie. Il nous a quitté sur un terrain, au moment où deux équipes qu’il chérissait tant allaient s’affronter, le Mouloudia d’Alger et Blida, lui qui avait fait les beaux jours de Hydra son club du début et de l’équipe nationale. Nourredine Madiou, rarement j’aurai vu une telle passion chez un sportif ; tu manqueras à tes proches, tu manqueras au monde du sport, tu nous manqueras. Adieu l’artiste !

Je m’associe à vous pour présenter nos sincères condoléances à sa famille et à tous les volleyeurs. The show must go on comme le disait si bien hier Ryad Belkhedim et nous allons passer en revue avec vous l’actualité de la semaine écoulée. Je rappelle que vous êtes universitaire, enseignant depuis de nombreuses années à HEC Alger (ex-INC) mais aussi premier président de la ligue du sport universitaire d’Alger. A ce double titre, en prenant le recul nécessaire, vous jetez, chaque semaine un regard critique sur notre sport. Aujourd’hui on s’intéressera de nouveau à la CAN qui en est au stade des quarts de finale ; un premier bilan… ?

Le moins que l’on puisse dire c’est que les grosses cylindrées carburent au

diesel. Elles ont eu du mal à démarrer cette compétition, exception faite de l’Egypte, mais les voilà toutes qualifiées en quarts de finale. La hiérarchie a été respectée, tous les mondialistes sont au second tour avec toutefois cette petite surprise : c’est la Zambie qui accompagnera le Cameroun et non pas la Tunisie ou le Gabon qui avait failli se qualifier en coupe du monde aux dépens de l’équipe de Paul Le Guen. Dommage pour nos amis Tunisiens ; ils n’auront pas démérité, ils sortent de la compétition après 3 nuls, donc avec tous les honneurs. Quant à la Zambie, entraînée par Hervé Renard, elle confirme en terminant première de son groupe qu’elle méritait amplement sa qualification pour l’Angola…

Zambie, Egypte, Algérie sont toutes trois au prochain tour, elles formaient avec le Rwanda le groupe des éliminatoires de coupe du monde, un commentaire… ?

Cela ne rajoute que plus de panache à la qualification des Fennecs en coupe du monde. Aucun autre groupe de cette CAN n’aura fait mieux et cela donne raison à Saadane qui a toujours craint cette équipe mais que ses poulains sont arrivés à battre par deux fois.

Allez, venons en à la qualification des Verts, sans panache ! Et surtout des Maliens qui crient au scandale… ?

Vous voulez dire que les Maliens n’ont pas compris le fait que tant l’Angola que l’Algérie ne se soient pas livrées complètement en deuxième mi-temps. Vous savez, les Maliens ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes : on ne gagne pas une qualification par tierce équipe interposée ! Ni les Algériens, ni les Angolais n’étaient là pour qualifier les Aigles du Mali, les uns et les autres avaient à gérer un match au bout duquel se profilait la qualification…

Oui mais si les Maliens n’avaient pas battu le Malawi … ?

Vous savez à ce jeu des Si, je vous rétorquerai que si le Malawi n’avait pas surpris l’Algérie, il n’y aurait pas eu photo. Bien que n’ayant marqué qu’un seul but, l’Algérie a démontré qu’elle savait se transcender et sa qualification n’est nullement imméritée.

Il y a de l’eau dans le gaz entre la presse nationale et les responsables du football algérien. Incompréhension mutuelle ?

Il ne peut y avoir de miracle en communication. Que ce soit dans la communication interne que celle en direction de l’environnement, toute entité doit manier avec circonspection les éléments fondateurs de son discours. Une absence de communication interne laisse la place à la rumeur avec toutes les conséquences néfastes qu’elle peut avoir. Refuser de communiquer avec l’opinion publique à travers son représentant privilégié qu’est la presse est tout simplement suicidaire. De là à donner des leçons aux journalistes, à distribuer des satisfécits aux plus méritants, comprenez par là ceux qui caressent dans le sens du poil, ce n’est guère la meilleure façon de s’attirer les bonnes grâces des journalistes. Au retour des Fennecs à Alger, nous croyons qu’une bonne réunion s’imposera entre journalistes et membres du staff de l’équipe nationale, président de la FAF en tête : les choses doivent être mises à plat. Certains confrères ont en effet tiré à boulets rouges sur Saadane avec le secret espoir de le voir quitter la tête des Fennecs. Ce n’est pas là le rôle d’une presse responsable que de faire et de défaire les sélectionneurs nationaux. De l’autre côté, le black out sur l’information imposé par le staff technique ne peut être que contre productif. Quand nous disions que chacun devait rester à sa place et les vaches seraient bien gardées, nous ne pensions pas qu’aux journalistes.

Un extraordinaire conte de fée pour terminer …

Quand l’Algérie a gagné son billet pour l’Afrique du Sud à Oum Dermane au Soudan, Zemamouche le gardien du Mouloudia d’Alger ne faisait même pas partie des 23 sélectionnés. L’année 2010 va débuter pour lui comme dans un rêve car il s’apprête à jouer pour la première fois sous les couleurs des Verts et, excusez du peu, dans un match de quarts de finale d’une coupe d’Afrique des Nations. Qui sait, ce jour-là, sera peut être à marquer d’une pierre blanche…

Nous souhaitons tous que les Fennecs continuent de nous faire rêver. On vous retrouvera, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine pour un autre décryptage dans « Parlons sport ».

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