dimanche 14 février 2010

Parlons sport du 26 décembre 2009

Dans ce Parlons sport, Abdennour Nouiri, vous évoquez ce qui a fait l’actualité sportive tant chez nous qu’à l’étranger en y apportant un autre regard. Alors comment avez-vous perçu la remise du ballon d’or à Madjid Bouguerra ?

Vous devez vous douter que le sport est devenu un business. Un journal quel qu’il soit a besoin de créer l’événement au moment où l’actualité sportive est au point mort. Une fin d’année est toujours une période creuse avec pas grand-chose à se mettre sous la dent. Donc pourquoi ne pas donner un coup de pouce à l’actualité et c’est là qu’un média à défaut de la couvrir va la créer. Les journaux algériens n’échappent pas à cette règle qui a déjà fait ses preuves sous d’autres cieux. Je ne dis pas que nous devrions nous passer de tout ce tralala. Des paillettes, les feux de la rampe ça aide aussi à vendre de la copie. Revenons maintenant à cette cérémonie. Elle a traîné en longueur tout comme celle de l’an dernier. Pendant ce temps là, les 4 à 500 invités rongeaient leur frein en attendant la fin des salamalecs pour pouvoir enfin passer à table. Vers 23 h, souvent les gens n’ont plus du tout faim et c’est ainsi qu’une cérémonie s’achève en queue de poisson .

Mais du point de vue tout à fait sportif, Bougerra méritait ce titre de meilleur footballeur algérien de l’année 2009… ?

Magic Bouguerra, comme aime à l’appeler la presse, méritait tout autant que les autres Fennecs ou tout au moins la plupart d’entre eux de remporter ce trophée. Les Verts, surfant sur une vague, il n’était pas difficile d’en dénicher un qui comme dit l’expression « avait la gueule de l’emploi». Le joueur du Celtic de Glasgow a bien tenu son rôle lors de cette cérémonie de laquelle tout suspense était absent dans la mesure où l’intronisation du Magic n’était qu’un secret de Polichinelle. Pour les prochaines éditions, mieux vaut publier le palmarès à l’avance plutôt que de vouloir entretenir un suspense qui n’a pas lieu d’être.

Vous êtes assez critique envers cette cérémonie, mais ne dit-on pas que sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloge flatteur ? Avez-vous d’autres remarques pour la dixième édition du ballon d’or algérien prévue l’an prochain ?

Bien vu pour cette phrase célèbre de Beaumarchais. Cependant, je ne voudrais pas être l’empêcheur de tourner en rond en ne dénichant que ce qui mériterait d’être revu. Mais il y aurait encore des points à modifier dans l’organisation. En premier lieu, faire dîner les convives pendant que les récompenses sont remises aux lauréats. L’un n’est pas antinomique de l’autre. La cérémonie pourrait ainsi débuter vers 21 heures et être retransmise en direct à la télévision car elle ne traînerait plus en longueur. Mais dans ce cas là, tout devra être réglé comme du papier à musique. Sur le plan des récompenses, il y a de la place pour un trophée pour le meilleur espoir évoluant dans le championnat national ainsi qu’une coupe pour le club le plus fair play. C’est bien de récompenser des joueurs évoluant à l’étranger, c’est mieux d’honorer ceux qui pratiquent leur art localement. Une coupe du fair play décernée sur la base des avertissements et cartons rouges évités toute une saison durant, quel merveilleux exemple à donner à notre jeunesse en ces temps de matches à huis clos qui sont devenus la norme chez nous. Nos confrères d’El Hadef et du Buteur ont un beau défi à relever pour le dixième anniversaire de ce trophée qui s’impose dans notre environnement médiatique comme un rendez-vous incontournable.

En parlant d’environnement médiatique, Le guide des Verts et L’année du football en Algérie viennent de paraître…

En ces temps de disette en terme de publication sportive, il faut saluer toute parution qui essaie d’offrir un éclairage différent sur notre sport. Trop de quotidiens ne s’intéressent qu’aux résultats immédiats. Pour une fois, des livres sont désormais écrits pour nous rappeler que le sport, c’est aussi la mémoire, le souvenir. Des livres sur Ahcène Lalmas, Rachid Mekhloufi, Driss Lamdjadani ou Hassiba Boulemerka, c’est aussi ça le sport ! L’appel est lancé aux chevaliers de laplume.

Sétif est champion d’Afrique du Nord, maigre consolation pour un club qui pouvait aspirer à figurer dans le gotha africain… ?

L’Entente a certes triomphé de l’Espérance de Tunis aux penalties. On appelle cela un coup de dé. Le mérite de Sétif, c’est d’avoir tenu à dix après l’expulsion de Hadj Aissa pour cumul de cartons. Quelle mouche a-t-elle bien pu le piquer pour d’une part enlever son maillot après avoir réussi son but et s’être laissé tomber comme un débutant dans les 18 mètres tunisois pour essayer de tromper l’arbitre comme un débutant. Est-ce comme cela qu’agit un joueur professionnel ? Priver bêtement son équipe de ses services, ce n’est assurément pas ainsi qu’aurait agi n’importe quel joueur qui a le sens de ses responsabilités. Y a-t-il un capitaine au sein du navire de l’Entente ? L’absence d’entraîneur attitré qui aurait imposé une discipline de fer à ses joueurs se fait de plus en plus ressentir chez les Aigles des Hauts Plateaux. Mais comme on avait parlé du CRB la semaine dernière, en évoquant la ronde des entraîneurs, pourquoi ne pas y revenir : Henkouche décidément aime beaucoup Belouizdad sinon comment expliquer ces allers et retours vers le club cher à La3quiba ? Pauvre club qui croit encore qu’une hirondelle fait le printemps et que l’homme providentiel existe.

Une polémique est née de la gestion pour le moins surprenante de communiquer de la FAF ?

On peut ruiner des mois de travail ardu par un simple mot mal placé. Certes Saadane s’en est pris à la presse. Certes, il aurait pu être plus explicite sur la cacophonie qui a entouré la prétendue venue de Mehdi Lacen en équipe nationale. Certes les journalistes ne sont pas toujours blancs comme neige. Tout cela prouve si besoin en était qu’on ne s’improvise pas grand communicateur. De vrais professionnels devraient relooker la manière de faire des dirigeants de notre football quand ils s’adressent à la presse. Bienvenue au nouveau site de la FAF, on attend maintenant le contenu pour juger sur pièce.

On vous retrouve, la semaine prochaine, Abdennour Nouiri, pour le premier « Parlons sport » de l’année 2010 et vous nous direz ce qui nous attends pour les prochains mois et ce que nous devrions retenir de l’année écoulée.

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