6,16m
telle est la barre franchie, le 15 février dernier, par Renaud Lavillenie qui
établissait ainsi un nouveau record du monde du saut à la perche. Le Français
venait de réussir un véritable exploit, à Donetsk, sous les yeux de Sergei
Bubka, détenteur depuis 21 ans de ce mythique record en salle. L’Ukrainien fut
le premier à féliciter le Français. Pas de rancune ni de jalousie entre les
grands champions : la planète sport fit une ovation à celui qui désormais
planait « au septième ciel » !
Renaud Lavillénie et Sergei Bubka |
Pourtant Lavillenie va se blesser
à la cheville, quelques instants plus tard, en essayant de franchir une barre à
6,21m : chez nous, on aurait dit qu’il avait été victime du mauvais œil.
Dès le lundi, on voit le Français, avec béquilles, sur tous les plateaux télé
des principales chaines hexagonales. Normal, me diriez-vous, il faut bien fêter
les héros ! Pourtant Lavillenie va en choquer plus d’un par une phrase
anodine, prononcée sur une chaine cryptée, en réponse à une question sur
la teneur de sa blessure : « (…) je
n’allais quand même pas me faire recoudre dans un hôpital ukrainien… ».
Et voilà que Lavillenie prend de haut le service médical du pays hôte de son
exploit. Je n’aurais peut être pas prêté plus d’attention à cette vilénie si au
même moment, en Ukraine, les hôpitaux ne regorgeaient de blessés.
Barricades à Kiev |
Plus
d’une centaine de morts ont été dénombrés ces derniers jours dans Kiev, la
capitale ukrainienne, et ses environs : nous sommes loin de la trêve
olympique !
Devant ce véritable massacre (l’armée tirant à balles réelles
sur des insurgés retranchés derrière des barricades), nombre de sportifs
ukrainiens, présents aux JO de Sotchi, ont préféré retourner chez eux sans
concourir. Que faire d’une médaille tachée de sang ! (rappelons nous cette
fameuse phrase de nos aînés désertant les bancs des universités françaises le
19 mai 1956 : « Ferons-nous de
meilleurs cadavres avec nos diplômes ? »)
Sergei
Bubka, devenu président du Comité Olympique de son pays, a déclaré comprendre
le geste de ses sportifs. Une fois de plus, la politique a rattrapé des Jeux
Olympiques !
Pendant
que certains pleurent leurs morts, d’autres festoient et crient « Cocorico » parce que le podium du
skicross est totalement tricolore. Mais quand on est quatre sur la ligne de
départ et que le quatrième, un Canadien, fait une chute, on devrait se montrer
plus modeste.
N’est-ce pas un Français qui avait écrit : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ? Au passage, je rappelle que l’Algérie avait déjà réussi à placer trois sportifs sur le même podium, c’était aux Jeux Paralympiques de Londres de 2012.
Le trio français de skicross |
N’est-ce pas un Français qui avait écrit : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ? Au passage, je rappelle que l’Algérie avait déjà réussi à placer trois sportifs sur le même podium, c’était aux Jeux Paralympiques de Londres de 2012.
Sotchi
s’achève bientôt en mi figue mi raisin pour le président russe. Poutine n’aura
pas réussi son rêve de voir son pays triompher en hockey et enfin remporter un
titre qui fuit les Russes depuis 1992 à Albertville. Les Finlandais sont en
effet passés par là en quart de finale…
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