mercredi 22 mai 2013

Le MCAlger hors la loi?



En l’espace de trois semaines, le Mouloudia Club d’Alger, doyen des formations de football, a défrayé la chronique. Le 1er mai à l’issue d’une finale de coupe d’Algérie perdue devant l’USMAlger (1 à 0), les Mouloudéens refusent de monter à la tribune officielle pour y recevoir des mains de M. Abdelmalek Sellal, premier ministre officiant en lieu et place du président de la république (hospitalisé en France), les médailles dévolues aux perdants. La réprobation est unanime y compris dans les rangs des supporteurs du vieux club de Bab el Oued qui le font savoir sur leur site. Cette « première » dont aurait pu se passer le sport algérien n’est pas prévue par les règlements généraux de la FAF (Fédération Algérienne de Football), mais cela ne va pas empêcher la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel d’avoir la main plutôt lourde. Le gardien de but Fawzi Chaouchi prend deux ans fermes, son entraîneur, Djamel Ménad, la même sanction mais avec un an avec sursis, son capitaine Réda Babouche écope d’un an ferme. Le principal instigateur de cette bonca, Omar Ghrib, président de la section foot du MCA, est écarté à vie des instances footballistiques.

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On pouvait penser que le MCA allait faire amende honorable et se préparer à ce duel face à l’USMH dont l’enjeu, une seconde place derrière le champion Sétifien qualificative à la champion’s league africaine, allait stimuler les Verts et Rouges. Mais que non ! Le MCA ne veut pas jouer ce match face à El Harrach pour le compte de la dernière journée sur le terrain mascotte de ce dernier (seulement 7000 places assises). Les Mouloudéens jouent sur l’indécision qui plane sur la LFP qui dans un premier temps décide de localiser ce match au stade du 5 Juillet avant de faire marche arrière. La pression psychologique sur la LFP passe aussi par une pression physique sur les joueurs du MCA contraints par leurs supporteurs de ne pas quitter leur hôtel pour rejoindre le stade de Mohamédia.
Ainsi donc le MCA à l’heure du match était aux abonnés absents. Ce forfait est lourd de conséquences : non seulement les Mouloudéens ratent la seconde place mais ils se font éjecter du podium par le CSConstantine à la faveur de la défalcation de trois points au MCA comme le prévoit l’article 84 du code disciplinaire (http://www.dzfoot.com/news-13725-l1-30e-j-usmh-mca-forfait-du-mouloudia.php). C’est là où l’expression « boire le calice jusqu’à la lie » prend tout son sens. Le Mouloudia a donc tout perdu en ce « joli » mois de mai. Comment cela a-t-il été rendu possible ?
Le Mouloudia souffre de l’incohérence au sommet qui caractérise sa hiérarchie administrative. Un président du Conseil d’Administration de la SSPA (Société Sportive Par Actions), Hocine Amrouche qui ne dirige plus rien et qui n’a d’autres ressources que de démissionner (http://www.dzfoot.com/news-13727-l1-le-president-du-mc-alger-hocine-amrouche-demissionne.php), un président de section, Omar Ghrib qui fait fi de sa radiation à vie et qui continue de faire la pluie et le beau temps et dans l’ombre, un haut fonctionnaire de l’Etat qui tire les ficelles. Et ce n’est pas tout il y a aussi deux autres protagonistes : Sonatrach (plus grande société algérienne) qui détient la majorité des parts de la SSPA et le CSA (Club Sportif Amateur) que préside l’ancien athlète Amar Brahmia et qui est le seul détenteur des droits sur le sigle MCA. Les supporteurs, eux, sont utilisés comme de la chair à canon par des personnages occultes et la séquestration des joueurs dans leur hôtel est le meilleur exemple de cette manipulation qui ne dit pas nom.
En trois semaines, le MCA a terni son image en se mettant sciemment sur la touche plutôt que de jouer le jeu loyalement. Si les Mouloudéens ne dictent pas (encore) leur loi, ils sont bien en marge de la légalité.
22 mai 2013

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