jeudi 13 mai 2010

Parlons sport du 08 mai 2010

Dans ce Parlons sport, vous donnez la priorité aux décisions du dernier bureau fédéral de football au détriment de la fameuse liste des 25 pré sélectionnés en équipe nationale, pourquoi … ?
Tout simplement parce que nous vivons un moment historique. Nous reparlerons, si vous le voulez bien, de cette fameuse liste qu’a révélée Rabah Saadane. Mais le passage au professionnalisme représente, à mes yeux, une étape cruciale dans le développement de notre football. Les plus hautes autorités de notre pays se sont impliquées pour que ce passage de l’amateurisme vers un autre mode de gestion puisse avoir lieu avec le maximum de chance de succès. Rappelez-vous que la FIFA avait fixé une date limite au-delà de laquelle, seuls les joueurs détenteurs d’une licence professionnelle pourraient disputer des rencontres internationales de club. La FAF et son président s’étaient engagés à faire de cette prochaine saison celle de la mue du football algérien. Lors de son élection, il y a un peu plus d’un an, M. Raouraoua avait affirmé que la division professionnelle serait lancée en septembre 2010 même avec seulement 8 clubs qui répondraient aux normes. Ceci étant, l’appétit venant en mangeant, on se prend à rêver du côté de Dély Ibrahim d’un championnat pro à 16 clubs. Mais nos formations seront-elles au rendez-vous ?
C’est le 30 juin au plus tard que l’on saura quels seront les premiers élus…
Les clubs de D1 et D2 ont été réunis récemment au siège de la FAF et on leur a annoncé cette date limite à laquelle ils devront se conformer s’ils veulent épouser ce nouveau statut. Ceci leur vaudra de bénéficier d’une cagnotte de l’Etat d’un montant de 100 millions de dinars remboursables au bout de 15 ans à un taux de 1% avec un délai de grâce d’une décennie. Mais pour ce faire, ils devront adopter, par le biais de leurs Assemblées générales, le statut de SARL ou de SPA, c’est-à-dire de Société à responsabilité limitée ou bien de Société par actions. Ce dernier statut se prête même à une introduction en bourse comme c’est le cas de nombreux clubs de par le monde. L’Etat prendra à sa charge 50% du coût du transport aérien des clubs qui se verront doter chacun d’un bus. Sans oublier l’assiette de terrain qui servira à la construction d’un centre de formation et d'entraînement et qui sera cédée au dinar symbolique. Comme on le voit les autorités du pays épaulent les clubs qui voudront changer de statut, à eux maintenant de nous montrer que le jeu en valait la chandelle.
Qu’est ce qui va changer dès septembre, début du prochain championnat pro… ?
Beaucoup de choses et en premier lieu la transparence en matière de finances. Ces sommes faramineuses qui ont eu droit de cité, ces dernières années, quand il s’est agi d’acheter tel ou tel joueur, vont retomber à des niveaux plus en rapport avec la valeur sportive de nos footballeurs. Les entraîneurs ne seront plus débarqués à ce rythme démentiel. Les contrats seront âprement discutés et ils lieront employeurs et employés de manière beaucoup plus coercitive que ça ne l’était jusqu’à maintenant. A terme tous ces changements apporteront, on l’espère, un mieux au sein de notre football.
Vous me tendez la perche. Verra-t-on un jour une équipe nationale dont la moitié de l’effectif serait composé de joueurs du cru… ?
Et pourquoi pas entièrement… ? Cela voudrait dire que notre football se trouverait au firmament. Des talents, nous en avons et nous en avons toujours eu. Le problème, c’est que ces perles ne sont pas prises en charge comme il se devrait.
Un commentaire sur cette liste des 25 et tout d’abord pourquoi pas 30… ?
Vous savez, je crois que Saadane est un vrai renard, pour ne pas dire un fennec. Il vient d’appeler à la rescousse 7 nouveaux joueurs. Pour les intégrer dans un laps de temps aussi court, il n’avait pas besoin de les mettre en concurrence avec d’autres joueurs, ce qui aurait alourdi le climat du stage en Suisse. Le cheikh est malin. Il tient secrète sa liste des 5 remplaçants d’où il ne puisera l’un ou l’autre élément qu’en cas de nécessité. Du coup, après le match face à l’Irlande, seuls deux éléments seront éliminés au lieu de 7 si à Crans Montana, Saadane avait convoqué 30 joueurs. Avouez que l’équation est plus simple à résoudre. Maintenant que l’équipe est pratiquement constituée, il serait temps de former autour d’elle cette union sacrée que les Fennecs sont en droit d’attendre de nous autres journalistes.
Après le basket, c’est au tour du handball de se mettre en avant et d’une bien triste manière …
La violence dans nos stades a débordé le football et se répand dangereusement sur les autres disciplines. Les incidents qui ont marqué la rencontre entre Skikda et Bord Bou Arréridj sont là pour nous dire qu’il nous faut redoubler d’attention. Cette violence larvée ne peut être combattue par les seuls moyens répressifs. L’éducation permettra d’atteindre de bien meilleurs résultats dans le domaine du fair play. A quand un trophée pour le club le plus sportif et qui se verrait honorer de la même façon que celui qui remporterait la coupe d’Algérie ?
Un dernier mot sur le lycée sportif dont le directeur a été l’invité d’une émission sur Canal Algérie…
M. Makhlouf nous a présenté de manière très complète l’établissement qu’il dirige. Il nous a ainsi appris qu’une section de foot féminin allait être inaugurée dès la rentrée prochaine. C’est bien d’avoir un lycée sportif avec des annexes un peu partout à travers quelques unes de nos régions. Mais ensuite que deviendront nos génies sportifs en herbe, une fois le bac en poche? Malheureusement rien n’a été prévu pour eux dans les universités et grandes écoles. Ils seront considérés comme de simples étudiants alors qu’ils mériteraient d’avoir un traitement particulier. Pourquoi leur demander de choisir entre le sport et les études alors que partout ailleurs, et aux Etats Unis en premier lieu, les sportifs de haute performance sont adulés dans les grandes universités qui se les disputent même ? Il faudrait, alors que notre football va passer à l’ère du professionnalisme, penser à réaliser les états généraux du sport à l’université. L’avenir de nos futures performances sportives en dépend étroitement. Cette cassure que l’on remarque entre le monde du lycée et celui de l’université sur le plan de la pratique sportive est tout à fait préjudiciable à nos ambitions de médailles.
Voici une bonne piste à creuser. On vous retrouvera, Abdennour Nouiri, la semaine prochaine pour un autre décryptage de l’actualité sportive dans « Parlons sport ».


Pour écouter cette chronique, utilisez ce lien: http://macle.voila.fr/index.php?m=c9ae77e8&a=7d397569&share=LNK80664bec65782170f

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