Cette chronique je voulais d’abord l’intituler, « Ainsi
parlait le peuple », puis « Vox populi » ; j’aurai pu aussi
l’appeler « L’arbre qui cache la forêt ». Bon j’ai opté pour celui-ci ;
choisir, c’est toujours subjectif !
Même des femmes en voiles (haïk) étaient présentes à Harcha |
A Harcha (la plus grande salle de sport d’Alger) on
a cru bien faire en laissant l’entrée libre à qui voulait bien assister à ces
joutes. Cela partait d’un bon sentiment, mais voilà le mélange des genres n’est
pas bon ! Par genre, je n’entends pas sexe, même si ce sont bien les femmes
qui ont pâti de cet état de fait. Des familles s’étaient déplacées pour revivre
les « folles années du hand » (certains avaient concomitamment leurs « folles
années du twist »). Mal leur en a pris ! Des voyous de la pire espèce s’en
sont pris aux demoiselles qui ne durent leur salut qu’à l’intervention du
service d’ordre. Il a même été signalé que le bus transportant l’équipe
égyptienne avait été caillassé. Nous
n’en tirons aucune gloire ! Je présente à nos frères marocains et à nos
amis égyptiens nos excuses pour ce comportement de vandales qui n’honore pas
notre pays réputé pour sa tradition d’hospitalité.
Fraternité algéro-tunisienne |
Puisque ces tristes sires ne représentent pas le
peuple algérien, loin s’en faut, il faut les bouter hors de nos enceintes
sportives ! La violence est le fait de voyous sans foi ni loi et leur
éradication est l’affaire de tous et pas uniquement des forces de l’ordre. L’école
et dans une moindre mesure la mosquée ont un rôle à jouer pour bien
différencier le bon grain de l’ivraie. Mais celle qui est en grande partie
responsable de ce déchainement de violence, c’est bien une certaine presse
sportive qui fait de chaque match « une bataille de la dernière chance »
avec des titres sanglants comme « vaincre ou mourir » ! Il m’est
arrivé de croiser lors de conférences de presse, certains de ces journaleux « pousse
au crime ». Le moins que je puisse dire, c’est qu’ils n’ont jamais pratiqué un quelconque sport et qu’ils sont arrivés au journalisme « poussés par la faim ».
Quand comme un Hamid Abrous ou un Nourredine Henni, on a été handballeur soi
même puis éducateur, on n’emploie pas à l’antenne l'expression « groggy
debout » à l’endroit d’une équipe marocaine qui perdait 6 à 0 face aux
Algériens avant d’atteindre la pause sur une parité (11 à 11). De la mesure en
toute chose est salutaire et comme il est dit en Islam : « le meilleur des
choses se trouve en leur milieu », le fameux "juste milieu"
des Occidentaux qui nous ont légué cette phrase admirable : « Tout ce
qui est excessif est insignifiant » ! Du professionnalisme dans la
presse sportive, on en demande (voir la cacophonie à l’ENTV http://www.youtube.com/watch?v=5J83McJTp3s&feature=youtu.be).
Abdelmalek Slahdji |
Bon, nous sommes champions d’Afrique ! Bravo à
cette sympathique équipe sur laquelle personne n’aurait parié le moindre « douro »
(ancienne unité monétaire en Algérie)! Parfois le sport vous invite à des
moments inattendus, voire inespérés : les Tunisiens, champions en titre,
qui s’écroulent devant une équipe montée à la va-vite, avec des joueurs qui ont
souffert deux années durant de l’absence du championnat et du malaise au sein
de la structure fédérale. La France en a fait de même devant le champion
européen en titre, le Danemark, qui jouait en plus à domicile. Mais il y a une
énorme différence entre les Bleus et les Verts. Comparaison ici ne serait
pas raison. Et pourtant, je me souviens qu’en 1974 dans cette même salle
Harcha, j’avais vu les Fennecs tenir tête aux Coqs gaulois. Qu’il est loin le
temps où Costache l'entraineur Roumain animait cette équipe nationale, où Aziz Derouaz (qui lui avait succédé) offrait
cinq titres continentaux à l’Algérie (le sixième en 1996 fut l’œuvre du coach
Djaffar Belhocine qui fut mon étudiant à l’INC en 1984 et que j’autorisais avec
grand plaisir à « sécher » mes cours pour rejoindre l’équipe
nationale) !
Comment retrouver le lustre d’antan ? Il n’y a
pas de secrets, le handball était le sport-roi en milieu scolaire. Dans mon
collège, qui avait formé le fameux Driss Lamdjadani, il y avait six équipes de
minimes et cinq d’entre elles avaient atteint la finale du championnat d’Alger
en 1966. Il était plus facile de pratiquer le jeu à sept dans les
établissements scolaires que le football au vu de la dimension des terrains
respectifs. Puisque nous connaissons la formule magique pourquoi ne pas l’appliquer ?
C’est ça la preuve par 7 !
C’est ça la preuve par 7 !
Kader Rahim |
Avant de terminer, je voudrais rendre hommage au
gardien Abdelmalek Slahdji (voir son but sur https://www.youtube.com/watch?v=5yShiqe1sLI)
qui a été pour beaucoup dans le sacre algérien ainsi qu’à un de nos « émigrés »,
Kader Rahim qui joue au club de Nîmes. Bravo à tous les autres pour ce septième titre, là
aussi, c’est la preuve par 7.